Dans le 20 heures de TF1 et France 2, Michel Barnier dont le gouvernement est en sursis, dans l’attente du vote d’une motion de censure demain à l’Assemblée nationale, en a appelé à la « responsabilité » des députés. Il a considéré que les élus RN devront « rendre des comptes » a leurs électeurs s’ils votaient une motion rédigée « par l’extrême gauche ».
Hulot: l’opposition dénonce “une trahison”, la majorité défend son bilan
Par Public Sénat
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Un "aveux d'échec", "une trahison": les responsables politiques d'opposition, de droite comme de gauche, estiment que la démission de Nicolas Hulot marque la fin d'une "illusion" sur l'écologie, tandis que les représentants de la majorité louent la politique du gouvernement.
A gauche, le chef de file de la France Insoumise Jean-Luc Mélenchon a qualifié cette démission de "vote de censure contre Macron", estimant que "la macronie commence sa décomposition".
"C'est la fin d'une illusion", a estimé Yannick Jadot, chef de file d'EELV aux élections européennes de l'an prochain, mais "c'est une mauvaise nouvelle pour l'écologie", accusant Emmanuel Macron d'avoir "manipulé Nicolas Hulot" et de rester "le meilleur ami des lobbies".
"L'écologie et les biens communs sont encerclés par les intérêts privés", a déploré le secrétaire national EELV David Cormand.
Nicolas Hulot "nous parle d'une trahison. Celle d'un pouvoir qui a abandonné toute référence au progressisme et à l'écologie. Les masques sont tombés un à un", selon le Premier secrétaire du PS Olivier Faure.
C'est un "aveu d'échec sur la nécessaire transition écologique et la fin d'une illusion sur Macron", a renchéri le secrétaire national du PCF Pierre Laurent.
Cette démission "est un appel au réveil des consciences", a tweeté le fondateur du mouvement Générations, Benoît Hamon.
- "Plantes vertes" -
A droite, le président du parti Les Républicains Laurent Wauquiez a dit "comprendre que (Nicolas Hulot) se sente trahi comme aujourd'hui pas mal de Français par des promesses fortes qui avaient été faites, et le sentiment à l'arrivée que ce n'est pas très tenu".
Pour le président du groupe LR au Sénat Bruno Retailleau, "Nicolas Hulot n'aura rien fait durant 15 mois à part torpiller le projet de Notre-Dame-des-Landes. E. Macron doit en tirer une leçon: nommer des ministres pour faire de la communication n'est pas la meilleure des idées..."
L'ancien chef de l’État Nicolas Sarkozy (2007-2012) a minimisé l'importance de ce départ, rappelant que dans tous les gouvernements il y avait des démissions, comme celle de Jean-Louis Borloo en novembre 2010 sous sa présidence. "Hulot ou pas", les questions de l'immigration ou de la crise de 2008 sont "plus importantes".
L'ancien ministre Alain Juppé, qui a pris ses distances avec LR, s'est dit "impressionné par (la) hauteur de vue et la noblesse de (la) démarche" de M. Hulot, espérant que "cette décision nous incitera tous à réfléchir et à changer".
Comme pour LFI, le RN a estimé dans un communiqué que ce départ était "le signe d'une décomposition précoce et avancée de la Macronie". "Nicolas Hulot ne jouera plus les plantes vertes", a ironisé le député et porte-parole du parti Sébastien Chenu.
- "Détermination" -
Pour le président de Debout la France, Nicolas Dupont-Aignan, "le double jeu d'Emmanuel Macron sur l'écologie a été démasqué" car Nicolas Hulot "n'aura été qu'un alibi au service d'une politique cynique".
La démission de Nicolas Hulot fait "apparaître au grand jour toute l'escroquerie du gouvernement en matière environnementale", selon l'ancien numéro deux du FN, Florian Philippot.
Pourtant soutien d'Emmanuel Macron pendant sa campagne, l'ancienne ministre de l'Environnement Corinne Lepage a jugé que "les mesures que (Nicolas Hulot) a eu à prendre étaient des mesures dans le meilleur des cas faibles, et dans le plus mauvais contre-productives".
Côté majorité, le patron de la République en Marche Christophe Castaner a critiqué à demi-mot mardi le ministre démissionnaire, en affirmant que les effets de la politique "n'étaient pas toujours immédiats".
Nicolas Hulot, qui a créé la surprise en annonçant lui-même son départ à la radio France Inter mardi matin, juge insuffisants les "petits pas" du gouvernement en matière d'environnement.
L’Élysée a jugé que Nicolas Hulot pouvait être "fier de son bilan" et que "la détermination reste totale pour poursuivre dans la même direction et avec le même niveau d'ambition".
Le chef de file des députés LREM Richard Ferrand a estimé que le gouvernement avait "beaucoup agi depuis 15 mois pour relever les défis climatiques et écologiques" et qu'il continuerait "avec la même détermination". "On ne lâche rien". Le président LREM de l'Assemblée François de Rugy a salué lui aussi l'action du gouvernement sur ces questions.
La députée Sonia Krimi a toutefois estimé que le "cri d'alarme" de Nicolas Hulot devait "nous pousser à réfléchir sur notre modèle social".