Hydrogène vert : « C’est par le développement massif qu’on pourra baisser les coûts », plaide Philippe Boucly
La commission du développement durable a auditionné des acteurs de l’hydrogène décarboné, un secteur crucial pour la transition énergétique mais qui pose de multiples questions. Cette énergie ne saurait se substituer entièrement à celles existantes mais pourra faire partie d’un panel d’énergies renouvelables.

Hydrogène vert : « C’est par le développement massif qu’on pourra baisser les coûts », plaide Philippe Boucly

La commission du développement durable a auditionné des acteurs de l’hydrogène décarboné, un secteur crucial pour la transition énergétique mais qui pose de multiples questions. Cette énergie ne saurait se substituer entièrement à celles existantes mais pourra faire partie d’un panel d’énergies renouvelables.
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« L’hydrogène vert est un pari économique, industriel et environnemental enthousiasmant mais qui soulève de nombreuses questions », présente Jean-François Longeot, le président de la commission de l’aménagement du territoire et du développement durable du Sénat. Mercredi, la Haute assemblée organisait une table ronde relative à l’hydrogène vert avec des acteurs du secteur.

Cette énergie produite à partir d’électricité éolienne ou solaire ne produit pas de gaz à effet de serre. Dans le cadre du plan de relance, le gouvernement a mis en place un soutien à l’acquisition de véhicules industriels à hydrogène. Le projet de loi climat intègre par ailleurs une incitation à cette transition avec un soutien aux transporteurs. « Le développement de l’hydrogène décarboné fera l’objet d’un soutien de 2 milliards d’euros pour 2021 et 2022 et 7 milliards d’euros d’ici 2030 », indique le président de la commission du développement durable.

L’un des principaux défis du développement de cette énergie est son coût, comme l’expose le président de France hydrogène, Philippe Boucly. « C’est par le développement massif qu’on pourra baisser les coûts et par conséquent réduire les aides publiques qui à terme doivent devenir nulles », explique-t-il.

« L’hydrogène ne fera pas tout, reconnaît le président de France hydrogène. La plupart des modèles au niveau mondial considèrent qu’on va vers plus d’électrification […] on va vers une part de l’électricité dans la consommation finale d’énergie de l’ordre de 50 à 60 % mais il faut couvrir les 40 à 50 % qu'il reste, ce sera fait avec d’autres énergies renouvelables notamment la biomasse. »

La démarche est appuyée par le gouvernement. Pour la ministre de la Transition écologique, Barbara Pompili, « l’hydrogène est une opportunité stratégique pour massifier et accélérer la décarbonation de secteurs et d’acteurs difficiles à décarboner, en particulier dans l’industrie et le transport ». L’exécutif entend alimenter les modes de transport lourds, comme les camions à bennes et de fret, autocars, autobus, trains, voire navires et avions.

Des objectifs qui interrogent néanmoins au Sénat. La sénatrice socialiste, Nicole Bonnefoy, émet des réserves sur l’incitation à la transition pour les transporteurs en contrepartie du déremboursement progressif de la taxe intérieure de consommation sur les produits énergétiques (TICPE). « De nombreux acteurs du transport de marchandises considèrent que le marché n’est pas mature, qu’il n’y a pas d’offres réalistes qui puissent concurrencer les motorisations fossiles et qu’en somme les bonus relèvent de l’affichage », soulève la sénatrice de la Charente. Malgré la présentation des acteurs présents, les sénateurs se sont aussi largement interrogés sur la capacité de rendement de la filière.


 

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