Alors qu’au Sénat (voir notre article), une proposition de loi LR visant à assurer la neutralité religieuse des accompagnateurs et des accompagnatrices scolaires sera bientôt examinée, Édouard Philippe a de son côté exposé « sa ligne » sur le sujet.
Interrogé sur ce sujet par le sénateur socialiste, Jérôme Durain, le Premier ministre a d’abord rappelé que sa « boussole était le droit » et son « cap », « la lutte contre le communautarisme et la radicalisation ».
« Le droit est posé depuis longtemps (…) Il prévoit un double principe extrêmement exigeant : celui de la neutralité absolue des pouvoirs publics et des agents publics et celui de la liberté de nos concitoyens à croire ou ne pas croire » a-t-il développé.
Plus précisément, Édouard Philippe souligne que la loi de 2004 « n’a pas dit que le voile était interdit à l’université. Elle n’a pas dit que le voile était interdit dans le cadre des sorties scolaires lorsque des parents accompagnent bénévolement, volontairement ».
Raison pour laquelle, les Républicains du Sénat souhaitent changer la loi. « Le Parlement aura vocation à en débattre (…) Le cap, me semble devoir être la lutte contre la radicalisation et contre le communautarisme » a-t-il commenté avant d’exposer plus clairement l’avis du gouvernement.
« Il me semble qu’en matière de lutte contre le communautarisme, il y a des choses incroyablement plus efficaces à faire, plus productives à faire, que de légiférer sur les sorties scolaires et l’interdiction du voile dans les sorties scolaires » a-t-il martelé, sous les applaudissements de la gauche de l’hémicycle jusque dans les rangs des communistes. Chose suffisamment rare pour être relevée.
En matière de lutte contre le communautarisme, Édouard Philippe a cité notamment la proposition de loi de la sénatrice centriste, Françoise Gatel, sur les établissements scolaires privés hors contrat. « Des sujets bien plus importants, bien plus porteurs » selon lui que la proposition de loi LR.