Douze ans après l’élection du pape François, la fumée blanche apparaîtra bientôt dans le ciel du Vatican. L’élection du pape est régie par la Constitution apostolique Universi Dominici Gregis, édictée par Jean-Paul II en 1996.
Le quorum
Ce sont les cardinaux âgés de moins de 80 ans. Il y en a 135 mais deux d’entre eux sont absents. Ils sont logés pendant tout le conclave dans la résidence Sainte-Marthe au Vatican, et la résidence voisine, Santa Marta Vecchia.
Secret
Tous ceux devant assister au déroulement du conclave, qu’ils soient ecclésiastiques ou laïcs, ont prêté le serment de garder le secret absolu. Mercredi martin, les cardinaux participent à une messe solennelle dans la basilique Saint-Pierre.
Vêtements
A 16H30, ils se réunissent pour une prière dans la chapelle Pauline, voisine de la Sixtine, dans le palais apostolique. Les cardinaux de l’Eglise latine portent une robe rouge avec ceinture, rochet (une aube courte, ndlr) mosette (une pèlerine courte), croix pectorale avec cordon rouge et or, anneau, calotte et barrette, tandis que ceux des Eglises orientales sont vêtus de leurs propres habits ecclésiastiques.
Au chant de la litanie des saints, ils entrent en procession dans la chapelle Sixtine, dont l’isolement est scrupuleusement contrôlé. Après le dernier chant liturgique, Veni Creator, les cardinaux prêtent serment. Selon un rituel immuable hérité du Moyen Age, le maître des célébrations liturgiques prononce la formule « extra omnes » (tous dehors). Les personnes étrangères aux votes quittent les lieux. Le cardinal italien Raniero Cantalamessa prononce la méditation devant les cardinaux, puis quitte la chapelle avec le maitre des célébrations.
L’élection
– Par tirage au sort, trois cardinaux sont désignés « scrutateurs ». Trois sont désignés « infirmarii » pour recueillir les votes des cardinaux malades. Et trois « réviseurs » vérifient le décompte des bulletins par les scrutateurs. Assis côte à côte sous la fresque monumentale du « Jugement dernier » peinte par Michel-Ange, les cardinaux reçoivent des bulletins de papier rectangulaires portant en haut l’inscription « Eligo in Summum Pontificem » (« J’élis comme souverain pontife ») avec un espace vide en dessous. Les électeurs écrivent à la main le nom de leur candidat, « d’une écriture non reconnaissable », et plient le bulletin de vote deux fois. En théorie, il est interdit de voter pour soi-même.
Chaque cardinal se rend à tour de rôle à l’autel, portant en l’air son bulletin de vote, de manière bien visible, et prononce à haute voix le serment suivant en latin : « Je prends à témoin le Christ Seigneur, qui me jugera, que je donne ma voix à celui que, selon Dieu, je juge devoir être élu ».
Il dépose son bulletin sur un plateau et le fait glisser dans l’urne, devant les scrutateurs, s’incline vers l’autel et retourne à sa place. Les cardinaux dont l’état de santé ou l’âge avancé ne leur permet pas de se rendre à l’autel remettent leur vote à un scrutateur, qui le dépose dans l’urne à leur place. Une fois tous les bulletins recueillis, un scrutateur agite l’urne pour mélanger les bulletins, les transfère dans un deuxième récipient puis un autre en fait le compte. Deux scrutateurs notent les noms, tandis qu’un troisième les lit à haute voix, en perçant les bulletins avec une aiguille à travers le mot « Eligo » et les relie les uns aux autres. Les réviseurs vérifient ensuite que les scrutateurs n’ont commis aucune erreur.
Combien de tour de scrutin
Si aucun cardinal n’a obtenu les deux tiers des voix, les électeurs passent directement à un deuxième tour. A l’exception du premier jour, les cardinaux procèdent à quatre scrutins par jour, deux le matin et deux l’après-midi jusqu’à ce qu’un pape soit proclamé. Après trois journées sans résultat, le scrutin est interrompu « pendant un jour au maximum, afin de laisser place à la prière » et « à un libre échange entre les votants ». Puis d’autres séries de scrutins sont organisées jusqu’à l’élection définitive. Les bulletins des deux scrutins et les notes prises par les cardinaux sont ensuite détruits, brûlés dans un poêle.
Fumée noire ou blanche
– La cheminée, visible par les fidèles depuis la place Saint-Pierre, émet une fumée noire si aucun pape n’a été élu et une fumée blanche en cas d’élection, par ajout de produits chimiques. Les cloches de la basilique Saint-Pierre sonnent pour annoncer aussi la nouvelle.
« Habemus Papam »
Une fois élu, il reste au nouveau pape à répondre à deux questions du cardinal doyen : Acceptez-vous votre élection canonique comme Souverain Pontife ? De quel nom voulez-vous être appelé ? Répondant « oui » à la première, l’élu devient immédiatement pape et évêque de Rome. Un par un, les cardinaux rendent hommage et marquent leur obédience au nouveau pape. Viennent ensuite l’annonce aux fidèles, « Habemus papam », par le cardinal protodiacre, puis l’apparition du nouveau pape et sa bénédiction apostolique Urbi et Orbi depuis le balcon de la Basilique Saint-Pierre.