Deuil national, minute de silence dans les stades et les écoles, cérémonie populaire aux Invalides : la France se prépare à rendre un hommage...
La France prépare son hommage d’adieu à Jacques Chirac
Deuil national, minute de silence dans les stades et les écoles, cérémonie populaire aux Invalides : la France se prépare à rendre un hommage...
Par Claire GALLEN et le service politique de l'AFP
Temps de lecture :
5 min
Publié le
Mis à jour le
Deuil national, minute de silence dans les stades et les écoles, cérémonie populaire aux Invalides : la France se prépare à rendre un hommage intense dimanche et lundi à Jacques Chirac, le cinquième président de la Ve République décédé jeudi.
Afin d'honorer la mémoire de l'ancien chef de l'Etat, mort à 86 ans, acteur majeur de la vie politique durant quatre décennies, une cérémonie populaire aura lieu dimanche à partir de 14H00 sous le dôme des Invalides. "Tous ceux qui l'ont aimé pourront venir" se recueillir auprès du cercueil, a indiqué à l'AFP son gendre Frédéric Salat-Baroux.
Le cercueil de l'ancien président sera installé à l'entrée de la cathédrale Saint-Louis des Invalides. Lundi matin, une cérémonie réservée à la famille y sera organisée à 9H30, avant des honneurs militaires dans la cour d'honneur, en présence du président Emmanuel Macron.
Carte de Paris et localisation des différents sites des hommage, cérémonie, messe et inhumation de l'ancien président de la République Jacques Chirac
AFP
Lundi sera une journée de deuil national et un service solennel présidé par M. Macron sera rendu à 12H00 en l'église Saint-Sulpice à Paris. Parmi les nombreuses personnalités étrangères attendues, le président allemand Frank-Walter Steinmeier, celui de la Commission européenne Jean-Claude Juncker et le Premier ministre belge Charles Michel ont annoncé leur présence.
Une minute de silence sera observée lundi à 15H00 dans les administrations et les écoles. Un hommage particulier sera également rendu à Jacques Chirac le week-end des 5 et 6 octobre en Corrèze, sa terre d'élection.
- "Energie et humanité" -
Des personnes attendent le 27 septembre 2019 devant l'Elysée pour signer le registre de condoléances mis à disposition du public après la mort de Jacques Chirac
AFP
En ouvrant le conseil des ministres vendredi, le chef de l'Etat a une nouvelle fois "souligné l'énergie et l'humanité" de Jacques Chirac. L'ex-président "entre dans l'Histoire et manquera à chacun d'entre nous désormais", avait affirmé M. Macron jeudi soir lors d'une allocution télévisée.
Des registres de condoléances ont été installés à l'Elysée, dont les portes sont ouvertes au public depuis jeudi soir. De son côté la Fédération française de football a annoncé une minute de recueillement avant tous les matches en France, ce week-end. La mairie de Paris a diffusé dès jeudi plusieurs dizaines de photos de son premier maire, élu de 1977 à 1995, sur un écran géant installé sur le parvis.
A l'Assemblée nationale, le débat sur l'immigration programmé lundi après-midi a été reporté d'une semaine et la séance d'examen du projet de loi bioéthique prévue dans la soirée supprimée.
L'ex-chef de l'Etat, malade depuis de longues années, s'est éteint "très paisiblement, sans souffrir" et entouré des siens jeudi matin à son domicile, rue de Tournon dans VIe arrondissement de Paris. Avec Jacques Chirac disparaît l'un des principaux acteurs à droite de la vie politique française, depuis la fin des années 60 jusqu'au milieu des années 2000.
Quelques objets et symboles des années Chirac
AFP
Celui qui fut également député de la rurale Corrèze - et était considéré comme l'un des siens par le monde paysan - fut deux fois président de la République, de 1995 à 2007, mais aussi deux fois Premier ministre (1974-1976 et 1986-1988), trois fois maire de Paris, fondateur de deux partis - le RPR et l'UMP - ainsi que ministre à répétition à partir de l'âge de 34 ans.
Au fil d'évolutions parfois sinueuses, restent quelques constantes : le rejet intransigeant de l'extrême droite, le souci de la cohésion nationale, l'approche gaulliste du rôle international de la France, vue comme une puissance d'équilibre devant parler à tous...
- Un "Français au plein sens du terme" -
"Jacques Chirac, c'était un Français au plein sens du terme, avec ses aspirations, ses contradictions, ses ambitions, ses moments peut-être à certains égards de génie (..) et puis aussi des phases plus compliquées, des hésitations, parfois des renoncements", a souligné le Premier ministre Edouard Philippe vendredi.
Les mandats élyséens de Jacques Chirac resteront marqués par son "non" à la deuxième guerre d'Irak, la fin de la conscription militaire, la reconnaissance de la responsabilité de la France dans la déportation des juifs, le passage au quinquennat, le cri d'alarme face à la dégradation de l'environnement ("Notre maison brûle"), et une première victoire importante sur la mortalité routière.
Sa dernière sortie publique remonte à novembre 2014, au Musée du Quai-Branly consacré aux Arts premiers et qui porte son nom. Le musée parisien sera d'ailleurs accessible gratuitement pendant une dizaine de jours pour lui rendre hommage.
Particulièrement populaire depuis qu'il avait quitté le pouvoir, Jacques Chirac avait pourtant essuyé de cuisants échecs, comme lorsqu'il fut sèchement battu par François Mitterrand à la présidentielle de 1988.
En 1997, la dissolution, qui devait conforter sa majorité à l'Assemblée, avait débouché sur une humiliante déroute de la droite, installant cinq ans de cohabitation avec la gauche de Lionel Jospin.
Il avait enfin été, en 2011, le premier ancien chef de l'État condamné au pénal, à deux ans d'emprisonnement avec sursis, pour une affaire d'emplois fictifs à la mairie de Paris.
Il a eu deux filles, Laurence, décédée en 2016, et Claude qui fut sa conseillère en communication et lui a donné son seul petit-fils, Martin, 23 ans.
Malgré la protestation de la gauche et de certains élus de la majorité sénatoriale, le Sénat n’a pas touché au coup de rabot prévu par le gouvernement sur le Fonds Vert, qui sert à financer la transition écologique des collectivités. De 2,5 milliards en 2024, le budget du Fonds Vert est donc passé à 650 millions en 2026.
Alors que Nicolas Sarkozy n’appellera pas au front républicain et que Bruno Retailleau défend l’union des droites « par les urnes », la question d’un possible rapprochement des LR avec le RN divise encore. La ligne reste au rejet de tout accord d’appareils, plusieurs parlementaires craignant pour « la survie » des LR en cas de fusion-absorption avec le RN. Mais certains sont prêts à se laisser tenter.
Alors que se tiendra demain le vote du projet de loi de financement de la Sécurité sociale à l’Assemblée nationale, la poursuite de la procédure législative semble incertaine. L’option du dernier mot, que le gouvernement pourrait choisir d’accorder aux députés, ne fait pas l’unanimité au sein des constitutionnalistes.
Dans son ouvrage écrit en prison, Nicolas Sarkozy affirme qu’il n’appellera pas au front républicain et soutient pour la droite le « rassemblement le plus large possible, sans exclusive ». Beaucoup y voient une défense de l’union des droites. Mais l’entourage de l’ex-chef de l’Etat dément. « Nicolas Sarkozy a toujours dit qu’il fallait parler aux électeurs du RN, mais absolument pas s’allier au parti », soutient-on.