La réforme des retraites, qu'Emmanuel Macron veut voir "votée en 2019", sera abordée jeudi au Sénat lors d'un colloque, alors que le...
La réforme des retraites prend un nouveau départ
La réforme des retraites, qu'Emmanuel Macron veut voir "votée en 2019", sera abordée jeudi au Sénat lors d'un colloque, alors que le...
Par Gabriel BOUROVITCH
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La réforme des retraites, qu'Emmanuel Macron veut voir "votée en 2019", sera abordée jeudi au Sénat lors d'un colloque, alors que le gouvernement consulte depuis lundi syndicats et patronat pour préparer le futur "système unique" censé remplacer la quarantaine de régimes existants.
Cette fois, "on est vraiment partis, c'est une vraie entrée en discussion", se réjouit Frédéric Sève, secrétaire national de la CFDT, qui a ouvert lundi un nouveau cycle de consultations avec Jean-Paul Delevoye.
Le Haut commissaire à la réforme des retraites avait déjà reçu les partenaires sociaux fin novembre pour une première prise de contact officielle, mais depuis "on n'avait pas beaucoup avancé, ça devenait problématique", explique M. Sève.
D'autant plus que le chef de l'État avait souhaité en janvier "que l'ensemble des textes puisse être finalisé d'ici à l'été 2019", sans pour autant donner le coup d'envoi de la concertation.
Jean-Paul Delevoye, président de la Commission d'investiture de "La République en marche", le 11 mai 2017 à Paris
AFP
La décision a finalement été actée lors d'une réunion fin mars à l'Élysée, avec le Premier ministre Édouard Philippe, la ministre des Solidarités Agnès Buzyn et celui des Comptes publics Gérald Darmanin.
"On a un planning de travail extrêmement chargé (...) jusqu'à fin octobre, début novembre", indique Luc Bérille, secrétaire général de l'Unsa, reçu mardi matin.
- Génération 1963 -
"On doit remettre nos propositions d'ici fin mai" sur le futur "système universel commun à tous les actifs", précise Robert Verger, de la FNSEA, après son entretien mardi après-midi.
Suivront en juin les aspects "redistributifs et solidaires", puis en juillet "les droits familiaux et l'égalité femme-homme". Les questions de financement, de gouvernance et de transition vers le futur système seront abordées à l'automne.
Projections jusqu'en 2070 de l'âge de départ en retraite et évolutions des pensions des retraités par rapport aux revenus des actifs
AFP/Archives
Alors que le président de la République a évoqué dimanche une mise en œuvre étalée sur dix ans, "on a compris que ça s'appliquerait à partir de 2025, donc la génération 1963 serait la première touchée", rapporte Philippe Pihet, secrétaire confédéral de FO, précisant qu'à ce stade "il n'y a rien d'arrêté".
Le Haut commissaire doit encore rencontrer la CFE-CGC, l'U2P et le Medef le 23 avril, la CGT le 24 et enfin la CPME et la CFTC le 25.
Au milieu de cet agenda, le colloque organisé jeudi par le Sénat sur la réforme des retraites, ouvert par Mme Buzyn et conclu par M. Delevoye, sera l'occasion d'insister sur la nécessité de transformer un système "complexe, inéquitable et peu lisible", comme le résume un document transmis aux partenaires sociaux et que l'AFP s'est procuré.
Le Haut commissaire et son équipe ont ainsi recensé 42 régimes de retraites, et calculé qu'un Français sur trois a cotisé à "au moins quatre régimes".
- "Lignes rouges" -
Il pointe notamment une disparité des modes de calcul (public/privé, salarié/indépendant) qui "crée des inégalités", des mécanismes de redistribution qui "manquent de transparence" et des dispositifs de solidarité (maternité, veuvage) qui "ne donnent pas les mêmes droits".
"On n'est pas tout à fait d'accord sur le constat", objecte M. Bérille, déplorant "un bilan à charge" alors que le système actuel permet selon lui "d'assurer de la redistribution". L'Unsa redoute par ailleurs un "télescopage" avec les réformes de la SNCF et de la fonction publique.
Une inquiétude partagée par FO, attentive à ce que "la réforme des retraites ne soit pas l'occasion de bazarder les statuts", qui prévoient des régimes spéciaux, affirme M. Pihet.
Du côté de la CFDT aussi, "il y a des lignes rouges", prévient M. Sève, soulignant que son organisation "ne veut pas d'une réforme pour faire des économies".
Pour les agriculteurs, la FNSEA réclame "un socle commun payé par l'État" mais n'est toutefois "pas du tout fermée" à "un système complémentaire par capitalisation".
Pour l'heure, Emmanuel Macron a seulement promis de "consolider" le système par répartition, qui "crée une solidarité intergénérationnelle et est au cœur de la cohésion du pays".
Mais, quel que soit le contenu de la réforme, "le but est qu'elle soit votée en 2019", a-t-il rappelé dimanche.
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