Le PS en Congrès à Aubervilliers tente de se rassurer sur son avenir
Olivier Faure a été officiellement investi premier secrétaire du PS samedi à Aubervilliers (Seine-Saint-Denis), au premier jour d'un Congrès où...

Le PS en Congrès à Aubervilliers tente de se rassurer sur son avenir

Olivier Faure a été officiellement investi premier secrétaire du PS samedi à Aubervilliers (Seine-Saint-Denis), au premier jour d'un Congrès où...
Public Sénat

Par Stéphanie LEROUGE

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Olivier Faure a été officiellement investi premier secrétaire du PS samedi à Aubervilliers (Seine-Saint-Denis), au premier jour d'un Congrès où les socialistes se sont efforcés de croire à nouveau en leur avenir, et de tracer des perspectives, notamment sur la question européenne.

"Olivier Faure est notre premier secrétaire du PS !", a déclaré à la tribune en fin de matinée le coordinateur du PS, Rachid Temal, après avoir proclamé devant plus de mille participants les résultats définitifs des scrutins des 15 et 29 mars. "Les commentateurs annonçaient notre mort, et nous sommes bien vivants, debout, et aujourd’hui réunis ensemble à Aubervilliers", s'est-il félicité, en appelant ses camarades au "travail".

Point culminant du week-end, M. Faure doit prononcer dimanche à 11H30 un discours d'une heure en clôture du 78e Congrès du PS. En attendant, ses camarades se sont succédé samedi à la tribune pour dire leur foi en la survie d'une formation politique laissée pour moribonde après la déroute du printemps 2017.

Agé de 86 ans, l'ancien ministre de François Mitterrand Louis Mexandeau l'a emporté à l'applaudimètre, en disant sa "fierté" de militer au PS depuis près de 50 ans.

Montant sur scène quelques minutes, M. Faure a salué le paradoxe de cette ovation debout. "Tu es un plaidoyer contre ce que j'ai tenté de porter depuis des semaines, des mois, mais c'est aussi ça la renaissance. Ce n'est pas d'oublier ce que nous sommes, d'où nous venons (...) La renaissance c'est à la fois d'aller chercher dans notre histoire, et de la faire entrer dans la modernité (...) Tu verras à nouveau la gauche au pouvoir", a-t-il promis au vieux militant.

Nostalgiques les socialistes, "vintage", comme l'a dit samedi matin l'ancien secrétaire d'Etat Jean-Marie Le Guen sur Europe 1 ?

"Pour la première fois depuis longtemps les choses se passent poliment (...) Il y a besoin chez les socialistes de se rassurer, un besoin de +care+", a commenté un ancien député sous couvert d'anonymat.

- Moscovici "eurosocialiste" -

Loin des incessants déchirements du précédent quinquennat, les intervenant se sont efforcés de mettre en sourdine leurs divisions, sans totalement les masquer.

Ainsi les représentants de l'aile gauche du PS ont-ils fait entendre leurs différences, que ce soit sur la question de la participation aux mouvements sociaux ou sur l'Europe.

"Ce congrès doit être l'occasion de montrer que le parti socialiste est au coeur de la bataille sociale", a estimé leur chef de file Emmanuel Maurel, défendant la présence du PS au "grand débordement" auquel a appelé l'Insoumis François Ruffin pour le 5 mai.

"Ce genre d'appel n'a pas pour objet d'intensifier le mouvement social, et a pour effet de l'éteindre", avait au contraire estimé Olivier Faure dans Libération samedi matin.

Les partisans de M. Maurel -arrivé troisième au Congrès avec 18,80% des voix- se sont par ailleurs abstenus sur une "adresse des socialistes français aux socialistes européens et à la gauche européenne", approuvée par les congressistes.

Le texte réaffirme l'engagement "eurosocialiste" des socialistes français, propose la "tenue d'assises de la gauche européenne avant la fin de l'année 2018", et invite "les formations de gauche progressiste européenne à une rencontre à Paris en juin 2018".

Eurosocialiste, le mot est aussi revenu dans la bouche du commissaire européen Pierre Moscovici, semblant faire un pas de plus vers une candidature aux européennes en 2019.

"Notre voie, ce doit être celle d'un eurosocialisme, celle d'un socialisme vraiment européen et vraiment de gauche. Nous devons être des pro-européens de gauche dans la bataille de 2019. C'est notre destin, c'est notre ambition, c'est le seul chemin", a déclaré à la tribune M. Moscovici.

Dans l'entourage de M. Maurel, la perspective d'une liste européenne conduite par M. Moscovici fait grincer des dents.

"Je n'ai rien contre Moscovici, mais si c'est lui, cela réintroduit une ambiguïté sur le positionnement du PS vis-à-vis d'Emmanuel Macron", a estimé auprès de quelques journalistes l'ancien député Laurent Baumel. M. Moscovici s'est à plusieurs reprises dit en phase avec M. Macron sur les questions européenes.

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