Le référendum d’ADP dans le tempo avec près de 500.000 soutiens récoltés

Le référendum d’ADP dans le tempo avec près de 500.000 soutiens récoltés

Un bon démarrage mais la route est longue: les partis à l'initiative du référendum sur la privatisation d'Aéroports de Paris qui...
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Par Pierre ROCHICCIOLI

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Publié le

Un bon démarrage mais la route est longue: les partis à l'initiative du référendum sur la privatisation d'Aéroports de Paris qui a enregistré au 1er juillet 10% des signatures exigées d'ici mi-mars, ont salué lundi un résultat "encourageant" et appelé "à poursuivre la mobilisation".

"Au 1er juillet, 480.300 soutiens ont été enregistrés sur le site du ministère de l'Intérieur dédié à cette procédure", a annoncé lundi le Conseil constitutionnel, chargé de contrôler les opérations.

Il s'agit du premier pointage des "Sages" depuis le 13 juin à 0H00, date du lancement de la phase de recueil des soutiens.

Pour être validé, la proposition de loi référendaire doit être approuvée par un dixième des électeurs inscrits, soit 4.717.396 personnes (17.000 signatures par jour) d'ici neuf mois.

Le nombre de signatures validées par le Conseil constitutionnel prend en compte à la fois les soutiens enregistrés sur le site mis à disposition par le ministère de l'Intérieur, et ceux déposés dans environ 2.000 communes ou dans les consulats, précisent les "Sages".

Le ministère de l'Intérieur a répondu lundi à la polémique sur l'absence de comptage sur son site, jugé préjudiciable à la mobilisation citoyenne par des parlementaires, en expliquant qu'il revenait "au Conseil constitutionnel et à lui seul de communiquer sur le nombre de soutiens valablement déposés".

Quelque 250 députés et sénateurs (de LFI à LR, avec le soutien du RN) avaient enclenché début avril la procédure de RIP, introduite dans la Constitution en 2008 mais jamais utilisée pour s'opposer à la privatisation d'ADP, l'un des principaux opérateurs aéroportuaires mondiaux avec 3,6 milliards d'euros de chiffre d'affaires en 2017.

- "Maintenir un rythme correct" -

"Les chiffres du référendum sont très bons", s'est félicitée auprès de l'AFP la présidente du groupe PS Valérie Rabault à l'origine du projet de RIP qui dit espérer "un effet d'entrainement".

"Il y a une vraie volonté du peuple dans sa diversité de ne pas se laisser confisquer cette question", a salué auprès de l'AFP Sébastien Jumel (PCF). "Ce chiffre doit nous encourager à continuer la mobilisation", a-t-il ajouté.

"Cela fait 26.000 signatures en moyenne par jour", a souligné à l'AFP l'insoumis Eric Coquerel invitant à "remettre une pression très forte en septembre, après le creux de l'été, pour maintenir un rythme correct".

"10% des Français en deux semaines, c'est plutôt pas mal", a également salué Philippe Gosselin (LR), y voyant le "signe d'une mobilisation" contre la privatisation d'ADP.

L'activation de la procédure du RIP par des parlementaires est une épine dans le pied du gouvernement qui avait réussi à faire voter par sa majorité la privatisation d'ADP dans le cadre de la loi PACTE adoptée le 11 avril.

En conséquence, la privatisation a été suspendue par l'exécutif, le temps de la procédure référendaire, et beaucoup s'interrogent sur son éventuel abandon.

"Je ne vais pas dire ce que je vais faire" sur ADP, a éludé le président Emmanuel Macron, se disant "très vigilant" pour que l'initiative "démocratique" du RIP aille à son terme.

Toutefois, estime Philippe Gosselin, "quand bien même le RIP n'obtiendrait que trois millions de signatures, je vois mal le gouvernement passer outre, faire comme si de rien n'était".

Dans leur communiqué, les "Sages" précisent avoir demandé à l'Intérieur des améliorations pour "faciliter les démarches des personnes souhaitant déposer leur soutien", après des réclamations visant des "bugs" constatés au démarrage.

Sur le débat public, ils rappellent que si le législateur n'a pas prévu de prise en charge financière par l’État, rien n'empêche les partis ou groupements politiques de financer des actions. De même, si la loi n'oblige pas les médias de service public à en parler, il revient "aux sociétés de l'audiovisuel public de définir elles-mêmes (...) les modalités d'information des citoyens (...) à toute initiative référendaire".

Plusieurs parlementaires ont regretté le silence de l’État sur le déroulement de la procédure. Valéry Rabault a indiqué quant-à-elle, à l'AFP avoir écrit à France télévisions et au CSA pour s'étonner de l'absence de traitement du RIP dans les journaux télévisés du service public.

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