« Les gamètes transmettent bien plus qu’une couleur de cheveux ou des yeux » les doutes d’une mère sur l’ouverture de la PMA pour toutes
Deux femmes. Deux mères. L’une pour la PMA pour toutes, l’autre contre le projet de loi sur la bioéthique. Leurs avis divergent et pourtant ensemble, elles ont eu une discussion franche et respectueuse sur l’importance de connaître ses origines. Un échange loin des oppositions frontales habituelles.

« Les gamètes transmettent bien plus qu’une couleur de cheveux ou des yeux » les doutes d’une mère sur l’ouverture de la PMA pour toutes

Deux femmes. Deux mères. L’une pour la PMA pour toutes, l’autre contre le projet de loi sur la bioéthique. Leurs avis divergent et pourtant ensemble, elles ont eu une discussion franche et respectueuse sur l’importance de connaître ses origines. Un échange loin des oppositions frontales habituelles.
Public Sénat

Par Pauline Vilchez

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Contrairement à ce que l'on pourrait croire, un des moments les plus forts de l’émission n’a pas été un échange vif et enflammé avec un politique, mais une discussion citoyenne entre mères.

Maylis Wazé, 41 ans a eu un enfant par PMA en Belgique avec sa compagne Céline, et soutient le projet de loi sur la bioéthique qui autorise les couples lesbiens a y avoir recours. À côté d’elle, une orthophoniste, Domitille Adriaens 35 ans, trois enfants qui évolue dans une famille « traditionnelle ». Elle, ne souhaite pas que la loi ouvre la PMA aux couples de femmes. Un avis, explique-t-elle qui s'appuie sur son travail : « On sait grâce aux études psychologiques que les gamètes transmettent bien plus qu’une couleur de cheveux ou des yeux. On sait qu’on transmet un héritage de trois à quatre générations en amont ».

«  Son père qu’il ne connaît pas, il ne pourra pas lui donner le mode d’emploi pour faire émerger le plus beau de ce qu’il a reçu dans ses gènes. »

S’enchaîne alors une discussion directe et respectueuse entre ces deux mamans : « C’est comme si votre enfant a un trésor, et que la personne la plus à même de lui faire découvrir ce trésor, son père qu’il ne connaît pas, il ne pourra pas lui donner le mode d’emploi pour faire émerger le plus beau de ce qu’il a reçu dans ses gènes. Ce n'est pas juste un père, mais une famille entière. »

« On ne fait pas un enfant à la légère »

« C’est une question à laquelle j’ai évidemment beaucoup réfléchi » lui répond Maylis Wazé : « On ne fait pas un enfant à la légère. J’ai rencontré des gens nés sous X ou qui ont été adoptés et qui se posent des questions sur leurs origines. C’est pour cela qu’on est passé par ce processus de donneur semi-anonyme. J’ai les caractéristiques et une photo de cet homme quand il était enfant, ainsi qu’une interview de lui qui explique pourquoi il a fait ce don. Gabin (son fils) pourra le contacter à ses 18 ans. Bien sûr, je ne pourrai pas lui apporter toute la partie d’âme que cet homme a, mais quelques petites choses auxquelles il pourra se raccrocher ».

Olivier Paccaud, sénateur de l’Oise du groupe Les Républicains, lui, n’est toujours pas convaincu par la PMA pour toutes, alarmant sur « une clef dans la boîte de Pandore, dont on ne sait pas jusqu’où elle peut arriver ». Malgré les explications et les témoignages, ce débat ne l’a pas fait changer d’avis. Il l'a d'ailleurs redit : « je voterai contre » la loi bioéthique qui arrivera au Sénat début 2020.

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