Dans deux mois, les Néerlandais se rendront aux urnes pour choisir un nouveau gouvernement au cours d'une législative cruciale, la première d...
Les Néerlandais donneront le coup d’envoi des « super élections »
Dans deux mois, les Néerlandais se rendront aux urnes pour choisir un nouveau gouvernement au cours d'une législative cruciale, la première d...
Par Jan HENNOP
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Dans deux mois, les Néerlandais se rendront aux urnes pour choisir un nouveau gouvernement au cours d'une législative cruciale, la première d'une année de "super élections" dans trois puissances économiques européennes: les Pays-Bas, la France et l'Allemagne.
Après les victoires surprise du "Oui" lors du référendum sur le Brexit et du président américain élu Donald Trump, dont la cérémonie d'investiture doit avoir lieu vendredi, les projecteurs se tournent vers l'avenir politique du Vieux Continent.
"Cette année va être un peu comme une année de super élections en Europe", juge Claes de Vreese, analyste politique à l'Université d'Amsterdam.
Le 15 mars, 12,6 millions de Néerlandais seront appelés aux urnes pour choisir leurs députés. Dans ce pays de coalitions, les partis s'accordent ensuite sur le Premier ministre et la composition du gouvernement.
Le député d'extrême droite islamophobe, Geert Wilders (ici le 23 novembre 2016 au Palais de justice de Schiphol), du Parti pour la liberté (PVV) est en tête dans les sondages
ANP/AFP/Archives
Ce vote et la série d'élections consécutives se tiendront alors que le sentiment anti-Union Européenne (UE) ne cesse de croître et que le continent est aux prises avec sa pire crise migratoire depuis la Seconde Guerre mondiale. Ces thèmes ont favorisé les partis d'extrême-droite européens.
Aux Pays-Bas, le Parti pour la liberté (PVV) du député islamophobe Geert Wilders est depuis plusieurs mois en tête des sondages, qui le créditent de 31 à 37 sièges sur les 150 de la chambre basse du Parlement.
"C'est possible que le parti de Wilders devienne le plus grand des Pays-Bas", explique l'analyste politique Andre Krouwel, de l'Université libre d'Amsterdam. "Mais je ne pense pas que Wilders va finir dans le gouvernement car c'est clair qu'à La Haye (ouest, siège du gouvernement), personne ne veut travailler avec lui."
- Pas d’accord Rutte-Wilders -
Le député d'extrême droite islamophobe, Geert Wilders (ici le 23 novembre 2016 au Palais de justice de Schiphol), du Parti pour la liberté (PVV) est en tête dans les sondages
AFP
Il y a "zéro chance" que les libéraux du VVD entrent dans une coalition avec le parti de Geert Wilders, a indiqué le Premier ministre Mark Rutte dimanche à la télévision publique NOS.
Geert Wilders a été condamné en décembre pour discrimination après avoir promis "moins de Marocains aux Pays-Bas". Dans son programme, il promet de fermer les mosquées et les frontières, d'interdire le Coran et de sortir de l'UE.
Ses commentaires sur les Marocains sont "diamétralement opposés" aux valeurs néerlandaises et à l’Etat de droit, a ajouté Mark Rutte.
Il est possible que le Premier ministre se méfie encore du député, qui avait fait chuter son premier gouvernement en 2012 en lui retirant son soutien au Parlement après des négociations sur des politiques d’austérité.
La nature fractionnée de la politique néerlandaise pourrait mener les partis à former une coalition à cinq, dont le VVD, assurent les analystes.
- Révolte des peuples ? -
Un duel Fillon-Le Pen en mai, au second tour de la présidentielle, est le scénario le plus probable, selon les sondages
AFP/Archives
Après le scrutin néerlandais suivra le premier tour de l’élection présidentielle en France le 23 avril. Les sondages prédisent une course à trois entre l'ancien Premier ministre conservateur François Fillon, la dirigeante d'extrême droite Marine Le Pen et l'ancien ministre de l'Economie Emmanuel Macron.
Un duel Fillon-Le Pen en mai, au second tour, est le scénario le plus probable, selon les sondages. Des législatives suivront.
Après l'été, c'est l'Allemagne qui désignera un nouveau Parlement, alors que le parti anti-immigration AfD récolte 15% des intentions de vote.
Mais pour M. De Vreese, si l'extrême droite a été revigorée un peu partout en Europe, les partis ont du succès pour "des raisons différentes".
"Nous devons éviter un récit au sein duquel les votes pour un parti non traditionnel sont perçus comme uniques", a-t-il affirmé. "Cela leur convient bien mais c'est dangereux d'appeler cela une révolte des peuples contre l'ordre établi".
Alexander Gauland et Bjoern Hoecke, du parti anti-immigration, Alternative for Germany (AfD), lors d'une cérémonie de recueillement après l'attaque du marché de Noël à Berlin, le 21 décembre 2016
dpa/AFP/Archives
Si ces partis sont confirmés par l'issue du scrutin, il y aura un "alignement transatlantique de chefs de gouvernements populistes avec un véritable pouvoir", prévient M. Krouwel. "Trump ne sera plus isolé, ils travailleront avec lui et cela aura un impact sur de nombreux types de traités, dont les accords de Paris sur le climat".
Chercheur à l'institut de référence Cligendael de La Haye, Ko Colijn estime que de telles victoires aux Pays-Bas, mais surtout en France, provoqueraient également un rapprochement avec la Russie.
"Si Le Pen remporte l'élection, il y a une chance réelle qu'elle et Trump considèrent (le président russe Vladimir) Poutine comme l'homme avec qui on peut trouver des accords", a-t-il affirmé.
Dans le cadre de l’émission spéciale « Emmanuel Macron - Les défis de la France », le président de la République a répondu, pendant trois heures, à plusieurs personnalités sur l’actualité nationale et internationale, sur TF1. Il s’est prononcé pour la tenue d’« une consultation multiple, c’est-à-dire plusieurs référendums, dans les mois qui viennent », sur des sujets qui restent à déterminer. Sur la situation à Gaza, il a estimé que « ce que fait aujourd’hui le gouvernement de Benyamin Netanyahou est inacceptable ».
A deux semaines du vote des militants, le maire de Rouen, Nicolas Mayer-Rossignol, qui ambitionne de détrôner Olivier Faure de la tête du PS, a présenté avec sa « dream team » les « 100 premier jours » de son action, s’il remporte le congrès du parti. Avec une ambition : ne pas être « une gauche fantasmée », explique François Kalfon, mais plutôt « une gauche qui veut traiter les problèmes du réel ».
Ce mardi, TF1 Info publie un sondage réalisé par l’Ifop, sur les attentes des Français avant le grand rendez-vous donné par Emmanuel Macron ce soir. Si tous les regards sont tournés vers un potentiel référendum, les sondés s’intéressent en particulier à l’état des finances publiques, de l’insécurité en France, ou encore de la situation des services publics.
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