Le gouvernement s'est retrouvé au complet lundi pour le Conseil des ministres après l'annonce, dans un timing insolite dimanche soir, du...
Macron resserre les rangs autour de lui, le gouvernement de nouveau au complet
Le gouvernement s'est retrouvé au complet lundi pour le Conseil des ministres après l'annonce, dans un timing insolite dimanche soir, du...
Par Laurence BENHAMOU, Eric LAGNEAU
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Le gouvernement s'est retrouvé au complet lundi pour le Conseil des ministres après l'annonce, dans un timing insolite dimanche soir, du remaniement qui fait la part belle aux fidèles d'Emmanuel Macron, ses conseillers Sibeth Ndiaye et Cédric O, ainsi que la députée Amélie de Montchalin.
Trois heures à peine après son entrée en fonctions comme nouvelle porte-parole du gouvernement, Sibeth Ndiaye, 39 ans, a connu son baptême du feu devant les journalistes avec le compte rendu de ce conseil des ministres.
Grand débat, venue du Premier ministre irlandais mardi, déplacement de Macron en Corse jeudi, Brexit: l'ancienne conseillère presse du président a répondu à une batterie de questions variées. Connue pour son franc-parler, elle a assuré que, désormais, elle allait changer son mode d'expression.
"Les propos que je tiendrai sont des propos qui reflèteront ce qui est l'action du gouvernement et qui auront vocation à rendre plus intelligible, plus clair, cette action au quotidien en direction des Français", a-t-elle expliqué.
Quelques heures plus tôt lors de la passation de pouvoir avec Benjamin Griveaux, elle avait confié le "doute" qui l'avait "submergée" dimanche soir à l'idée de "franchir une marche".
"Cette marche, je la franchis avec la fierté de servir la France, ce pays que je me suis choisi parce qu'avant même d'être Française, j'ai compté parmi les engagés de ce pays", a ajouté la ministre, née au Sénégal. "La France m'a beaucoup donné, aujourd'hui c'est à mon tour de le lui rendre."
- "Reconnaissance" -
Autre promue, Amélie de Montchalin, 33 ans, l'une des porte-voix les plus virulentes de la Macronie à l'Assemblée, est récompensée par le poste de secrétaire d'Etat aux Affaires européennes, remplaçant Nathalie Loiseau désormais tête de liste LREM aux européennes.
Cédric O lors du conseil des ministres du gouvernement remanié, le 1er avril 2019
POOL/AFP
Enfin Cédric O, conseiller de l'ombre du chef de l'Etat pour le numérique et ex-trésorier de sa campagne, devient à 36 ans secrétaire d'Etat au Numérique, le poste auparavant occupé par Mounir Mahjoubi, qui lui aussi brigue la mairie de Paris.
Avec une moyenne d'âge d'un peu plus de 48 ans, le gouvernement en place depuis le remaniement de dimanche soir est le plus jeune depuis 1962, en dehors d'une parenthèse de cinq jours en 1986, selon la base de données de l'AFP sur les gouvernements français de la Ve République.
Le casting de ce remaniement "est le choix de la reconnaissance du travail accompli", a expliqué un conseiller de l'exécutif.
Mais l'opposition a immédiatement a critiqué des choix "consanguins" de fidèles de la Macronie, y voyant la preuve que le chef de l'Etat était isolé et n'avait d'autre choix que de puiser dans son carré de fidèles.
"C'est la technocratie et l'arrogance au pouvoir", a fustigé la tête de liste EELV pour les européennes Yannick Jadot.
Emmanuel Macron "fait confiance à ses collaborateurs", a répondu le ministre des Comptes publics Gérald Darmanin qui ne croit pas à la thèse de "l'isolement" et loue au contraire le "courage" du chef de l'Etat, "calme dans la tempête".
Le choix de Sibeth Ndiaye est celui qui suscite le plus de controverses. "Les donneurs de leçons macroniens, autoproclamés pourfendeurs de #FakeNews, viennent donc de nommer comme porte-parole du gouvernement une menteuse professionnelle : ça doit être ça le en même temps", a attaqué Jordan Bardella (RN).
- "Signal terrible" -
Emmanuel Macron et la ministre de la Défense Florence Parly au conseil des ministres, le 1er avril 2019
POOL/AFP
"Je me souviens de sa déclaration qui disait qu'elle assume mentir pour protéger le président de la République (...) elle est plutôt bien adaptée à la fonction qu'on lui demande, je pense qu'elle trouvera toute sa place dans ce gouvernement", a ironisé la tête de liste de la France insoumise Manon Aubry sur Europe 1.
Autre cible de Mme Aubry, la juppéiste Amélie de Montchalin, "celle dont le plus grand fait d'armes est la suppression de l'ISF", ce qui constitue "un signal terrible envoyé à la mobilisation sociale" des "gilets jaunes".
Il s'agit de la première expérience gouvernementale pour chacun des trois entrants, trois trentenaires dont deux n'ont jamais été élus.
Cette nomination, "je la vis comme une immense aventure, comme un immense défi", s'est réjouie sur BFMTV Mme de Montchalin, qui aura, parmi ses dossiers à gérer, le Brexit.
Cédric O a lui exprimé à l'AFP sa "fierté" d'avoir été nommé, avec l'ambition d'"obtenir des résultats rapides" dans le secteur stratégique des technologies numériques, l'une des priorités affichées du président Macron.
C’était au tour du Rassemblement national cet après-midi d’être entendu par Sébastien Lecornu. A la fin du mois de juillet, Marine Le Pen avait tenu à rappeler les grandes lignes budgétaires du parti, dans une lettre adressée au Premier ministre sortant, François Bayrou.
Reçus ce mardi par le Premier ministre Sébastien Lecornu, les dirigeants du Rassemblement national (RN) ont insisté sur la nécessité d’une « rupture » claire avec la politique menée par Emmanuel Macron depuis 2017.
Un sondage Ifop, commandé par le PS, montre que la taxe Zucman sur les ultrariches est soutenue jusque dans les rangs des sympathisants LR, à 89 %, et Renaissance, à 92 %. Une victoire idéologique pour la gauche, plus habituée aux défaites ces dernières années ? « Ce sondage montre que les efforts doivent être mieux répartis », selon Frédéric Dabi de l’Ifop, et reflète surtout « un malaise dans le pays ».
Dans l’expectative en attendant la fin des consultations de Sébastien Lecornu, Les Républicains voudraient prolonger leur bail au gouvernement et ont posé leurs conditions. Des conditions pour la plupart antinomiques avec celles des socialistes actuellement au centre de l’attention du Premier ministre. De quoi apporter de l’eau au moulin de Laurent Wauquiez qui entend toujours être l’incarnation de la « rupture » avec le pouvoir macroniste.
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Alex Vizorek, des punchlines de droite et de gauche
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