Marine Le Pen mise sur ses alliés européens à une semaine du scrutin, avec un meeting à Milan samedi aux côtés de partis nationalistes, sans...
Marine Le Pen cajole ses alliés européens et tire sur Macron
Marine Le Pen mise sur ses alliés européens à une semaine du scrutin, avec un meeting à Milan samedi aux côtés de partis nationalistes, sans...
Par Anne RENAUT
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Marine Le Pen mise sur ses alliés européens à une semaine du scrutin, avec un meeting à Milan samedi aux côtés de partis nationalistes, sans désarmer contre son rival Emmanuel Macron.
"Votez contre Macron", peut-on lire en grosses lettres jaunes sur le tract que le RN a diffusé à cinq millions d'exemplaires où, en lettres blanches moins visibles, il est écrit "votez contre l'Union européenne de Macron, Merkel et Juncker".
La présidente du Rassemblement national compte sur l'expérience au pouvoir de ses alliés en Italie, en Autriche, ou même en Estonie, pour convaincre de sa capacité à gouverner sans semer le "chaos", qu'elle attribue désormais au président Emmanuel Macron après la crise des "gilets jaunes".
"Nous représentons une alternance", répète Marine Le Pen.
"Avant, nous étions très seuls sur la scène européenne. Mais en l'espace de quelques mois, toute une série de forces politiques qui pensent comme nous sont montées en puissance, ce qui nous permet d'envisager de transformer l'Union européenne en Alliance européenne des nations", explique-t-elle.
- "Suprémaciste" -
La droite nationaliste aux élections européennes
AFP
L'accession au pouvoir ou la progression électorale de ces partis eurosceptiques lui permet aussi de justifier son revirement sur l'euro. Se conformant à la volonté des Français, le RN ne veut plus en sortir et juge désormais possible de réformer l'UE "de l'intérieur", même s'il faut un vote à l'unanimité pour changer un traité européen.
Mais Matteo Salvini, ministre de l'Intérieur et homme fort du gouvernement italien, risque de lui voler la vedette, après son appel du 8 avril à unir "les forces patriotiques et conservatrices", qui a permis de rallier l'AfD allemande et deux petits partis scandinaves.
Marine Le Pen a, elle, sillonné l'Europe pour soutenir des petits partis alliés, au risque de réveiller les divergences sur l'économie, la Russie, et de contredire sa stratégie de dédiabolisation en France.
En Estonie, elle a fait un selfie à côté d'un sulfureux responsable de la branche jeunesse du parti Ekre, qui se dit "suprémaciste finno-ougrien", et a rencontré son vice-président, auteur d'une déclaration controversée sur le nazisme.
Reste à savoir si sa stratégie européenne sera payante: 62% des Français qualifient de "mauvaise nouvelle" l'idée d'une coalition RN-Ligue, et 72% ont une mauvaise opinion de Matteo Salvini, selon un sondage Odoxa.
- "Vote utile" -
Cette réunion du camp des "nationaux" à Milan par opposition à celui des "mondialistes" s'inscrit dans un clivage que Marine Le Pen défend également en France, où elle se présente comme la "première opposante" à Emmanuel Macron.
Le chef de l'État s'est lui-même focalisé sur Marine Le Pen, en affirmant qu'il ferait "tout" pour que la liste de la majorité devance celle du RN, au coude-à-coude dans les sondages.
Marine Le Pen a répété samedi à Milan que si LREM perdait l'élection, M. Macron "devra partir", faisant écho aux "Macron démission" entendus chez les "gilets jaunes".
Marine Le Pen, présidente du Rassemblement National, lors d'une conférence de presse le 18 mai 2019 à Milan
AFP
Elle admet elle aussi qu'elle sera "déçue" le 26 mai si le RN arrive derrière LREM, un échec qui s'ajouterait à celui de la présidentielle, et met donc toute son énergie à plaider pour un "vote utile" contre Macron.
Voter RN c'est "la certitude de faire tomber le gouvernement" et de "stopper la politique de Macron", a-t-elle clamé dans le Haut-Rhin, après avoir fustigé dans l'Hérault le programme "gadget" de LREM et brocardé dans les Ardennes une tête de liste --Nathalie Loiseau-- qui, selon elle, est "nulle part".
Après avoir pris sur sa liste l'ancien ministre de droite Thierry Mariani, elle va tenter de séduire l'électorat de la France insoumise, où elle a débauché le conseiller régional Andréa Kotarac. "On commence par Mariani, on finit par Kotarac", résume un cadre du parti.
Ce dernier s'exprimera vendredi prochain au dernier meeting à Hénin-Beaumont (Pas-de-Calais), municipalité RN, mais située dans l'ex-bassin minier du Nord-Pas-de-Calais, historiquement de gauche.
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