Marine Le Pen et le FN dénoncent une « fatwa bancaire » après la clôture de leurs comptes
Marine Le Pen et le FN, s'estimant visés par une "fatwa bancaire", vont porter plainte pour "discrimination" contre la Société...

Marine Le Pen et le FN dénoncent une « fatwa bancaire » après la clôture de leurs comptes

Marine Le Pen et le FN, s'estimant visés par une "fatwa bancaire", vont porter plainte pour "discrimination" contre la Société...
Public Sénat

Par Paul AUBRIAT

Temps de lecture :

4 min

Publié le

Mis à jour le

Marine Le Pen et le FN, s'estimant visés par une "fatwa bancaire", vont porter plainte pour "discrimination" contre la Société générale et HSBC qui ont clôturé leurs comptes.

"Nous déposerons plainte tant au nom du Front national contre la Société générale et sa filiale qu'à titre personnel je le ferai contre la HSBC", a déclaré Mme Le Pen, mercredi, lors d'une conférence de presse. Elle a appelé "nos cadres, nos élus, nos adhérents, nos électeurs, à en tirer toutes les conséquences".

La présidente du Front national a rendu public un courrier daté du 27 juillet de la Société générale, dans lequel la banque indique n'avoir "plus convenance à maintenir la relation de comptes" avec le FN, et dénonce six comptes du parti ainsi que les comptes d'une quinzaine de fédérations.

"Le Front national a immédiatement saisi le médiateur de la Société générale le 11 août, qui a purement et simplement refusé d'ouvrir le moindre dossier de médiation", "preuve qu'il s'agissait bien d'une décision politique de la part de la direction de la banque et non pas d'un litige d'un client avec sa banque", a développé la députée, évoquant un "bannissement".

"Nous sommes donc aujourd'hui privés de nos recettes. Cette situation met le Front national face à une difficulté absolument majeure et empêche le fonctionnement normal du parti", a souligné Mme Le Pen, pour qui la banque cherche "à susciter les conditions de sa ruine et donc à terme, volonté à peine cachée, sa disparition".

Le groupe Société générale a précisé dans la foulée que ses "décisions en matière d'ouverture et fermeture de compte sont de nature exclusivement bancaire dans le respect des exigences réglementaires, et donc sans aucune considération politique".

Faute d'avoir trouvé une autre banque, le FN a saisi la Banque de France, qui a enjoint le Crédit du Nord d'ouvrir un compte. Mais, selon le trésorier du parti, Wallerand de Saint-Just, la banque nordiste refuse au parti de disposer de chéquier, les sorties ne pouvant se faire que par virement, et empêche que les dons puissent se faire par carte bancaire via le site internet du parti, ne permettant les entrées que par chèques et virements.

"Le Crédit du Nord a répondu aux exigences de la Banque de France et a mis en application les services requis dans le cadre de la règlementation du droit au compte", indique la Société générale, maison mère du Crédit du Nord.

- Macron 'saisi' du sujet -

Si le parti refuse de communiquer le solde actuel, selon lui positif, de son compte - "il s'agit du secret de notre fonctionnement" -, il assure qu'il n'a pas connu "le moindre incident de compte", alors qu'il revendique "plusieurs dizaines de milliers d'adhérents" et "des ressources stables".

Le FN explique en outre qu'il a contracté un prêt de 9,3 millions d'euros, mais que celui-ci arrive à échéance en 2019.

L'ex-candidate à la présidentielle a par ailleurs indiqué mercredi que "cet acharnement" touchait également "des dirigeants à titre personnel", dont elle. Mme Le Pen affirme avoir reçu "ce matin un coup de téléphone de Thomas Vandeville, le président de la HSBC, qui a racheté la banque Hervet où (elle) avait un compte" depuis "vingt-cinq ans" et qui, "sans aucune justification, (lui) a annoncé la clôture de mon compte personnel".

"Il semble que les oligarchies financières qui se sentent protégées voire encouragées par une sorte d'impunité soient donc tentées d'intervenir de plus en plus dans le cours de la démocratie en France", a dénoncé Mme Le Pen. Elle a "saisi de ce problème" Emmanuel Macron qu'elle a rencontré mardi à l'Élysée dans le cadre de consultations sur les élections européennes.

Selon elle, il lui a "répondu qu'il allait se pencher sur le dossier".

Mme Le Pen "en appelle aux 11 millions d'électeurs du Front national dont on cherche à étouffer la voix", "à tous les Français" ainsi qu'aux "autres partis politiques", auxquels elle va écrire. Les plaintes pour discrimination doivent être déposées "la semaine prochaine", a indiqué Wallerand de Saint-Just.

Dans la même thématique

Marine Le Pen et le FN dénoncent une « fatwa bancaire » après la clôture de leurs comptes
3min

Politique

Un an après la dissolution : « Les Français ont le sentiment que la France fait la planche » selon le politologue Brice Teinturier

Un an après la dissolution voulue par Emmanuel Macron, le paysage politique français semble avoir évolué vers un blocage institutionnel. A l’Assemblée, l’absence de majorité empêche les textes d’être votés. Pire, des motions permettent d’enjamber l’examen à l’Assemblée pour que le débat soit tranché en commission mixte paritaire. Comment la dissolution a-t-elle modifié le fonctionnement des institutions ? C’est la question à laquelle répondent les invités de Rebecca Fitoussi et Jean-Pierre Gratien dans cette émission spéciale sur la dissolution, un an après.

Le

Marine Le Pen et le FN dénoncent une « fatwa bancaire » après la clôture de leurs comptes
4min

Politique

Un an après la dissolution, Gérard Larcher estime que « c'est la présidentielle qui redonnera le nouveau souffle dont nous avons besoin »

Invité de Public Sénat ce vendredi 6 juin, le président du Sénat est longuement revenu sur la situation du pays. À ses yeux, seule la prochaine présidentielle permettra de mettre fin au blocage politique lié à la dissolution. Evoquant également l’urgence budgétaire, il estime que « l’année blanche est une piste sérieuse ».

Le

SIPA_01204192_000001
6min

Politique

Olivier Faure à la tête du PS : « Ce que va montrer le congrès de Nancy, c’est la faiblesse du parti »

Après sa réélection de justesse à la tête du PS, le plus dur commence pour Olivier Faure. Le premier secrétaire va avoir la lourde tâche d’unir un parti divisé, de conserver ses principaux bastions socialistes aux prochaines municipales ou encore de fixer une stratégie pour une candidature crédible à la prochaine présidentielle. Analyse du politiste Pierre-Nicolas Baudot et de l’historien, Alain Bergougnioux.

Le