Marine Le Pen trouve “porte close” chez Les Républicains

Marine Le Pen trouve “porte close” chez Les Républicains

"Porte close": Les Républicains (LR) ont opposé une fin de non-recevoir à l'appel de Marine Le Pen en faveur de leur candidat à...
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Par Baptiste PACE

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"Porte close": Les Républicains (LR) ont opposé une fin de non-recevoir à l'appel de Marine Le Pen en faveur de leur candidat à Mayotte, une "tentative unilatérale" dans laquelle les contempteurs de Laurent Wauquiez voient cependant la conséquence de son discours jugé pro-FN.

Habitués à exposer leurs divergences, Les Républicains ont l'air, cette fois, sur la même longueur d'ondes. "Marine Le Pen essaie de faire parler d'elle. Pour moi, c'est porte close à toute alliance avec le Front national", a réagi vendredi la présidente de l'Ile-de-France Valérie Pécresse.

La direction du parti a également nettement pris position. "Nous préférerons toujours perdre plutôt que de gagner grâce à une quelconque alliance avec le FN", a lancé la numéro 2 Virginie Calmels, opposée aux "accords électoraux honteux".

"C'est un immense aveu de faiblesse de la part de Marine Le Pen, contrainte d'utiliser cette stratégie pour exister. Jamais elle n'aurait utilisé cette stratégie si elle était en position de force", abonde le numéro 3 du parti, Guillaume Peltier.

"Chez les apparatchiks des Républicains, nous trouverons porte close, j'en suis sûr". Mais pas "chez les électeurs, les adhérents, les militants et les gens sincères", a réagi le porte-parole du FN Sébastien Chenu sur LCI.

Sur Mayotte, "à situation exceptionnelle, mesure exceptionnelle". "On l'a déjà fait pour la Nouvelle-Calédonie, avec un député UDI que l'on a soutenu parce qu'il était contre l'indépendance", a ajouté le député du Nord.

En appelant à voter pour "le candidat de Mansour Kamardine" (député LR de la 2e circonscription de Mayotte), Elad Chakrina, dans la 1re circonscription de Mayotte, où le FN n'avait "pas trouvé de candidat", Marine Le Pen s'est gardée de mentionner explicitement le parti Les Républicains.

Ironie de l'histoire, M. Kamardine est le seul député LR à avoir voté la confiance au gouvernement d'Edouard Philippe.

Pour le politologue Jean-Yves Camus, "c'est un deal qui ne coûte pas très cher. Le candidat du FN à Mayotte a fait un tout petit peu plus de 3% (en juin 2017) quand Marine Le Pen, à la présidentielle, avait fait un excellent score de 28%".

- "Tentative unilatérale" -

Mais "la rapidité de la réaction de Laurent Wauquiez montre bien que ça ne marche pas, que l'on est face à une tentative unilatérale", poursuit M. Camus pour qui, si le patron de LR "commence à mettre le petit doigt dans l'engrenage des alliances, sa stratégie tombe complètement à l'eau".

Dans l'entourage de M. Wauquiez, on juge cette démarche de Mme Le Pen "extrêmement risquée pour elle".

"Il y a le sujet Marion Maréchal-Le Pen. Depuis l'arrivée de Marine Le Pen, le FN s'est construit sur une stratégie du ni droite, ni gauche. Elle tourne quelque part le dos à cette stratégie. Or celle qui avait tenté de torpiller cette ligne, c'est bien Marion", qui s'est récemment rappelée au bon souvenir du FN lors d'une conférence devant le gratin conservateur américain.

Au sein de LR, une voix dissonante s'était faite entendre avant même cette sortie de Mme Le Pen: celle de Thierry Mariani, qui prône un "rapprochement" avec le FN. Pour Mme Pécresse, l'ancien ministre de Nicolas Sarkozy "se fourvoie. C'est une thèse constante chez lui et je n'y souscris en aucun cas".

Le cas Mariani a été évoqué mardi lors du bureau politique de LR. Tant que l'on reste dans le domaine de l'expression, il n'y aura pas de sanction mais s'il y a la moindre concrétisation politique, il ne fera plus partie des Républicains, a déclaré en substance Laurent Wauquiez.

Si la direction de LR s'estime "confortée" dans sa stratégie, ses détracteurs voient dans cette démarche du FN la confirmation d'une collusion avec Laurent Wauquiez.

"Comme LR copie les idées de Le Pen, elle est désormais libre de soutenir des candidats LR. La vraie droite de Chirac et De Gaulle, ce n'est pas ça", a réagi le président de l'UDI Jean-Christophe Lagarde qui veut "rassembler centristes et droite de progrès".

"La convergence des idées entraîne l'alliance politique", renchérit le député Franck Riester, fondateur d'Agir et exclu de LR.

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