Marseille: à droite, deux candidats dans l’ombre de Gaudin après l’entrée en lice de Vassal
La campagne pour la succession de Jean-Claude Gaudin est passée à la vitesse supérieure avec la candidature à Marseille de l'une de ses proches,...

Marseille: à droite, deux candidats dans l’ombre de Gaudin après l’entrée en lice de Vassal

La campagne pour la succession de Jean-Claude Gaudin est passée à la vitesse supérieure avec la candidature à Marseille de l'une de ses proches,...
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Par Francois BECKER

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La campagne pour la succession de Jean-Claude Gaudin est passée à la vitesse supérieure avec la candidature à Marseille de l'une de ses proches, Martine Vassal, qui va devoir surmonter la division de son camp pour espérer conserver ce bastion des Républicains.

"Aujourd'hui, je veux me lancer. J'ai envie, parce que je suis née pour ça, pour réussir", a scandé Mme Vassal, qui cumule les présidences de la métropole Aix-Marseille et du département des Bouches-du-Rhône - elle promet d'abandonner cette dernière casquette si elle est élue.

Avec cette officialisation, la droite marseillaise, qui dirige la deuxième ville de France depuis un quart de siècle sous la houlette de Jean-Claude Gaudin, 79 ans, se retrouve avec deux prétendants. L'autre est Bruno Gilles, sénateur 58 ans, également proche du maire et président de l'influente fédération des Bouches-du-Rhône des Républicains.

Alors que le parti a repoussé après l'élection de son président en octobre la question de l'investiture d'un candidat pour Marseille comme pour Paris, Mme Vassal comme M. Gilles se sont dits prêts à "aller jusqu'au bout", avec ou sans le label du parti.

Pour Gilles, sa rivale défend une position "paradoxale" en faisant campagne pour la mairie avec un pied au département et l'autre à la métropole. Pour Vassal, première femme à la tête d'une liste importante dans l'histoire récente de la ville, Gilles "a fait le choix d'une carrière nationale" en privilégiant son poste de sénateur à celui de maire de secteur.

Figure tutélaire de la droite, Jean-Claude Gaudin, qui n'avait jamais désigné clairement de dauphin, a adoubé Vassal dans les minutes qui ont suivi sa candidature : "Elle porte pour Marseille une vision et une ambition qui la désignent clairement pour conduire au succès une liste républicaine de vaste rassemblement".

Plusieurs figures locales de LR ont embrayé, ainsi que la présidente de région Île-de-France Valérie Pécresse, exprimant leur soutien à Mme Vassal. Cela n'a pas suffi : M. Gilles a expliqué à l'AFP qu'il rejetait la proposition "un petit peu indécente" du maire de conduire la liste LR au Sénat en échange d'un "accord" avec Mme Vassal.

- "Casting permanent" -

Malgré l'adoubement du maire, Mme Vassal a tenu à prendre ses distances, dès son annonce, avec un bilan pas toujours facile à porter, dans une ville marquée par son retard en matière de transports, sa pollution, l'état de ses écoles ou le drame de la rue d'Aubagne, où l'effondrement de deux immeubles a fait 8 morts en novembre 2018.

"Je respecte beaucoup M. Gaudin", mais son "bilan n'est pas le mien", a souligné Martine Vassal, qui a cependant été l'une de ses adjointes de 2001 à 2015. "On a besoin d'expérience mais aussi de sang neuf", a-t-elle ajouté.

L'argument fait sourire ses opposants: Martine Vassal est "l'héritière de Jean-Claude Gaudin", son "père politique", a réagi le sénateur Stéphane Ravier, candidat du Rassemblement national.

Martine Vassal et Jean-Claude Gaudin à Marseille, le 20 septembre 2018
Martine Vassal et Jean-Claude Gaudin à Marseille, le 20 septembre 2018
AFP/Archives

Martine Vassal "fait partie de ce bilan. Elle peut essayer de la faire oublier, mais c'est un constat", souligne aussi le député LREM Saïd Ahamada. Avant d'ironiser sur les deux candidatures à droite : "Je souhaite bien du courage à la droite pour arriver à s'entendre !"

Le dossier marseillais n'est pourtant pas réglé non plus du côté de la majorité présidentielle : En Marche! a caressé à l'été une alliance avec la droite, et voit s'affronter deux candidats à la candidature, M. Ahamada et l'universitaire Yvon Berland. "Maintenant, il est venu le moment que LREM désigne son candidat" et démarre sa campagne, affirme ce dernier.

A gauche enfin, partis et élus privilégient pour l'instant une tentative de programme commun puis d'union entre différentes sensibilités, avec plusieurs "collectifs citoyens".

"On vit dans la ville la plus polluée du pays et la plus embouteillée d'Europe. Marseille a besoin d'autre chose que d'un casting permanent pour savoir qui est le plus beau ou le plus intelligent", affirme le chef de file du PS à la ville, Benoît Payan.

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