NDDL: nouveau round de discussions lundi sous peine d’expulsions
Après un répit de deux semaines accordé par le Premier ministre Édouard Philippe aux zadistes, un comité de pilotage doit se tenir lundi sur l...
Par Wafaa ESSALHI
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Après un répit de deux semaines accordé par le Premier ministre Édouard Philippe aux zadistes, un comité de pilotage doit se tenir lundi sur l'avenir des terres agricoles de la ZAD de Notre-Dame-des-Landes où pèse la menace de nouvelles expulsions.
Initialement prévu le 6 juin et avancé sur décision du Premier ministre, ce deuxième comité sera présidé par le ministre de l'Agriculture Stéphane Travert à Nantes avec la préfète des Pays de la Loire, Nicole Klein, en début d'après-midi.
L'enjeu de cette rencontre est d'analyser les 29 dossiers agricoles ou para-agricoles déposés par les occupants illégaux de la ZAD, les autres seront examinés dans un second temps. En tout 41 projets ont été déposés et couvrent la quasi-totalité de la ZAD et de ses "lieux de vie", soit 270 hectares.
Comme lors de la rencontre du 19 mars, seront présents des élus des communes concernées par l'ex-emprise aéroportuaire, des représentants de la chambre départementale d'agriculture, des quatre syndicats agricoles représentatifs (FNSEA, JA, Coordination rurale et Confédération paysanne) et deux associations d'exploitants agricoles (Adeca et Amelaza). En revanche, l'Acipa, principale association d'opposants à l'ex-projet d'aéroport, qui avait déjà décliné l'invitation lors de la première réunion, a un nouvelle fois refusé de s'asseoir à la table des discussions.
La préfète de région avait précisé fin avril qu'à l'issue d'une première analyse faite par les services de l’État, une quinzaine de projets sont "structurants et relativement aboutis, avec notamment des porteurs de projets qui ont pour la plupart des diplômes et une expérience agricole".
Ils pourront à terme signer des conventions d'occupation précaire (COP) valables jusqu'à la fin de l'année et les porteurs de projet devront tous être inscrits à la mutualité sociale agricole.
Plus des trois quarts de la surface agricole exploitable dans la ZAD, soit environ 920 hectares sur près de 1.200, sont déjà inscrits dans le cadre d'une exploitation régulière, depuis la signature de COP par quatre agriculteurs "historiques".
- "trancher au plus vite" -
Pour les zadistes "certains projets agricoles en cours depuis plusieurs années sont aujourd’hui menacés sur des terres convoitées par d’autres agriculteurs". "Le gouvernement doit trancher au plus vite pour que les parcelles concernées aillent à de nouvelles installations plutôt qu’à l’agrandissement d'exploitations existantes", insiste "Camille", prénom générique utilisé par les zadistes, l'un de leurs porte-parole.
L'aéroport de Nantes-Atlantique en janvier 2018
AFP/Archives
Sur la ZAD de Notre-Dame-des-Landes, la situation a été globalement calme ces deux dernières semaines, selon la préfecture. Les axes routiers (RD281, RD81, et RD42) sont accessibles à la circulation.
L'effectif des gendarmes a été considérablement réduit passant à 500 militaires contre 2.500 lors du début des opérations d'évacuation, le 9 avril.
Mais les zadistes dénoncent "de nombreux contrôles" et "des pressions" les empêchant "de mener à bien les travaux agricoles".
Cette relative accalmie s'inscrit dans le nouveau délai accordé aux occupants illégaux de la ZAD par le Premier ministre Édouard Philippe fin avril avec un signal d'avertissement: "Après la réunion du 14 mai, ceux qui ne sont pas engagés dans la démarche permettant l’accueil de nouveaux projets agricoles dans un cadre légal s'exposent à la poursuite des procédures d'expulsion".
29 "squats" ont été détruits par les forces de l'ordre que les zadistes considèrent comme leur lieu de vie. Il reste une soixantaine d'habitats précaires sur les 97 recensés.
"On n'est pas serein, on annonce une seconde phase d'expulsion alors que le dialogue est ouvert. On se prépare à une nouvelle mobilisation", précise à l'AFP l'un des porte-parole des zadistes.
Un appel à un rassemblement "dans le calme" a été lancé devant la préfecture, lundi à 13h, lors de la tenue du comité de pilotage. "Il s'agira d'y affirmer le refus de toute nouvelle expulsion sur la ZAD et d'y apporter un soutien aux différents projets présentés, à la vision coopérative qui s'en dégage", expliquent dans un communiqué commun les habitants de la ZAD, l'Acipa, le collectif d'agriculteurs Copain 44 et les "Naturalistes en Lutte".
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