Notre-Dame de Paris : « Ça me brise le cœur », « on dirait une bête blessée »

Notre-Dame de Paris : « Ça me brise le cœur », « on dirait une bête blessée »

Ils étaient des milliers lundi soir au chevet de Notre-Dame de Paris, en proie à un gigantesque incendie. Souvent effarés, ces Parisiens ont voulu être là. Un événement national et collectif.
Public Sénat

Par François Vignal (images de Fabien Recker et Jonathan Dupriez)

Temps de lecture :

4 min

Publié le

Mis à jour le

Ils ont voulu être là, pour la voir. Des milliers de Parisiens se sont amassés lundi soir aux abords de la cathédrale Notre-Dame de Paris, sous l’emprise du feu. Un terrible incendie et un 15 avril qui resteront dans les esprits. A leurs côtés, de nombreux touristes aussi. Le monument est un symbole international de la capitale.

L’air hébété, hagard ou triste, ils regardent Notre-Dame

L’incendie s’est déclaré peu avant 19 heures, avant de s’étendre à l’ensemble du toit à une vitesse folle. Les flammes font leur œuvre de destruction. Elles mangent la charpente en bois, vieille de huit siècles et surnommée « la forêt ». Une épaisse fumée monte au ciel.

Au sol, l’air hébété, hagard ou triste, ils regardent. On sort son téléphone pour immortaliser le moment. Peut-être garder un souvenir, si les flammes emportent totalement la cathédrale bâtie entre le XIIe et XIVe siècle. Certains se mettent à entonner des chants religieux, comme place Saint-Michel, où un « Je vous salue Marie » monte de la masse des badauds bloqués par la police (voir la vidéo ci-dessous). Un peu plus loin, quai de Montebello, un « Ave Maria » retentit.

Beaucoup d’autres restent en silence et contemplent la cathédrale sur toute sa longueur, comme un grand corps malade. Une femme dit :

« On dirait une bête blessée, on dirait qu’elle a les entrailles dévorées ».

Il fait nuit maintenant et le cœur rougeoyant de Notre-Dame est toujours sous l’emprise du feu. Le toit a disparu. La flèche n’est plus.

« C’est rassurant de voir tous les gens rassemblés autour »

Une forme de recueillement est palpable. « C’est rassurant de voir tous les gens rassemblés autour de ça. C’est un vrai symbole qui est en train de se détruire et tout le monde en a bien conscience. Ça me brise le cœur, c’est un truc de malade » lâche une étudiante (voir la première vidéo).

Face à la cathédrale qui part en fumée, quelque chose de commun s’exprime. Une part de vivre ensemble où se mêlent ferveur catholique et émoi laïc et républicain. « C’est terrible, c’est un symbole. Mais je suis juste trop contente qu’il n’y ait pas eu de mort d’homme et que ce ne soit pas une attaque. (…) En même temps, cette ferveur, c’est porteur » se réjouit une femme. Regardez :

Notre-Dame : "C’est terrible, c’est un symbole"
00:37

Larcher : « Je pense à la communauté chrétienne qui en cette semaine sainte est atteinte »

Sur le parvis de la cathédrale, les officiels – politiques et religieux – sont évidemment présents. « Je pense à la communauté chrétienne qui en cette semaine sainte est atteinte. Et le républicain que je suis a vraiment une pensée pour eux » souligne le président LR du Sénat Gérard Larcher, issu d’une famille catholique et converti au protestantisme. Regardez (sujet de Marie Bremeau, Fabien Recker et Jonathan Dupriez) :

Notre-Dame : penser à l'après
01:44

Anne Hidalgo, maire PS de Paris, a « immédiatement pensé à ces images de la Libération de Paris où il est dit que lorsque les cloches de Notre-Dame ont sonné, on les a entendues jusqu’à Buenos-Aires ». « Cette cathédrale, nous la rebâtirons tous ensemble » promet en fin de soirée le Président Emmanuel Macron.

« Les cathédrales ont été construites par des maîtres, des ouvriers, qui venaient de toute l’Europe »

Une reconstruction qui se comptera sûrement en dizaines d’années. Pour cette femme, venue elle aussi voir de ses yeux l’événement, c’est un encore un symbole : « On est Parisien, on est Français et on est Européen. Quand je vois ça, je me rappelle que les cathédrales gothiques ont été construites par des maîtres, des ouvriers, qui venaient de toute l’Europe. Il n’y avait pas de frontières à ce moment-là. Les gens pouvaient travaillaient ensemble » (voir la vidéo ci-dessous). Elle ajoute : « C’était un magnifique symbole. Et là, quand l’Europe est en train d’avoir de graves problèmes, de se battre, de se défaire, je trouve que c’est un symbole du travail ensemble de tous ces gens de toute l’Europe ».

Notre-Dame : « Les cathédrales ont été construites par des maîtres, des ouvriers, qui venaient de toute l’Europe »
00:46

Dans la même thématique

Notre-Dame de Paris : « Ça me brise le cœur », « on dirait une bête blessée »
3min

Politique

Présidence des LR : « Bruno Retailleau est un bon candidat, il a aujourd’hui la légitimité devant les Français », estime Sophie Primas

Invitée de la matinale de Public Sénat, la porte-parole du gouvernement Sophie Primas se déclare en faveur de la candidature du ministre de l’Intérieur à la présidence du parti Les Républicains. Bruno Retailleau « veut porter une espérance pour la droite », et aujourd’hui au gouvernement, il en a « la légitimité », estime-t-elle.

Le

Paris: Seance questions au gouvernement Assemblee nationale
10min

Politique

Retailleau candidat à la présidence des LR : « Il a coupé l’herbe sous le pied de Laurent Wauquiez »

Le ministre de l’Intérieur est officiellement candidat à la présidence des LR. Il peut compter sur « une très large adhésion majoritaire du groupe LR », selon le sénateur Marc-Philippe Daubresse. Mais les soutiens de Laurent Wauquiez, comme le sénateur Laurent Duplomb, l’accusent de relancer une « dramatique guerre des chefs ». L’enjeu pour Bruno Retailleau est maintenant d’obtenir un congrès au plus vite, car « les sondages, ça va, ça vient »…

Le