Place publique, un nouveau parti dans un paysage déjà très émietté à gauche
Raphaël Glucksmann et une vingtaine de personnalités de la société civile ont lancé mardi un nouveau parti, Place publique, qui...

Place publique, un nouveau parti dans un paysage déjà très émietté à gauche

Raphaël Glucksmann et une vingtaine de personnalités de la société civile ont lancé mardi un nouveau parti, Place publique, qui...
Public Sénat

Par Stéphanie LEROUGE

Temps de lecture :

4 min

Publié le

Raphaël Glucksmann et une vingtaine de personnalités de la société civile ont lancé mardi un nouveau parti, Place publique, qui veut donner corps à l'espace politique situé entre Emmanuel Macron et Jean-Luc Mélenchon - au risque d'une plus grande fragmentation encore.

"L'acte de naissance" du nouveau parti a été publié mardi soir par Libération.

"Ouvert à toutes celles et tous ceux qui partagent les principes de solidarité sociale, de respect du vivant, de renforcement de la démocratie et de promotion des droits humains", Place publique a "vocation à se structurer sur tout le territoire français et à travers l'Europe, à multiplier les réunions publiques, à contrer les lobbies et à bouleverser le champ politique", écrivent les signataires.

Parmi eux: les économistes Thomas Porcher et Lucas Chancel, la militante écologiste Claire Nouvian, l'élu écologiste parisien Dan Lert, ou l'avocat Jérôme Karsenti, défenseur notamment d'Anticor.

Le nouveau mouvement sera coprésidé par le maire de Kingersheim (Haut-Rhin) Jo Spiegel, et par la cheffe d'entreprise et spécialiste des questions technologiques Diana Filippova.

Un site internet doit être lancé dans la soirée (place-publique.eu), et un premier meeting est prévu le 15 novembre à Montreuil (Seine-Saint-Denis).

L'association de financement adossée à Place publique a obtenu lundi son agrément auprès de la Commission nationale des comptes de campagne et des financements politiques.

- Une liste ? "On n'en sait rien" -

Écologiste, de gauche et pro-européen, le nouveau parti s'annonce proche sur le fond d'Europe Écologie Les Verts et de Générations. Raphaël Glucksmann était d'ailleurs présent, comme le député européen Yannick Jadot, au lancement du parti de Benoît Hamon, le 1er juillet 2017.

Pourrait-il présenter à son tour une liste aux Européennes, dans un paysage de gauche déjà très émietté ?

Place publique maintient une certaine ambiguïté sur le sujet. "On ne va pas faire une liste de plus, la cinquante-septième (...) Après, si on veut peser, on doit se saisir des échéances électorales. Est-ce que ça se transforme en liste ? Franchement, on n'en sait rien", explique M. Glucksmann à l'AFP.

L'enjeu est d'"inventer un mouvement qui pèse sur la sphère politique, qui n'est pas un think tank, mais qui se définisse d'abord comme un laboratoire de solutions, d'idées, et de plateforme des luttes qui existent déjà", précise-t-il.

Plusieurs des signataires ont été approchés pour figurer sur des listes, mais ont décliné, assurent-ils.

Interrogé par l'AFP, Yannick Jadot, qui avait organisé il y a quelques mois des dîners avec Raphaël Glucksmann, Claire Nouvian et Thomas Porcher, entre autres, fait mine de ne pas s'inquiéter de cette possible concurrence. "Ce sont des proches avec qui je travaille depuis des années (...) Nous sommes complémentaires", affirme-il.

Même bienveillance du côté de Générations. "Nous accueillons favorablement que les choses bougent dans un sens commun au nôtre (...) Que cent fleurs s'épanouissent", réagit le député européen Guillaume Balas. Avant d'avertir: "mais il faudra que cela converge".

Pour l'ancien député européen EELV Pascal Durand, l'émergence de ce nouveau parti signe d'une certaine manière l'incapacité de Générations comme d'EELV à rassembler largement.

"Je pense que la personnalisation qui a été mise en œuvre dès le début de la campagne des européennes n'a pas aidé à fédérer. Tout le monde est responsable: Jadot qui a fait verrouiller les listes EELV dès le mois de juin, Hamon avec Générations", décrypte-t-il. Le mouvement créé par Benoît Hamon est parfois perçu comme une rampe de lancement pour 2022 pour l'ancien candidat PS.

M. Durand espère qu'il ne s'agit pas pour M. Glucksmann et ses amis d'"ajouter à la division". "S'ils veulent fédérer, la démarche mérite d'être écoutée, regardée (...) s'ils veulent construire contre, cela échouera", prévient-il.

sl/dch/pta

Dans la même thématique

Place publique, un nouveau parti dans un paysage déjà très émietté à gauche
3min

Politique

Un an après la dissolution : « Les Français ont le sentiment que la France fait la planche » selon le politologue Brice Teinturier

Un an après la dissolution voulue par Emmanuel Macron, le paysage politique français semble avoir évolué vers un blocage institutionnel. A l’Assemblée, l’absence de majorité empêche les textes d’être votés. Pire, des motions permettent d’enjamber l’examen à l’Assemblée pour que le débat soit tranché en commission mixte paritaire. Comment la dissolution a-t-elle modifié le fonctionnement des institutions ? C’est la question à laquelle répondent les invités de Rebecca Fitoussi et Jean-Pierre Gratien dans cette émission spéciale sur la dissolution, un an après.

Le

Place publique, un nouveau parti dans un paysage déjà très émietté à gauche
4min

Politique

Un an après la dissolution, Gérard Larcher estime que « c'est la présidentielle qui redonnera le nouveau souffle dont nous avons besoin »

Invité de Public Sénat ce vendredi 6 juin, le président du Sénat est longuement revenu sur la situation du pays. À ses yeux, seule la prochaine présidentielle permettra de mettre fin au blocage politique lié à la dissolution. Evoquant également l’urgence budgétaire, il estime que « l’année blanche est une piste sérieuse ».

Le

SIPA_01204192_000001
6min

Politique

Olivier Faure à la tête du PS : « Ce que va montrer le congrès de Nancy, c’est la faiblesse du parti »

Après sa réélection de justesse à la tête du PS, le plus dur commence pour Olivier Faure. Le premier secrétaire va avoir la lourde tâche d’unir un parti divisé, de conserver ses principaux bastions socialistes aux prochaines municipales ou encore de fixer une stratégie pour une candidature crédible à la prochaine présidentielle. Analyse du politiste Pierre-Nicolas Baudot et de l’historien, Alain Bergougnioux.

Le