Quand Benalla se targue du soutien du « patron » dans un enregistrement audio
Ils évoquent le soutien du "patron", le chef de l'Etat, et parlent de leurs démêlés: alors qu'ils n'en avaient pas le droit,...

Quand Benalla se targue du soutien du « patron » dans un enregistrement audio

Ils évoquent le soutien du "patron", le chef de l'Etat, et parlent de leurs démêlés: alors qu'ils n'en avaient pas le droit,...
Public Sénat

Temps de lecture :

3 min

Publié le

Mis à jour le

Ils évoquent le soutien du "patron", le chef de l'Etat, et parlent de leurs démêlés: alors qu'ils n'en avaient pas le droit, Vincent Crase et Alexandre Benalla ont eu une conversation en juillet, qui a été enregistrée, et dont Mediapart a publié des extraits jeudi.

Selon le site d'information, la conversation a eu lieu le 26 juillet dernier, quelques jours après qu'Alexandre Benalla, ancien conseiller d'Emmanuel Macron, et Vincent Crase, ex-employé de LREM et gendarme réserviste, ont été mis en examen pour des violences sur des manifestants le 1er mai 2018. Or, cette rencontre constitue une violation de leur contrôle judiciaire.

Dans l'enregistrement, dont Mediapart ne dit pas dans quelles conditions il a été réalisé, Alexandre Benalla se targue du soutien du président de la République, alors que l'"affaire" qui porte son nom crée des remous jusqu'au sommet de l'Etat.

"Truc de dingue, le +patron+ (Emmanuel Macron, ndlr), hier soir il m'envoie un message, il me dit: +Tu vas les bouffer. Tu es plus fort qu'eux, c'est pour ça que je t'avais auprès de moi. Je suis avec Isma (Ismaël Emelien, conseiller spécial du président, ndlr), etc. On attend Le Monde, machin, etc+", dit-il dans cet extrait à la très bonne qualité sonore.

Mediapart affirme que l'Elysée a démenti l'existence de ce message lorsque le site l'a sollicité.

M. Benalla va plus loin: il affirme à Vincent Crase qu'il est soutenu "par le président, Madame (Brigitte Macron, ndlr), Ismaël (Emelien, ndlr), qui me conseille sur les médias et compagnie".

Là aussi, la présidence a démenti auprès de Mediapart que M. Emelien ait géré la communication d'Alexandre Benalla.

Mais Mediapart révèle aussi dans son long article qu'Alexandre Benalla a été impliqué directement dans un contrat de sécurité signé par Vincent Crase avec Iskander Makhmudov, un oligarque russe, "proche de Vladimir Poutine" et "soupçonné par plusieurs magistrats européens d'accointances avec l'un des pires groupes criminels moscovites".

Or M. Benalla travaillait encore à l'Elysée à l'époque. Ce dernier et M. Crase avaient affirmé le contraire devant la commission d'enquête sénatoriale.

"Ces informations étayées rendues publiques par Mediapart confortent les questions que nous avons posées à M. Benalla sur l'hypothèse de sa collaboration à un contrat avec un oligarque russe pendant qu'il était en fonction à l'Elysée", a réagi auprès de l'AFP Philippe Bas, président (LR) de la Commission des lois du Sénat.

"Cette affaire est très grave", a pour sa part déclaré le co-rapporteur Jean-Pierre Sueur (PS) sur Public Sénat. "Et je rappelle simplement qu'il y a une loi qui prévoit des sanctions très lourdes lorsqu'on ment sous serment. Ca peut être cinq ans de prison, et une somme importante, 75.000 euros d'amende".

"Ces révélations sont la confirmation que depuis le début l'Elysée cache une affaire d'Etat aux Français", a de son côté réagi une des porte-parole de LR, Lydia Guirous.

Partager cet article

Dans la même thématique

Quand Benalla se targue du soutien du « patron » dans un enregistrement audio
4min

Politique

Armement : Kaja Kallas appelle la France à « augmenter les cadences de production »

C’est la voix de la diplomatie européenne. Au moment où le cessez le feu connait des ratés à Gaza, et où la guerre s’enlise en Ukraine, quelle place pour les Européens ? Comment peser sur les grands conflits en cours ? Guerre en Ukraine, cessez-le-feu à Gaza, ou encore traité de libre-échange avec les pays du Mercosur, la Haute représentante de l’Union européenne pour les Affaires étrangères et la Politique de sécurité Kaja Kallas défend son action et répond sans détour aux questions de Caroline de Camaret et d’Armen Georgian dans Ici l’Europe.

Le

Quand Benalla se targue du soutien du « patron » dans un enregistrement audio
5min

Politique

Sarkozy à la Santé : la visite de Darmanin « peut être interprétée comme une forme de pression » sur les magistrats, note François Molins

Un collectif d’avocats a déposé plainte contre Gérald Darmanin pour son soutien apporté à Nicolas Sarkozy incarcéré pour association de malfaiteurs dans l’affaire du financement libyen de sa campagne de 2007. Interrogé sur ce point l’ancien procureur général près la Cour de cassation, François Molins considère, lui aussi, que le déplacement du garde des Sceaux à la prison de la Santé pour y rencontrer l’ancien chef d’Etat « peut être interprété comme une forme de pression » sur les magistrats.

Le