« Il n’y aura pas d’annonces magiques » a fait savoir Edouard Philippe à la veille de sa prise de parole pour présenter le projet du gouvernement sur les retraites. Une prévision qui donne le ton sur l’inflexibilité du gouvernement, alors même que plus de 800 000 personnes étaient rassemblées dans la rue jeudi dernier et que la grève se poursuit depuis 6 jours.
Le sénateur des Hauts-de-Seine Hervé Marseille (Union Centriste) attend d’Edouard Philippe « qu’il clarifie la situation, parce qu’on ne comprend rien depuis des semaines ». Le sénateur accuse des expressions contradictoires du gouvernement sur le sujet, du président lui-même. « À un moment chacun s'est dit qu'est-ce que ma retraite va devenir ? »
« Un président et la rue »
« L'explication est confuse, anxiogène et le résultat c'est que le débat est dans la rue » déclare-t-il. Pour le sénateur des Hauts-de-Seine, l’ampleur de la mobilisation sociale est symptomatique de la politique actuelle.
« On a un président de la République qui a tous les pouvoirs. […] On voit un gouvernement qui ne gouverne plus, des députés élus en même temps que le président qui ont vocation à ratifier, des syndicats qui sont pusillanimes, des partis en capilotade. Donc le débat est dans la rue : il y a un président et la rue. »
Pour Hervé Marseille, il est urgent de débloquer la situation sociale et de clarifier les points de tensions sur la réforme. « À partir du moment où le gouvernement va pouvoir renouer le dialogue avec la CFDT, FO et l'UNSA, le système va retrouver de l’oxygène. »