Le rapport du sénateur LR Bruno Belin, en vue de l’examen de la mission sécurité du budget 2025, pointe l’impact financier des JO de Paris 2024 et de la crise en Nouvelle-Calédonie sur les finances de la gendarmerie et de la police. Conséquence : la police a renoncé à remplacer plus de 2.000 voitures et la gendarmerie n’a pas payé ses loyers à de nombreuses communes. Les budgets de la police et de la gendarmerie sont en revanche en hausse en 2025.
Stations de Ski : les sénateurs oscillent entre satisfaction et déception
Par Rafael Benabdelmoumene
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Les élus avaient encore un peu d’espoir. Celui que le Conseil d’Etat suspende la fermeture des remontées mécaniques décidée par le gouvernement. Un référé liberté avait en effet été déposé par Laurent Wauquiez, président de la région Auvergne Rhône-Alpes, suivi par 5 autres régions et 15 départements, ainsi que des acteurs de la montagne. Mais le juge des référés a estimé que la décision de fermeture était proportionnée au vu de la situation sanitaire. « La mesure contestée ne porte pas une atteinte grave aux libertés » détaille le rapport du Conseil d’Etat.
Matignon entre en piste
La décision est tombée alors que le Premier Ministre, entouré des ministres concernés, a reçu ce vendredi 11 décembre les élus et organisations professionnelles de la montagne à Matignon. Au programme, les dernières décisions concernant les stations de ski ainsi que les indemnisations prévues pour contrer la fermeture des remontées mécaniques pendant les vacances de Noël.
Jean Castex a annoncé que « sauf catastrophe sanitaire, les stations rouvriront le 7 janvier ». « Sous réserve que les conditions sanitaires le permettent », c’est-à-dire à condition que « le reflux » de l’épidémie « se poursuive », a précisé le secrétaire d’Etat au Tourisme Jean-Baptiste Lemoyne qui participait aussi à la réunion. Autre annonce forte, le plan d’aide territorialisé aux stations de montagne sera porté à 400 millions d’euros.
Une « bonne nouvelle »
Loïc Hervé oscille entre satisfaction et déception. Le sénateur de la Haute-Savoie accueille comme une « bonne nouvelle » ce plan de soutien au secteur et se réjouit de l’ouverture au 7 janvier, « plus tôt que prévu ». Néanmoins, il reste déçu de la décision du gouvernement de maintenir la fermeture pour les vacances de Noël. Le 9 décembre, il avait vivement dénoncé au Senat le sort des remontées mécaniques françaises, contraintes à la fermeture, contrairement à certains de nos voisins européens. Le sénateur reste tout de même sceptique quant à la répartition de l’enveloppe prévue, et regrette que les parlementaires n’aient pas été associés à cette décision. La demande d’audience à Emmanuel Macron de 58 sénateurs est par ailleurs restée lettre morte.
Son confrère de Savoie, Cédric Vial, qualifie aussi de « bonne nouvelle » les annonces. D’une part l’ouverture le 7 janvier est une « compensation » de la perte du mois de décembre ainsi qu’un bon moyen de tester les protocoles sanitaires et préparer le personnel avant les vacances de février. Le plan d’aide est lui aussi bien accueilli par le sénateur, qui reste néanmoins prudent et « attend de voir » l’application des mesures.
« On sacrifie la montagne »
Du coté des Pyrénées, on ne se résigne pas à l’idée de la fermeture des pistes pour les vacances de Noël. « Le peuple des Pyrénées est en colère […], on sacrifie la montagne pour des raisons électorales » tempête le sénateur de l’Aude Sébastien Pla. Il dénonce le « deux poids deux mesures » du gouvernement, entre « des TGV bondés » et un secteur de la montagne qui se retrouve abandonné pour des raisons politiques. Selon lui, les protocoles sanitaires sont prêts et les stations préparées pour accueillir les skieurs dans de bonnes conditions. Certes, le plan d’aide de l’Etat devrait permettre de tenir jusqu’en janvier, mais c‘est « toute une économie qui est à terre », avec l’impact psychologique que cela représente pour les travailleurs et les habitants de la montagne.
Même déception teintée de résignation de Maryse Carrère, sénatrice des Hautes-Pyrénées, qui se « contentera » de la date du 7 janvier. « Mieux vaut tard que jamais » s’attriste la sénatrice, qui maintient que les stations étaient préparées. Elle compte sur le plan d’aide de 400 millions d’euros pour permettre de compenser les pertes. Les vacances de Noël représentent en effet 20 % du chiffre d’affaire de l’année, d’où un gros manque à gagner pour le département. Elle espère donc qu’il n’y ait pas de « trou dans la raquette » dans les mesures d’aide, et que tous les acteurs, moniteurs de ski, commerçants comme employés des stations puissent bénéficier de ce plan.
Entre relative satisfaction vis-à-vis des mesures d’urgence annoncées et déception de voir les stations rester fermer pour Noël, tous sont unanimes sur au moins un point. Et c’est Maryse Carrère qui résume leur pensée : « On attend avec beaucoup d’impatience le 7 janvier… ».