La liste Rassemblement national, arrivée légèrement en tête des élections européennes dimanche devant celle soutenue par Emmanuel Macron, donne...
Une victoire au goût de revanche pour Marine Le Pen
La liste Rassemblement national, arrivée légèrement en tête des élections européennes dimanche devant celle soutenue par Emmanuel Macron, donne...
Par Anne RENAUT
Temps de lecture :
4 min
Publié le
Mis à jour le
La liste Rassemblement national, arrivée légèrement en tête des élections européennes dimanche devant celle soutenue par Emmanuel Macron, donne une victoire au goût de revanche à Marine Le Pen qui renaît de ses cendres présidentielles et s'installe comme première opposante au chef de l'Etat.
La liste conduite par Jordan Bardella devance celle de Nathalie Loiseau de 1 à 2 points, selon les estimations des instituts de sondage.
"Le peuple français a infligé une sanction claire ainsi qu'une leçon d'humilité au président de la République", a déclaré la tête de liste Jordan Bardella pour qui "c'est (Emmanuel Macron) et sa politique qui sont rejetés". Il s'exprimait devant les militants réunis à Paris qui sautaient de joie et lançaient "on a gagné".
Marine Le Pen a pour sa part appelé Emmanuel Macron à "dissoudre" l'Assemblée nationale.
Dans un contexte de participation plus élevée, "les électeurs de Marine Le Pen se sont mobilisés parce qu'ils savaient que c'était une possibilité de prendre une revanche, symbolique, sur la présidentielle", où Marine Le Pen a été battue par Emmanuel Macron, à 66% contre 34%, après un débat jugé calamiteux, explique le politologue Jean-Yves Camus.
Le parti d'extrême droite a réussi à mobiliser au-delà du premier tour de la présidentielle, où elle avait obtenu 21,3% des voix, mais pas autant qu'aux dernières européennes en 2014 (24,86%).
Il devient une nouvelle fois le premier parti français au Parlement européen, où il entend y piloter, avec la Ligue italienne, un "super groupe" de partis nationalistes et eurosceptiques.
- Effet "gilets jaunes" -
Cette victoire conforte Marine Le Pen dans son rôle de première opposante, même si au Parlement, le premier parti d'opposition reste LR qui, lui, ne franchit pas la barre des 10%.
De village en village, misant sur la "proximité" d'avec la France des "oubliés", la cheffe du RN et son fidèle lieutenant Jordan Bardella n'ont cessé de pilonner leur adversaire Emmanuel Macron, confronté avec les "gilets jaunes" à la pire crise de son quinquennat, jusqu'à l'inviter à "partir" en cas d'échec, se faisant ainsi l'écho des "Macron démission" entendus sur les ronds-points.
Jordan Bardella le 26 mai 2019 à Paris
AFP
Cette élection est une "forme de traduction politique de ce qu'on a vu à l'occasion des +gilets jaunes+, à savoir que si vous vous sentez proche des +gilets jaunes+, vous votez massivement pour le RN", explique Brice Teinturier directeur général délégué de l'institut Ipsos.
"La crise des +gilets jaunes+ et l'installation d'un match par Emmanuel Macron et par Marine Le Pen a contribué à installer la liste de Jordan Bardella comme principal réceptacle de la colère et du vote anti-Macron", ajoute Jérôme Fourquet directeur du département opinion de l'institut Ifop.
En théorisant le clivage "progressistes" contre "nationalistes", miroir de celui entre "mondialistes" et "nationaux" de Mme Le Pen, en s'impliquant dans le grand débat puis dans la dernière ligne droite de la campagne, Emmanuel Macron a "concentré sur lui beaucoup d'attentes" et en même temps "mobilisé l'électorat RN qui veut lui faire mordre la poussière", analyse Jérôme Sainte-Marie, président de l'institut Pollingvox.
Marine Le Pen a elle aussi assumé ce duel, exacerbant l'enjeu en plaidant pour un "vote utile" contre "la politique de Macron" et "l'Europe de Macron".
- Ecologique et identitaire -
La cheffe du RN revient de loin. Après la présidentielle, sa popularité avait chuté jusqu'à 20% d'avis favorables en février 2018, selon Ipsos. Elle n'a cessé de remonter depuis jusqu'à 29% en mai, quasi comme à son point culminant de mars 2017 (30%),
Son échec à la présidentielle avait non seulement déçu les militants mais provoqué des départs au premier rang desquels son numéro deux, Florian Philippot, parti fonder son propre mouvement, et la très populaire ex-députée Marion Maréchal, partie diriger une école de sciences politiques.
Marine Le Pen avait alors entrepris de tout changer "du sol au plafond" au Front national, jusqu'à le rebaptiser "Rassemblement national" pour élargir son électorat.
Elle a fait venir sur sa liste l'ancien ministre sarkozyste Thierry Mariani, qui s'est laissé convaincre par le revirement du RN sur l'euro et l'UE --dont le parti ne veut plus sortir-- et elle a exposé en fin de campagne un ancien soutien de Jean-Luc Mélenchon. Avant de convier explicitement vendredi les électeurs LR, LFI et DLF à voter pour sa liste.
Le RN a aussi présenté un visage écologique inédit, se faisant le chantre du "localisme", des circuits courts et du "juste échange", sous couvert d'une pensée identitaire associée aux idées d'enracinement et de frontières, justifiant son combat contre l'immigration, resté le fil conducteur.
Le 18 décembre, lors du Conseil européen à Bruxelles, les 27 devraient donner leur feu vert à l’accord commercial avec les pays du Mercosur. Prise en étau entre les droits de douanes américains et la Chine, l’Union européenne cherche de nouveaux débouchés pour son industrie et son agriculture. Mais certains pays, comme la France, craignent un dumping sur les prix et les normes environnementales. Alors l’accord avec le Mercosur est-il un bon deal pour l’UE ? « Ici l’Europe » ouvre le débat, avec les eurodéputés Saskia Bricmont (Les Verts/ALE, Belgique) et Charles Goerens (Renew, Luxembourg).
Le surpoids semble être la nouvelle épidémie du XXIè siècle. En France, près de la moitié de la population est concernée, constituant un véritable enjeu de santé publique. De quoi alerter le législateur qui entend renforcer les mesures de prévention et d’accompagnement sur le sujet. Axel De Tarlé reçoit la sénatrice Brigitte Devésa et le nutritionniste créateur du nutri-score Serge Hercberg pour en débattre dans l’émission Et la santé ça va ?.
Dans la nuit de vendredi à samedi, le Sénat a adopté les crédits de la mission agriculture du budget 2026. En prenant en compte les crédits européens, les dépenses fiscales et sociales, l’enveloppe allouée à l’agriculture s’élève à 25 milliards. Toutefois les crédits sont en baisse par rapport au dernier exercice effectivement exécuté en 2024. A gauche, les sénateurs ont dénoncé les fortes coupes dans la transition écologique.
Alors que le Sénat examine les crédits de la mission agriculture du budget 2026, la ministre, Annie Genevard a assuré que l’Etat serait aux côtés des éleveurs de bovins touchés par la dermatose nodulaire contagieuse (DNC) et a réaffirmé la politique d’abattage de toutes les bêtes des foyers affectés et d’une vaccination élargie.