Quand André Dussollier nous fait découvrir Ignace Philippe Semmelweis
Dans Livres & Vous, cette semaine, le comédien André Dussollier évoque avec Guillaume Erner et ses autres invités, Louis-Ferdinand Céline. Il relate surtout un ouvrage peu connu de l’écrivain : sa thèse en médecine sur Ignace Philippe Semmelweis et… le lavage des mains !

Quand André Dussollier nous fait découvrir Ignace Philippe Semmelweis

Dans Livres & Vous, cette semaine, le comédien André Dussollier évoque avec Guillaume Erner et ses autres invités, Louis-Ferdinand Céline. Il relate surtout un ouvrage peu connu de l’écrivain : sa thèse en médecine sur Ignace Philippe Semmelweis et… le lavage des mains !
Public Sénat

Par Pierre-Henri Gergonne

Temps de lecture :

3 min

Publié le

Mis à jour le

C'est lui qui l'a choisi pour le faire découvrir au public. Un choix qui résonne dans le silence du confinement. André Dussollier ne se dit pourtant pas spécialiste de Louis-Ferdinand Céline, mais la thèse de médecine de celui qui révolutionnera la littérature, publiée en 1924, a fasciné l'immense comédien.

Elle a trait à Ignace Philippe Semmelweis, un médecin hongrois du milieu du XIXe siècle. « Nous sommes en 1848, cinquante ans avant Pasteur, explique André Dussollier. Dans sa clinique, ce médecin a constaté que ses étudiants affectaient les femmes enceintes dont ils avaient la charge. La mortalité était effrayante. »

Au vu de ces constatations, Semmelweis impose le lavage des mains des praticiens. Et la mortalité des femmes s'effondre.

Sommeliers : l’idée, mais pas la manière

Mais si Semmelweis avait eu l'intuition géniale capable de sauver des vies, il n'avait pas la manière. « Son caractère était rude, parfois violent, explique André Dussollier. Il irritait tout le monde. » Alors les oppositions au médecin hongrois se sont déchaînées avant sa révocation.

« Pasteur, plus tard, souligne le comédien saura plus et mieux concilier la forme et le fond pour que le monde médical se rallie à ses thèses. » Mais cette histoire extraordinaire sera aussi le premier jalon de l'œuvre de Céline.

« Dans le texte de cette thèse, il y a déjà tout le talent de Céline. C'est sa première œuvre littéraire. L'œuvre d'un auteur de 30 ans qui se destinait à la médecine des pauvres bien avant ses positions antisémites qui jetteront un voile sur son œuvre. »

Une thèse qui aussi met en lumière, pour André Dussollier, toutes ces oppositions latentes d'un monde - celui de la médecine - à l'égard d'intuitions qui bousculent le savoir. Comme en écho avec les polémiques médicales qui secouent la gestion d'aujourd'hui de la crise sanitaire du coronavirus.

 

Pour aller plus loin

La lecture de la thèse de Louis-Ferdinand Céline par André Dussollier est à écouter sur le site de podcast de France Culture

 

Livres & Vous, l'émission littéraire de Public Sénat en partenariat avec France Culture, s'interroge cette semaine sur les étranges passerelles entre médecine et littérature. Pour décrypter cette nourriture qu'apporte l'exercice de la médecine à l'art de l'écriture Guillaume Erner reçoit Martin Winckler, médecin écrivain auteur de La maladie de Sachs, Sophie Tal Men, neurologue romancière, auteure de Va où le vent te berce et le comédien André Dussollier, redécouvreur de la thèse du futur médecin Louis-Ferdinand Céline consacrée à l'apôtre du lavage des mains dans les hôpitaux, Ignace Philippe Semmelweis.

L'émission est à regarder en Replay ici.

 

Partager cet article

Dans la même thématique

Quand André Dussollier nous fait découvrir Ignace Philippe Semmelweis
4min

Politique

Budget : « Nous avons tout à fait matière à trouver le compromis », estime la ministre de l’Action et des Comptes publics

Adopté sans surprise par les sénateurs, le projet de loi de finances éveille malgré tout des crispations au sein de la Chambre haute, le chiffre du déficit avoisinant désormais les 5,3% du PIB, loin de la volonté de la majorité sénatoriale de le contenir à 4,7%. La pression s’accroit et se déporte désormais sur la commission mixte paritaire qui se tiendra les 19 et 20 décembre.

Le

Quand André Dussollier nous fait découvrir Ignace Philippe Semmelweis
2min

Politique

Déficit à 5,3 % : « Ce n’est pas la conséquence du vote du Sénat », assure Mathieu Darnaud

Le Sénat a adopté, sans surprise, le projet de loi de finances pour 2026 avec187 voix pour et 109 contre. Une trentaine de sénateurs LR et du groupe centriste se sont abstenus. Le vote est toutefois moins large que prévu, peut-être en raison du chiffrage du gouvernement d’un déficit public pour 2026 porté à 5,3 %, contre 4,7 % espéré dans la copie initiale. Le président du groupe LR du Sénat, Mathieu Darnaud rejette toute responsabilité et renvoie la balle aux députés.

Le

Quand André Dussollier nous fait découvrir Ignace Philippe Semmelweis
2min

Politique

Budget : pour le centriste Hervé Marseille, la commission mixte paritaire « ne sera pas facile »

Après son adoption au Sénat avec 187 voix pour, et 109 contre, le projet de loi de finances va pouvoir poursuivre son parcours législatif en commission mixte paritaire vendredi. Pendant deux jours, sept députés et sept sénateurs tenteront de parvenir à un texte de compromis, pour faire atterrir le budget avant le 31 décembre. La tâche s’annonce complexe, même pour les plus optimistes.

Le