Régionales : Jean Castex assure que « l’Etat ne laissera les maires des petites communes livrés à eux-mêmes »

Régionales : Jean Castex assure que « l’Etat ne laissera les maires des petites communes livrés à eux-mêmes »

Après l’Assemblée nationale hier, le Premier ministre a présenté au Sénat sa stratégie sur les modalités d’organisation des élections régionales et départementales de juin. Des exclamations se sont fait entendre dans l’hémicycle lorsque le chef du gouvernement a évoqué la consultation des maires.
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Le discours était quasiment le même, mais le public différent. Après avoir exposé aux députés la veille les conditions de l’organisation des élections régionales et départementales de juin, Jean Castex a renouvelé l’exercice, ce 14 avril, en prononçant sa déclaration au titre de l’article 50-1 de la Constitution, devant le Sénat. Une autre chambre, où les oppositions au gouvernement, notamment la droite, sont majoritaires et les parlementaires représentants les collectivités locales ont donné de la voix à plusieurs reprises durant le discours du chef du gouvernement.

Sans surprise, Jean Castex a répété que les scrutins de juin seraient maintenus, et que la campagne électorale devrait être « adaptée », tout comme certaines modalités de la journée électorale, compte tenu de la situation sanitaire difficile. Le Premier ministre a également défendu sa méthode, rappelant avoir consulté les groupes parlementaires, les partis représentés au Parlement et les grandes associations d’élus. Il a aussi évoqué la consultation de l’ensemble des maires, mise en œuvre par les préfets de vendredi soir à lundi midi, processus qui avait soulevé de vives critiques au Sénat. Parmi les réponses retournées, 56 % demandaient un maintien.

La consultation des maires « dirigée contre personne »

La séquence a été marquée par plusieurs exclamations dans l’hémicycle. « Cette initiative en a étonné certains. Je voudrais vous dire que je trouve étonnant, précisément, que l’on puisse s’étonner d’une telle consultation », a réagi l’ancien maire de Prades. Chahuté sur le délai court, en plein week-end, accordé aux édiles, Jean Castex a répliqué que les « maires, eux » étaient « disponibles en permanence ». « Je voulais avoir ces retours avant la tenue des débats au Parlement », a-t-il justifié. « Cette consultation, je le dis de manière très solennelle, n’était dirigée contre personne. Et certainement pas contre les associations d’élus, pour lesquelles j’ai le plus grand respect », s’est défendu le Premier ministre, alors que les trois grandes associations déploraient un « calcul politique ».

Encouragement d’outils de campagne dématérialisés, campagne d’information sur les scrutins, assouplissement de certaines procédures dans les bureaux de vote, protocole sanitaire : le Premier ministre a listé à nouveau les décisions prises pour sécuriser le scrutin et lutter contre l’abstention. Il a assuré de la pleine mobilisation des préfectures pour venir en aide de façon opérationnelle aux communes de taille modeste. « L’Etat ne laissera pas les maires des petites communes livrées à elles-mêmes », s’est-il engagé. Certaines adaptations devront par ailleurs faire l’objet d’un texte législatif, qui sera connu à la fin du mois.

« Une semaine de plus, cela représente entre deux et trois millions d’électeurs vaccinés supplémentaires »

Face à ce « défi collectif », « les semaines qui nous séparent du scrutin ne seront pas de trop », a souligné une nouvelle fois Jean Castex. Le Premier ministre a justifié le report d’une semaine des scrutins (20 et 27 juin, plutôt que les 13 et 20 juin) par une meilleure couverture vaccinale de la population. En janvier, les sénateurs s’inquiétaient d’une élection trop proche des vacances scolaires, et du risque d’une abstention plus importante (relire notre article). Jean Castex ne s’est pas privé de partager les chiffres publiés la veille par Santé Publique France. « Hier encore – on devrait s’en réjouir – la France a vacciné plus de 450 000 personnes. » Ce chiffre lui a permis de livrer une fourchette plus haute que celle qui avait été présentée aux députés. « Oui, une semaine de plus, cela représente entre deux et trois millions d’électeurs vaccinés supplémentaires. » Devant les députés, il parlait encore de deux millions de personnes.

A l’issue d’une petite demi-heure à la tribune, Jean Castex a laissé la place aux orateurs des groupes politiques du Sénat pour un débat, qui se conclura par un vote consultatif. Les députés avaient, eux, approuvé par 443 voix pour, 73 voix contre et 13 abstentions sa déclaration.

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