Retraites : les Insoumis soutiennent la commission d’enquête du PS sur l’étude l’impact

Retraites : les Insoumis soutiennent la commission d’enquête du PS sur l’étude l’impact

Adrien Quatennens approuve la demande du groupe socialiste de former une commission d’enquête parlementaire sur la « sincérité » de l’étude d’impact. Le député de la France insoumise ajoute que ses collègues déposeront dans l’hémicycle encore plus d’amendements sur le texte.
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« Ça ne va pas être une promenade de santé pour le gouvernement » : Adrien Quatennens annonce la couleur au huitième jour des débats en commission spéciale sur la réforme des retraites à l’Assemblée nationale. Invité d’Audition publique, sur Public Sénat et LCP-AN, en partenariat avec Le Figaro Live, le député du Nord de la France insoumise (LFI) est convaincu que « tous les leviers parlementaires » seront « utiles pour éclairer l'intention du gouvernement ».

À commencer par une commission d’enquête parlementaire qui devra faire la lumière sur l’étude d’impact, ce document de 1000 pages annexé au projet de loi du gouvernement. Adrien Quatennens soutient la démarche entreprise par les socialistes d’user de leur droit de tirage pour mettre en place cette instance qui devra vérifier « la sincérité, l’exhaustivité et l’exactitude de l’étude d’impact ». Le coordinateur de LFI qualifie ce texte, pour sa part, d’étude « truquée » et de « publicité mensongère ».

Amendements dans l’hémicycle : « nous allons essayer de faire mieux », annonce Quatennens

D’une durée de six mois maximum, ladite commission d’enquête, si elle voit le jour, devrait vraisemblablement rendre ses conclusions après la fin de l’examen de la réforme au Parlement, si le gouvernement décide d’aller au terme de la discussion. En attendant, le numéro 2 des Insoumis n’entend pas relâcher la pression sur la majorité présidentielle. Son groupe, à l’origine de 19.000 amendements sur les 22.000 à examiner en commission spéciale, ira encore plus loin en séance publique à partir du 17 février. « Nous allons essayer de faire mieux, car on avance, à mon avis trop vite. Et je crois que peut-être les autres d’opposition auront été inspirés par notre méthode », prévient Adrien Quatennens.

Réforme des retraites : Adrien Quatennens annonce encore plus d'amendements dans l'hémicycle
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Cette nouvelle avalanche d’amendements, déposés dans l’espoir de retarder la discussion parlementaire, pourrait même s’étendre, selon lui, aux Républicains, à qui il a rendu une forme d’hommage. « Le macronisme me ferait presque regretter la droite républicaine. Elle, au moins, assume ce qu’elle fait », a-t-il ironisé, en référence à leur programme de recul de l’âge légal, et non d’âge d’équilibre.

Alors que le gouvernement n’exclut pas de prolonger les débats afin d’éviter d’en arriver au « 49-3 » (lire notre article), le député LFI du Nord se dit même « disposé à aller jusqu’à fin avril », s’il le faut. « Notre intention n'est évidemment pas de coopérer avec le gouvernement ».

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« S'il y a des insultes, évidemment je ne suis pas d'accord »

Après des dizaines d’heures de travaux, la commission spéciale n’est toujours pas venue à bout de la moitié des amendements. Adrien Quatennens s’indigne de la tenue des débats. « Quand les parlementaires posent des questions précises, nous aimerions avoir des réponses. C’est toujours un flou artistique pour savoir précisément en quoi va consister une carrière complète quand on calcule avec des points. » Affirmant que les interventions du groupe s’intéressent au fond du projet, malgré des amendements de suppression d’alinéas, le député a accusé ses collègues de la majorité de faire preuve de mutisme. « À chaque fois que nous défendrons un amendement […] que fait la République en marche ? Ils mettent leurs pouces dans leurs mains et ils attendant que ça se passe, ils sont très peu nombreux à prendre la parole ! »

Le coordinateur du mouvement de Jean-Luc Mélenchon a par ailleurs fait part de son désaccord vis-à-vis à des attaques verbales dont fait l’objet la présidente LREM de la commission spéciale sur Twitter et Facebook depuis la semaine dernière. « Je ne sais pas quels sont les propos que la présidente Bourguignon a eus à subir sur les réseaux sociaux, mais s'il y a des insultes ou des choses qui sortent du cadre républicain, évidemment je ne suis pas d'accord », a-t-il réagi, tout en rappelant que ces messages étaient causés par la division par deux du temps de parole en commission.

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