Stade de France : une partie des images de vidéosurveillance ont été effacées, « faute d’incident », indiquent la SNCF et la RATP
Dans la lignée de ces auditions sur les incidents survenus le 28 mai dernier au Stade de France à l’occasion de la finale de la Ligue des Champions, la commission de la culture et la commission des lois du Sénat entendaient les représentants de la SNCF et de la RATP. Au cœur des interrogations des élus, il y a-t-il eu des incidents sur les lignes ? Et les images de vidéosurveillances ont-elles été conservées ?

Stade de France : une partie des images de vidéosurveillance ont été effacées, « faute d’incident », indiquent la SNCF et la RATP

Dans la lignée de ces auditions sur les incidents survenus le 28 mai dernier au Stade de France à l’occasion de la finale de la Ligue des Champions, la commission de la culture et la commission des lois du Sénat entendaient les représentants de la SNCF et de la RATP. Au cœur des interrogations des élus, il y a-t-il eu des incidents sur les lignes ? Et les images de vidéosurveillances ont-elles été conservées ?
Simon Barbarit

Temps de lecture :

5 min

Publié le

Mis à jour le

Le 28 mai, soir de la finale de la Ligue des Champions, 80 000 spectateurs étaient attendus au Stade de France. Or selon le gouvernement, 110 000 personnes se trouvaient à l’intérieur et aux abords de l’enceinte sportive au moment du coup d’envoi, soit 35 000 à 40 000 personnes sans billet ou munies de faux billets. Un chiffre difficilement vérifiable comme l’a mis en avant le rapport de l’ancien préfet de Paris Michel Cadot, qui sera auditionné jeudi matin par les sénateurs.

Selon les chiffres communiqués par les deux opérateurs de transports SNCF et RATP, 6 200 personnes ont été acheminées par le RER B (en grève ce soir-là), 37 000 par le RER D, et 37 000 par la ligne 13 du métro. Le reste des spectateurs serait venu par bus, VTC ou voitures particulières. « Nous avons transporté au total 40 % de voyageurs supplémentaires. Je précise que les comptages ont été réalisés manuellement par des agents », a expliqué Christophe Fanichet, PDG de SNCF Voyages.

« L’estimation des 30 à 40 000 spectateurs en plus, peut-elle provenir de vos chiffres ? », tient à se faire confirmer le président de la commission de la culture, Laurent Lafon.

« Marge d’erreur 5 % », a simplement concédé Philippe Martin, directeur général adjoint en charge des opérations de transport et de maintenance de la RATP.

La semaine dernière, la polémique autour des violences qui ont émaillé la finale, avait pris un tour nouveau au détour de l’audition des représentants de la FFF. Les sénateurs avaient été stupéfaits d’apprendre que les images de vidéosurveillance du stade avaient été automatiquement supprimées, faute de réquisition judiciaire.

Lire notre article. Stade de France : les sénateurs « pas convaincus » par les (longues) explications de Gérald Darmanin

Les réquisitions arrivées vendredi

Quid des images des quais du RER et du métro ? « Avez-vous conservé des images des lieux placés sous votre responsabilité ?, demande franchement le président de la commission des lois, François-Noël Buffet (LR).

« De manière habituelle, les images des gares et sur les abords immédiats sont conservées 72 heures pour des raisons de stockage. Dans ce cas précis, comme nous avons eu un incident à la gare de Saint-Denis, la sûreté ferroviaire les a bloquées jusqu’à 30 jours. Après, le vendredi 1er juin, la sûreté ferroviaire a reçu un appel de la brigade territoriale des transports lui demandant de bloquer les images. Une partie avait commencé à être effacée à la plaine Saint Denis mais pas tout. Nous avons reçu des réquisitions le 2 juin », indique Sylvie Charles, directrice de Transilien.

« Donc une réquisition arrivée la semaine dernière, en réalité après nos auditions de jeudi dernier où on nous a dit que le Stade de France n’avait conservé aucune image », remarque François-Noël Buffet.

Faute d’images, les sénateurs veulent en savoir plus sur les violences et les vols survenus aux abords de l’enceinte sportives. « Il n’y a pas eu d’incident à l’égard de vos personnels ? interroge François-Noel Buffet. Laurent Lafon prolonge la question en citant le rapport du préfet Cadot qui fait part d’actes de délinquance à l’encontre du personnel du Transilien.

« Nos agents ont observé des jets de projectiles, bouteilles et autres, sur la rampe ouest. […] Ils ont constaté des supporters de Liverpool très énervés, particulièrement avinés […] Mais rien de grave. Il y a toujours des évènements au Stade de France. Ils ont également noté la forte présence de pickpockets sur les quais », relate la patronne du Transilien.

» Lire notre article. Stade de France : « C’est quoi votre problème ? » Didier Lallement sur la défensive devant les sénateurs

« Nous n’avons pas eu d’incident ni d’agression sur nos espaces »

« Nous n’avons pas eu d’incident ni d’agression sur nos espaces. N’ayant pas eu d’incidents nous n’avons pas stocké nos images et nous n’avons pas eu de réquisition sauf le vendredi », confirme, lui aussi, le directeur général adjoint en charge des opérations de transport et de maintenance de la RATP.

« La Ratp n’a pas conservé les images… parce qu’il n’y a pas eu d’incidents. Faudrait qu’ils regardent la télé », a réagi sur Twitter, la sénatrice socialiste, Marie-Pierre de la Gontrie.

Enfin, en ce qui concerne les défaillances de signalétique qui a créé un engorgement des spectateurs venus en masse par le RER D en raison de la grève sur le B, Sylvie Charles confirme qu’elle n’a reçu « aucune alerte » de la part de la préfecture qui aurait pu conduire l’opérateur à retenir les trains.

« Notre ADN, c’est de gérer les imprévus. On a toujours des plans de substitution », confirme Philippe Martin qui rappelle que les problèmes ce soir-là « étaient l’organisation des flux mais à la sortie des entreprises de transports ».

Les sénateurs poursuivront leurs travaux jeudi par un déplacement au Stade de France.

 

Partager cet article

Dans la même thématique

Capture 2
3min

Politique

Cancers : l’Union européenne n’a pas « d’excuse pour ne rien faire »

Un sommet européen sur le Cancer doit se tenir à Bruxelles du 19 au 20 novembre. Il s’agit de la deuxième cause de mortalité sur le Vieux Continent. Chaque année, 2,6 millions de nouveaux cas sont diagnostiqués. Tabac, alcool, pesticides, polluants divers, nos modes de vie et conditions de travail sont en cause. Alors, comment endiguer le fléau du cancer dans l’Union européenne ? Pourquoi sommes-nous aussi touchés ? Ici l’Europe ouvre le débat avec les eurodéputés Laurent Castillo (PPE, France) et Tilly Metz (Verts, Luxembourg). L'UE n'a pas "d'excuse pour ne rien faire", estime cette dernière.

Le

Paris : session of questions to the government at the Senate
9min

Politique

Face à un « budget cryptosocialiste », la majorité sénatoriale veut « éradiquer tous les impôts » votés par les députés

Ils vont « nettoyer » le texte, le « décaper ». Les sénateurs de droite et du centre attendent de pied ferme le budget 2026 et le budget de la Sécu. Après avoir eu le sentiment d’être mis à l’écart des discussions, ils entendent prendre leur revanche, ou du moins défendre leur version du budget : plus d’économies et faire table rase des impôts votés par les députés.

Le

Marseille: Amine Kessaci candidate
4min

Politique

Assassinat du frère d’Amine Kessaci : le militant écologiste engagé contre le narcotrafic était « sous protection policière et exfiltré de Marseille depuis un mois »

Le petit frère d’Amine Kessaci, jeune militant écologiste marseillais, connu pour son combat contre le narcotrafic, a été tué par balles jeudi soir à Marseille. L’hypothèse d’un assassinat d’avertissement est privilégiée et pourrait faire basculer la France un peu plus vers ce qui définit les narco Etats. C’est ce que craignaient les sénateurs de la commission d’enquête sur le narcotrafic. Le sénateur écologiste de Marseille Guy Benarroche, proche d’Amine Kessaci a pu s’entretenir avec lui, ce matin.

Le

Stade de France : une partie des images de vidéosurveillance ont été effacées, « faute d’incident », indiquent la SNCF et la RATP
2min

Politique

Assassinat du petit frère d’Amine Kessaci : revoir le documentaire sur le combat contre le narcotrafic du militant marseillais 

Mehdi, le petit frère d’Amine Kessaci, jeune militant écologiste marseillais, connu pour son combat contre le narcotrafic, a été tué par balles jeudi soir à Marseille. En 2020, c’est l’assassinat de son grand frère Brahim, qui avait conduit le jeune garçon à s’engager en politique. Son parcours est le sujet du documentaire « Marseille, des larmes au combat », Anaïs Merad, à revoir sur Public Sénat.

Le