Suez eau France : « Les emplois seront préservés », assure Thierry Déau

Suez eau France : « Les emplois seront préservés », assure Thierry Déau

Le Sénat auditionne ce mercredi le PDG de Meridiam qui, si la fusion Suez Veolia aboutie, deviendrait propriétaire de la branche Suez eau France. Mêlé à la guerre fratricide entre « les deux champions mondiaux », Meridiam défend son projet de reprise, assure que les emplois seront préservés et que l’innovation sera développée.
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Par Héléna Berkaoui

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Hier encore, on apprenait que Suez avait déposé une demande en référé de retrait de l’OPA de Veolia auprès du tribunal de commerce de Nanterre. Une énième procédure judiciaire dans le projet de rachat de Veolia sur son principal concurrent. Les enjeux pour les collectivités territoriales sont tels que le Sénat a mis sur pied une mission de suivi sur ce dossier et multiplié les auditions des différents protagonistes de cet affrontement épique entre deux géants du traitement des eaux et des déchets.

Les commissions des Affaires économiques et du Développement durable auditionnent donc, ce mercredi, un des acteurs de ce dossier : le PDG de Meridiam, Thierry Déau. Dans son projet de rachat de Suez, Veolia a prévu la revente de la filiale Suez eau France à Meridiam pour respecter les règles de concurrence. Ce fonds spécialisé dans les infrastructures publiques au service de la collectivité a été créé en 2005 par Thierry Déau et revendique de nombreux projets sur le territoire.

« En France, nous avons investi plus de 12 milliards d’euros dans des entreprises et des projets », indique Thierry Déau tout en soulignant sa proximité auprès « des collectivités et des agriculteurs ». Meridiam brandit son identité bleu-blanc-rouge face au Ardian-GIP qui, sous l’impulsion de Suez, a émis une contre-offre. Le fonds d’investissement français Ardian, dont la présidente Dominique Senequier est aussi auditionnée ce jour au Sénat, s’est allié au fonds souverain américain GIP.

Devant les sénateurs, le PDG de Meridiam s’est gardé de critiquer son concurrent. Dans une interview au journal Les Echos, il a pourtant lancé : « Si l’on veut tuer un concurrent, confier Suez à ces deux fonds LBO est probablement le moyen le plus efficace d’y parvenir ».

Ce mercredi, Thierry Déau a surtout cherché à rassurer les sénateurs sur ce projet de rachat. « Nous ne sommes pas des spéculateurs, nous sommes sur le temps long, nos projets dans les territoires ruraux sont les meilleurs témoins de notre attachement au service public », a-t-il plaidé. « Les emplois seront préservés pour une durée minimale de 5 ans et on s’engage à embaucher des apprentis supplémentaires », a aussi argué le PDG Meridiam.

Sur la question des moyens de recherche et développement, Thierry Déau a même assuré qu’il ferait mieux que ce qu’il se fait aujourd’hui. « Nous avons la capacité de mettre à disposition notre réseau d’innovation », assure-t-il.

Un tableau idyllique, donc. Mais les sénateurs avaient plusieurs interrogations, notamment sur la capacité de Meridiam à tenir tête à Veolia dans le secteur de la recherche. Thierry Déau a rappelé que « toute clause de non-concurrence avec Veolia serait illégale » et qu’ils auraient donc « toute liberté pour les concurrencer ». Le sénateur LR du Vaucluse, Jean-Baptiste Blanc, s’est aussi inquiété d’un « risque de financiarisation contraire à l’intérêt des collectivités territoriales » dans la mesure où Thierry Déau avait affirmé que les DSP (délégation de service public) n’étaient pas la solution à tout. Là aussi, le PDG de Meridiam a tenté de rassurer en mettant en avant son expérience auprès des collectivités locales.

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