Abattoir Sobeval : Didier Guillaume n’a « pas arraché un micro » mais « regrette ce moment d’énervement »

Abattoir Sobeval : Didier Guillaume n’a « pas arraché un micro » mais « regrette ce moment d’énervement »

Interrogé sur l’incident qui l’a opposé à un journaliste de France 5 jeudi au salon de l’Agriculture, Didier Guillaume a soulevé la question de la « déontologie » de la presse et s’est défendu de tout manquement dans l’affaire de l’abattoir Sobeval, révélé par L214.
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« Il faut faire très attention. La société est hystérisée sur le bien-être animal », lâche Didier Guillaume, en direct ce jeudi matin sur Public Sénat. Le ministre de l’Agriculture est revenu sur l’anicroche qui a marqué sa visite au salon de la porte de Versailles la veille. Visiblement agacé par une question abordant un rebondissement dans l’affaire de l’abattoir mis en cause par L214, le ministre a arraché le micro d’un journaliste de France 5 qui l’interrogeait. La question portait sur le « double langage » du ministre, au sujet la vidéo-choc de L214 d’un abattoir Sobeval en Dordogne.

Alors que les différentes autorités ont insisté sur l’absence de manquements à la réglementation, l’association a publié des emails que le ministère lui a adressés par erreur, la veille de la diffusion de la vidéo. « Il nous faut des éléments de langage béton pour ce soir », peut-on lire sur les captures d’écran. Le courriel du ministère fait surtout mention de non-conformités « indéniables, voire majeures ».

« Un mail qui n’a pas du tout été envoyé par erreur mais qui, au contraire, a été envoyé volontairement »

Aujourd’hui, Didier Guillaume regrette d’avoir perdu ses nerfs, tout en assurant que le ministère a mis tout en œuvre pour étudier de plus près le cas de cet abattoir. « Je n’ai pas arraché un micro…. Oui, je regrette ce moment d’énervement », nous répond-t-il. Sur le contenu de ces emails, Didier Guillaume a indiqué qu’une enquête interne et une enquête administrative étaient ouvertes. Mais il a affirmé : « C’est un mail qui n’a pas du tout été envoyé par erreur mais qui, au contraire, a été envoyé volontairement à une association. »

Concernant l’abattoir Sobeval, il a affirmé avoir demandé une nouvelle enquête, après ce nouveau rebondissement. « De nouvelles investigations sont menées dans l’abattoir », a-t-il précisé.

Le ministre a aussi démenti le contenu de ces emails, qui s’alarmaient des pratiques de l’abattoir. « Lorsque j’ai eu l’information de ce lanceur d’alerte, L214, avec cette vidéo, j’ai évidemment demandé qu’on prenne toutes les mesures. Il m’a été ramené de la Dordogne, par le préfet, par le directeur départemental de la population qu’il n’y avait pas de manquement aux réglementations […] L’administration m’a remonté qu’il n’y avait pas de manquements. »

« La déontologie des journalistes, elle est importante »

S’il a reconnu avoir perdu son calme, Didier Guillaume a cependant mis en cause la façon dont a été amené la question. Déjà la veille, il avait justifié sa réaction en accusant le journaliste de lui avoir mis le micro « devant la bouche ». « Dans la cohue, quand on est bousculé et quand on vous traite de menteur, quand on se fait insulter, ça ne marche pas comme ça. La déontologie des politiques est importante, la déontologie des journalistes, elle est importante. »

Didier Guillaume a en outre rappelé qu’il ne « transigeait pas avec le bien-être animal », rappelant avoir rapidement réagi fin 2018, avec l’abattoir du Boischaut (Indre), un autre établissement qu’avait mis en cause L214. « Une heure après, je l’avais fermé ! »

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