Edouard Philippe a fustigé lundi la "petite bande d'imbéciles et d'irresponsables" qui a pris pour cible samedi des policiers et un chapiteau de cirque lors d'une soirée de violences urbaines à Chanteloup-les-Vignes (Yvelines), condamnées par l'ensemble de la classe politique.
"Nous déplorons évidemment ces actes imbéciles et violents (...) Je crois qu'en vérité il s'agit d'une petite bande d'imbéciles et d'irresponsables qui pensent que tout casser est une façon de faire avancer les choses", a dénoncé le Premier ministre en marge d'un déplacement en Seine-Saint-Denis.
"Nous sommes parfaitement conscients de ce que lorsque nous bousculons les trafics de stupéfiants, cela crée des tensions (...). Mais nous sommes déterminés à faire en sorte que ce trafic puisse cesser et à faire en sorte que l'ordre puisse être respecté et rétabli", a ajouté M. Philippe.
Le chapiteau incendié à Chanteloup-les-Vignes (Yvelines), le 3 novembre 2019
AFP
L'émotion était toujours vive lundi à Chanteloup-les-Vignes, ville située à une trentaine de kilomètres à l'ouest de Paris, où les forces de l'ordre, prises à partie par "une trentaine de jeunes", ont essuyé des jets de projectiles ou des tirs de mortiers d'artifice samedi jusqu'à 23H00.
L'incendie du chapiteau s'est déclenché vers 22H30. Ce bâtiment culturel emblématique de la ville a été complètement ravagé par les flammes.
Devant les décombres du site, le président LR du conseil départemental des Yvelines Pierre Bédier a promis lundi que le chapiteau, inauguré en 2018, serait "reconstruit dans moins d'un an et entièrement financé par le département".
Le département prévoit la reconstruction à l'identique du bâtiment, une structure en bois d'un coût de 800.000 euros, qui, selon la maire (divers droite) de la ville Catherine Arenou, contenait pour un montant équivalent d'équipements, structures et costumes.
Deux individus, dont un mineur, ont été interpellés et étaient toujours en garde à vue lundi après-midi.
M. Bédier a assuré qu'il n'était "pas question de céder devant la folie de quelques crétins qui pénalisent 99,99% de la population".
"Les incendiaires de Chanteloup-les-Vignes ne sont pas des imbéciles et des irresponsables comme le dit Edouard Philippe. Ce sont des criminels qui veulent affaiblir la République", a réagi le chef de file des sénateurs Les Républicains, Bruno Retailleau, dans un tweet.
Le nouveau numéro 2 de LR, Guillaume Peltier, a plaidé pour que "les mineurs délinquants récidivistes, au-delà de la sanction judiciaire qu'ils méritent, puissent aller dans des services militaires obligatoires".
A l'extrême droite, le vice-président du Rassemblement national, Jordan Bardella, a estimé que "la solution ne réside pas dans plus de politique de la ville et plus de milliards d'euros, mais dans la sortie de l'angélisme et dans le rétablissement de l'ordre républicain, en regardant les causes en face: l'immigration massive, le communautarisme, le rejet de la France et de ses valeurs, la +culture racaille+, et les trafics en tous genres qui alimentent ces quartiers".
A gauche, le député La France insoumise Eric Coquerel a estimé qu'"on ne donne pas assez de moyens" aux policiers.
"On a besoin d'organiser le retour de l'Etat dans nos quartiers populaires (...) On a besoin de policiers formés, en nombre, soutenus par leur hiérarchie", pour "démanteler les trafics qui pourrissent la vie des habitants des quartiers populaires", a abondé Ian Brossat, porte-parole du PCF.
Chanteloup-les-Vignes, au cœur d'une importante rénovation urbaine ces dernières années, est "la proie d'agressions diverses et variées depuis plusieurs jours", avait déploré dimanche Mme Arenou, évoquant les coupures quotidiennes d'éclairage public, provoquées par certains jeunes du quartier sensible de la Noé près duquel est implanté le chapiteau.
L'élue a rejeté l'idée d'un constat d'échec de la politique de la Ville dans sa commune: "Nos territoires sont les lieux du sas républicain" mais "ceux qui s'en sortent ne font pas de bruit" et "ceux qui ne vont pas bien" sont "toujours un peu envieux de la réussite des autres" donc "ils font du bruit et (...) rien n'attire plus les regards qu'un bruit comme ça", quand on s'attaque à "un symbole de la réussite".
C’était l’une des dispositions polémiques de la proposition de loi portant création d’un statut de l’élu local. L’obligation pour les maires de s’engager publiquement à respecter les principes, les lois et les symboles de la République a été supprimée en séance par les sénateurs. Elle était perçue comme une mesure accusatoire par les élus.
Au moment où Sébastien Lecornu annonçait le dépôt d’une lettre rectificative au budget de la Sécu pour suspendre la réforme des retraites, Emmanuel Macron assurait depuis la Slovénie qu’il s’agissait bien d’un décalage. Au-delà des divisions de l’exécutif, l’introduction de la lettre rectificative donne des gages au PS, mais ouvre aussi d’autres questions sur les compensations financières et les réactions de la droite.
En 2025, les Français affichent un niveau de pessimisme record sur la situation politique et sociale du pays. C’est le principal enseignement de la nouvelle édition de l’enquête annuelle « Fractures françaises 2025 », réalisée par Ipsos. Et au cœur de ce paysage fragmenté, un constat s’impose, le Rassemblement national (RN) apparaît comme le seul parti à tirer profit de ce climat d’instabilité.
Le Sénat examine, ce mardi, en seconde lecture, la proposition de loi transpartisane portant création d’un statut de l’élu local. En fin d’après-midi, la chambre haute a adopté l’une des mesures phares : la revalorisation des indemnités des maires et de leurs adjoints.