Combien de sortants ? Entretenant le flou sur l'ampleur du remaniement une semaine après la démission de Gérard Collomb, Emmanuel Macron et...
Jour décisif pour un remaniement à nombreuses inconnues
Combien de sortants ? Entretenant le flou sur l'ampleur du remaniement une semaine après la démission de Gérard Collomb, Emmanuel Macron et...
Par Jérôme RIVET, Laurence BENHAMOU
Temps de lecture :
5 min
Publié le
Mis à jour le
Combien de sortants ? Entretenant le flou sur l'ampleur du remaniement une semaine après la démission de Gérard Collomb, Emmanuel Macron et Edouard Philippe doivent dévoiler mardi un nouveau gouvernement avec lequel ils espèrent tourner la page d'une rentrée calamiteuse.
A priori, le remaniement est attendu d'ici la fin de journée, à la veille du Conseil des ministres. Le chef de l'Etat Emmanuel Macron doit ensuite quitter Paris pour une visite en Arménie jusqu'à vendredi.
Scenario évoqué par plusieurs sources concordantes : démission en bloc mardi matin du gouvernement d'Edouard Philippe auquel Emmanuel Macron confie immédiatement la tâche de former un nouveau gouvernement, annoncé quelques heures plus tard. Mais il n'est pas exclu qu'il ne soit dévoilé que mercredi.
Edouard Philippe doit faire un discours de politique générale devant les députés mercredi après-midi, soumis à un vote de confiance acquis d'avance, le parti présidentiel étant majoritaire, selon ces sources.
Gérard Collomb, encore ministre de l'Intérieur, quittant le palais de l'Elysée le 19 septembre 2018
AFP/Archives
Ce remaniement a été imposé à l'exécutif par la démission soudaine, le 2 octobre, du ministre de l'Intérieur Gérard Collomb, décidé à quitter Paris pour retrouver son fauteuil de maire de Lyon, après plusieurs désaccords sur l'immigration ou encore l'affaire Benalla.
- Casse-tête -
Nicolas Hulot, à Paris, le 4 juillet 2018
POOL/AFP/Archives
Sous le choc du second départ d'un ministre d'Etat, un mois après celui non moins retentissant de Nicolas Hulot, Emmanuel Macron et Edouard Philippe, malmenés dans les sondages, veulent tenter de donner un "nouveau souffle" au quinquennat par un remaniement plus large, selon l'expression de Richard Ferrand, le président de l'Assemblée nationale.
Mais l'Elysée et Matignon ont réussi à garder le secret sur leurs décisions, laissant le monde politique supputer sur le nombre de ministères concernés et le nom des sortants et entrants.
En attendant, ce casse-tête politique perturbe les réformes en cours et empêche l'exécutif de communiquer sur le fond de ses projets. Exemple : le comité interministériel du handicap, rendez-vous annuel qui devait se tenir mardi à Matignon, a été reporté de quelques semaines.
- Un expert à l'Intérieur ? -
Depuis une semaine, le Premier ministre assume l'intérim à l'Intérieur, ce qui l'a obligé à un aller-retour lundi soir à Lyon pour présider le dîner de travail des ministres de l'Intérieur des six plus grands pays de l'UE.
Pour remplacer Gérard Collomb, l'exécutif pourrait être tenté de faire confiance à un expert, sur le modèle de Jean-Michel Blanquer à l'Education. Ont ainsi été cités les noms du procureur de Paris François Molins - figure connue des Français depuis les attentats de 2015 -, de la directrice de la PJ Mireille Ballestrazzi, du maire de Prades (Pyrénées-Orientales) Jean Castex, un haut fonctionnaire qui a servi Nicolas Sarkozy à l'Élysée, ou de l'ancien patron de la police nationale Frédéric Péchenard, un autre proche de M. Sarkozy.
Parmi les profils politiques, sont évoqués les noms de Christophe Castaner, Jean-Yves Le Drian ou Gérald Darmanin.
La ministre de la Culture,Françoise Nyssen, donnée partante, à La Rochelle, le 14 septembre 2018
AFP/Archives
Du côtés des sortants possibles, figurent Françoise Nyssen, la ministre de la Culture, Jacques Mézard (Cohésion des Territoires) ou Stéphane Travert (Agriculture).
Emmanuel Macron et Edouard Philippe pourraient aussi redessiner les contours de certains ministères, en particulier pour créer un ministère des Territoires sur fond de tensions avec les collectivités.
L'exercice est rendu délicat par la volonté de l'exécutif de maintenir l'identité du "macronisme" qui repose sur l'équilibre femmes/hommes, société civile/partis, droite/gauche au sein du gouvernement.
Les centristes du MoDem pourraient récupérer quelques portefeuilles, comme Marc Fesneau, leur chef de file à l'Assemblée, pressenti pour l'agriculture, la Cohésion des territoires ou les relations avec le Parlement.
- Pas de "casting de façade" -
Des surprises ne sont pas exclues, Emmanuel Macron n'aimant pas se laisser forcer la main par les commentateurs, selon un proche.
Le processus est ralenti par les vérifications de la situation fiscale des candidats menées par la Haute autorité pour la transparence de la vie publique (HATVP), chargée aussi de débusquer d'éventuels conflits d'intérêts.
Au-delà du casting gouvernemental, les opposants de droite comme de gauche réclament surtout un changement de la part d'Emmanuel Macron.
"Ce remaniement ne doit pas être uniquement un jeu de chaises musicales ou un casting de façade. Nous demandons un véritable changement de politique de la part du président", a déclaré lundi Laurence Sailliet, porte-parole de LR.
Alors que les relations se sont dégradées entre la majorité sénatoriale et le premier ministre, Sébastien Lecornu s’est rendu à la conférence des présidents du Sénat. Si le geste « a été salué par le président Larcher », il reste insuffisant pour gommer les « frustrations » de sénateurs qui apprennent maintenant les concessions faites au PS « en regardant la télé ». Cherchant à « dramatiser », selon l’un des participants, « il a dit que "censure vaudra démission et que ça vaudra dissolution" ».
Les sénateurs examinent ce jeudi la proposition de loi de Gabriel Attal élevant à titre posthume Alfred Dreyfus au grade de général de brigade. Les sénateurs PS, qui ont déposé un texte identique via Patrick Kanner, ont repris à leur compte le texte de l’ancien premier ministre pour lui permettre d’aller au bout, malgré les « réserves », voire l’opposition « d’Emmanuel Macron », selon le patron des sénateurs PS.
Reçu ce matin par le Premier ministre pour un point d’étape sur la première partie de la discussion budgétaire à l’Assemblée nationale, François Patriat considère que Sébastien Lecornu a choisi « une voie différente qui permettrait d’aboutir » à un accord sur le PLF, sans recours au 49-3.
Aux questions d’actualité au gouvernement du Sénat, le ministre des petites et moyennes entreprises et du commerce, Serge Papin a confirmé le lancement d’une procédure de suspension en France de la plateforme numérique du distributeur Shein au cœur d’une polémique après la vente de poupées à caractère pédopornographique sur son site.
Le
Le direct
Manipulations numériques en période électorale : quels sont les risques ?
Manipulations numériques en période électorale : quels sont les risques ?