Le socialiste Olivier Dussopt, une prise à gauche pour Macron

Le socialiste Olivier Dussopt, une prise à gauche pour Macron

Le député PS de l'Ardèche Olivier Dussopt, ex-proche de Martine Aubry devenu vallsiste, nommé à 39 ans secrétaire d’État, chargé...
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Par Anne Pascale REBOUL

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Le député PS de l'Ardèche Olivier Dussopt, ex-proche de Martine Aubry devenu vallsiste, nommé à 39 ans secrétaire d’État, chargé de la Fonction publique, est un homme discret et décrit comme efficace, qui constitue une prise de choix à gauche pour Emmanuel Macron.

"Je refuse de faire le pari de l’échec du quinquennat et je mettrai tout en œuvre pour la réussite de notre pays", lançait-il, prophétique, en lançant sa candidature aux dernières législatives, même si mardi il votait encore... contre le projet de budget 2018 !

Si ce "bon connaisseur des territoires" apporte selon un membre de la majorité "une caution plus de gauche" au gouvernement Philippe, c'est d'une gauche qui a navigué de Benoît Hamon à Manuel Valls, en passant par Martine Aubry - ce qui lui vaut d'être accusé, y compris par des socialistes, de suivre le "vent".

A un socialiste qui tentait mercredi de le convaincre de ne pas entrer au gouvernement, Olivier Dussopt avait lâché: "Mais c'est le rêve de ma vie !". Quite à être exclu de son parti, le PS ayant considéré dès vendredi soir qu'il n'en était plus membre.

Comme pour Manuel Valls apparenté LREM à l'Assemblée, "sa ligne politique est proche de celle d'Emmanuel Macron", assure un élu rallié. C'est l'ancien Premier ministre qui l'aurait poussé à intégrer le gouvernement et a été le premier à le féliciter.

Derrière un visage poupin et une voix timide, le sage Olivier Dussopt est dépeint comme "compétent" autant qu'"ambitieux". Il sait être tranchant et "ne fait pas de cadeaux", relatent plusieurs camarades socialistes, dépités mais pas tellement surpris par sa "promotion".

Dans l'opposition, le LR Philippe Gosselin considère que "l'homme a des vraies qualités, même si ce n'est pas un meneur de foules".

Les débuts avec Emmanuel Macron avaient pu être froids. Le fils d'ouvriers avait eu une explication en 2014 avec le ministre, après ses propos sur les salariés "illettrés" dans l'abattoir breton Gad - dont il s'était ensuite excusé.

Olivier Dussopt semblait récemment se placer dans la course avant le congrès du Parti socialiste, en déclarant qu'"il y a neuf chances sur dix que le prochain premier secrétaire se trouve parmi nous", à savoir le groupe des "quadras" emmené par le chef de file des députés PS Olivier Faure.

- Porte-voix des petites villes et de la ruralité -

Son créneau, ce sont les collectivités. Les maires sont "exaspérés et dubitatifs" face aux économies demandées, lançait ce porte-voix des petites villes et de la ruralité avant le Congrès des maires cette semaine.

Ce député depuis 2007, de tous les débats sur le local dans l'hémicycle, a tôt creusé son sillon en ce domaine. Après un DESS en conseil en développement économique et ingénierie territoriale, ce natif d'Annonay est devenu collaborateur du sénateur Michel Teston, également président du conseil général de l'Ardèche, entre 2002 et 2006.

Adhérent du PS depuis 2000, il devient conseiller régional en 2006. Alors proche de la Nouvelle Gauche avec Benoît Hamon, il est élu député de la deuxième circonscription de l'Ardèche en 2007, et se retrouve benjamin de l'Assemblée à 28 ans.

En mars 2008, il est élu maire d'Annonay, bourgade industrielle de 17.000 habitants, et démissionne de la Région. En novembre de la même année, il intègre la direction nationale du PS, auprès de Marylise Lebranchu, secrétaire nationale aux territoires.

Lors de la primaire socialiste fin 2011, il est porte-parole de Martine Aubry, avant de rejoindre la campagne de François Hollande.

Réélu en 2012, il devient vice-président du groupe socialiste et succède en 2014 à Martin Malvy à la présidence de l'Association des petites villes de France et ses quelque 1.200 adhérents.

Il se rapproche de Manuel Valls et devient un de ses porte-parole lors des primaires.

En juin, il est réélu député face à une candidate En Marche, et doit quitter sa mairie pour cause de non-cumul, mais reste conseiller municipal.

Outre les collectivités et les finances locales, ce pilier de la commission des Lois s'est investi dans les débats sur la bioéthique, le mariage pour tous, plus récemment les lois de moralisation. Il milite de longue date pour la procréation médicalement assistée.

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