Les centres-villes « se meurent », alertent les sénateurs

Les centres-villes « se meurent », alertent les sénateurs

Des centres-villes délaissés, des petits commerces abandonnés au profit d’imposants centres commerciaux. Les grandes surfaces se sont mises à engloutir et vider les petits bourgs, provoquant une dévitalisation d’une grande majorité de centres-villes en France. Un rapport sénatorial traitera prochainement de la question et sera présenté fin 2017.
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Par Héloïse Grégoire

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Ce jeudi, les sénateurs Rémy Pointereau (LR) et Martial Bourquin (PS) ont présenté leur « pré-rapport » sur la revitalisation des centres-villes et centres bourgs, devant les délégations aux collectivités territoriales et aux entreprises. Une réunion qui fait forcément écho aux propos du président de la République lors de la conférence nationale des territoires : « la priorité est de redonner vie aux centres-villes ». Emmanuel Macron souhaite « que le gouvernement engage une action renforcée et transversale ».

« Le Sénat, qui est la représentation des élus, a une responsabilité particulière »

Mais premier constat d’un des co-rapporteurs : avec quels moyens financiers ? Pour Martial Bourquin, sénateur (PS) du Doubs, difficile de remplir les caisses, quand le Président a annoncé 13 milliards d’euros d’économies aux collectivités. « Il faut des moyens financiers et ce n’est pas avec 13 milliards d’économies qu’on pourra mener des campagnes comme cela, il faut veiller à ce que les villes gardent leurs moyens financiers »

«  Il faut arrêter cette frénésie de la surface commerciale »

Des centres commerciaux devenus de vraies petites villes à l’instar des petits commerçants. Mais pour Rémy Pointereau, sénateur (LR) du Cher, certaines villes se vident progressivement : « il faut une réappropriation des centres-villes par les habitants qui ont quitté ces lieux ».

Dans un reportage publié dans « Libération », le quotidien prend comme exemple la ville du Mans, dans la Sarthe. Au cœur de la très commerçante rue des Minimes, les grandes enseignes de vêtements sont omniprésentes. Un peu plus loin, l’ancien cœur de la ville, ne bat plus. Des petits commerces indépendants nostalgiques d’une ancienne époque, tentent d’exister face à cette concurrence. Toujours selon « libé », les boutiques de marques les ont progressivement évincées.

Désertification : "On a pas su réguler les surfaces commerciales en périphérie" juge Rémy Pointereau
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 « Nous avons 145 coiffeurs, des centaines d’opticiens, des restaurants à tous les coins de rue. Nous avons trois beaux marchés par semaine, mais pas un seul marché couvert, peu de boucheries et pas de poissonnerie » explique à Libération, Philippe Guider, président d’une association de défense des commerçants de centre-ville. Pour Rémy Pointereau, il faut mettre fin à cet empire du centre commercial : « les villes meurent naturellement, on n’a pas su réguler les surfaces commerciales en périphérie ». « À un moment donné il y a trop de surfaces commerciales … on laisse mourir des villes, on n’a pas su réguler les surfaces commerciales en périphérie, un moment donné, trop c’est trop (…) « on ne pourra pas se passer d’un moratoire sur les surfaces commerciales et nous proposons également d’installer des zones franches dans les centres-villes ». 

Rémy Pointereau et Martial Bourquin comptent bien mettre cette problématique au cœur de la prochaine conférence nationale des territoires, qui aura lieu fin 2017.

 

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