Présidentielle: Fillon défend son programme “radical”

Présidentielle: Fillon défend son programme “radical”

Plutôt discret depuis sa nette victoire à la primaire de la droite, François Fillon a profité de sa rentrée politique mardi pour défendre son...
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Par Déborah CLAUDE, Nadège PULJAK

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Plutôt discret depuis sa nette victoire à la primaire de la droite, François Fillon a profité de sa rentrée politique mardi pour défendre son programme "radical", qui concentre toutes les attaques de la gauche mais aussi de ses alliés centristes.

"Je vais mettre en oeuvre le programme pour lequel je me suis engagé, le seul qui peut permettre le redressement national", "le plein emploi" et "la sécurité de notre pays", a affirmé M. Fillon mardi soir sur TF1. "Je vais remettre de l'ordre", mais "je suis gaulliste et chrétien, je ne prendrai jamais de décisions contraires au respect de la dignité humaine, de la personne et de la solidarité", a-t-il ajouté.

La garde rapprochée de François Fillon
La garde rapprochée de François Fillon
AFP

Après une quasi-diète médiatique depuis son élection à la primaire de sa famille politique - hormis ses vœux sur Facebook le 31 décembre -, le candidat de la droite redémarre sa campagne avec de nombreux déplacements en France (le 11 janvier à Nice, le 19 dans l'Ain) et à l'étranger (Las Vegas les 5 et 6 pour participer au salon CES du high tech, le 23 à Berlin où il doit déjeuner avec Angela Merkel).

L'ex-Premier ministre, qui enregistre une baisse de huit points dans un sondage Harris interactive publié le 30 décembre, et dont le programme "libéral" est agité comme un épouvantail par ses adversaires, a également inscrit plusieurs meetings à son calendrier, notamment à Paris le 29 janvier, date du second tour de la primaire de la gauche.

A douze jours de son intronisation officielle comme candidat par un Conseil national du parti Les Républicains le 14 janvier, la première étape en 2017 de sa campagne présidentielle l'a mené mardi matin au centre Emmaüs Défi, à Paris (XIXe), qui accompagne les personnes en situation de grande exclusion.

"Quand on a presque 6 millions de chômeurs et 9 millions de pauvres, et que ces chiffres continuent d'augmenter, notamment s'agissant de la pauvreté, on ne peut pas parler d'un modèle social qui fonctionne, et on ne peut pas camper sur des positions conservatrices qui sont celles d'une grande partie de ceux qui aujourd'hui dirigent notre pays", a fait valoir l'ex-Premier ministre à cette occasion.

- 'Pas de victoire' sans les valeurs centristes -

François Fillon lors d'une visite dans un centre Emmaüs du 19e arrondissement, le 3 janvier 2017 à Paris
François Fillon lors d'une visite dans un centre Emmaüs du 19e arrondissement, le 3 janvier 2017 à Paris
AFP

"Moi, je veux changer les choses. La première cause de la grande pauvreté c'est le chômage, et c'est la raison pour laquelle j'ai un programme économique qui est un programme radical", a-t-il défendu, estimant que ses propositions sont caricaturées et que le général de Gaulle, dont il se réclame, était lui aussi "libéral".

Quelques heures après cette viste, le président d'Emmaüs France, Thierry Kuhn, a demandé au candidat de la droite, lors d'un entretien avec l'AFP, une forte "évolution" de son programme, "sur la question du logement, du service public, sur la question du partage du travail et des richesses".

Face à toutes critiques, notamment à celles de la gauche - François Hollande dit qu'il faut "éviter de brutaliser" la société et son Premier ministre, Bernard Cazeneuve, assure que le changement de modèle social n'est "pas inéluctable" -, François Fillon veut tenir bon. "La purge, c'est aujourd'hui, moi je veux qu'on en sorte", a-t-il dit sur TF1.

A peine élu comme candidat de la droite, il lui avait pourtant fallu déminer un premier dossier, celui de la Sécurité sociale que ses adversaires l'accusait de vouloir "privatiser", selon le mot de la ministre de la santé Marisol Touraine. "François Fillon va vous rendre malade", ne cesse de l'attaquer Marine Le Pen.

Sous les feux des critiques aujourd'hui: sa promesse de supprimer 500.000 postes durant le quinquennat, une mesure à ses yeux indispensable pour baisser drastiquement la dépense publique et qu'il a confirmée sur TF1.

Ce n'est pas "faisable en 5 ans", rétorque Jean-Christophe Lagarde, président de l'UDI, qui a pourtant intégré l'organigramme de campagne de M. Fillon. "Je peux concevoir que ça se fasse en dix ans (…) Ca fait partie de discussions ou de clarification", a-t-il ajouté, en lançant une mise en garde: il n'y aura "pas de victoire" sans prise en compte des valeurs portées par le centre.

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