Présidentielle : « Je n’ai pas besoin de reprendre un second souffle », assure Anne Hidalgo

Présidentielle : « Je n’ai pas besoin de reprendre un second souffle », assure Anne Hidalgo

Présente à la réunion du groupe socialiste du Sénat, Anne Hidalgo a affiché sa détermination et son optimisme pour l’élection présidentielle. Dans les rangs des parlementaires, on suit scrupuleusement ce mot d’ordre, même si c'est sans trop y croire.
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« Non, je ne peux pas. J’ai piscine ». Les parlementaires socialistes ne se bousculaient pas vraiment pour livrer leurs commentaires sur l’ambiance qui régnait ce mardi au groupe. De retour d’une tournée aux Antilles, Anne Hidalgo était dans les murs du Palais du Luxembourg pour « une très bonne séance de travail » avec les sénateurs socialistes. Le Premier secrétaire du Olivier Faure, la présidente du groupe socialiste à l’Assemblée, Valérie Rabault ou encore, le député Boris Vallaud, avaient également fait le déplacement.

« On a aucune chance d’être au second tour »

A la peine dans les sondages, certaines études placent la candidate PS en dessous des 2 %, derrière Fabien Roussel et même Jean Lassalle, on imagine que la stratégie électorale de la maire de Paris a été abordée. « Je ne vous répondrai pas », nous lance un élu pressé. Un autre fait de l’ironie. « Tel que vous me voyez, je suis en lévitation, tellement j’y crois ».

Un autre sénateur nous confie : « Je suis réaliste. On n’a aucune chance d’être au second tour. L’enjeu, c’est de revenir à hauteur de Mélenchon et Jadot en vue d’un accord pour les législatives. On a deux atouts pour ça : notre implantation territoriale et un projet cohérent social-démocrate ».

Cette analyse a-t-elle évoqué ouvertement en réunion de groupe ? « C’était sous-jacent chez certains. Mais la détermination d’Anne Hidalgo était marquante », consent à dévoiler un parlementaire.

Le sénateur de Meurthe-et-Moselle, Olivier Jacquin sort lui, ravi de la réunion de groupe. « Anne Hidalgo reprend mes travaux sur l’ubérisation de la société et ma proposition de créer un établissement public, Routes de France qui nous sortirait de l’opposition stérile privatisation/nationalisation des autoroutes (voir notre article). Reprendre les propositions des parlementaires, c’est une question de crédibilité pour un candidat ou une candidate à la présidentielle ».

« Vous verrez vous aurez des surprises »

Les yeux levés au ciel, Anne Hidalgo peine à cacher son agacement lorsqu’on évoque les sondages et la nécessité pour elle de chercher un nouveau souffle auprès les parlementaires pour faire repartir sa campagne. « Comment vous dire, le souffle, j’en ai. Et je n’ai pas besoin, chaque jour, de reprendre un nouveau souffle. C’est une réunion de travail que nous venons de faire avec des parlementaires engagés, qui ont beaucoup travaillé et qui sont des experts sur beaucoup de sujets ».

« Vous l’avez fâchée »

La candidate PS assure se fixer comme objectif « de gagner » la présidentielle. « Vous verrez vous aurez des surprises ». On change de sujet pour évoquer les attaques jugées sexistes à l’encontre de Valérie Pécresse. « Trouvez-moi une personne qui pourrait signer la phrase : le sexisme en politique n’existe pas », lâche-t-elle laconique avant de mettre un terme à l’interview. « Avec vos questions sur les sondages, vous l’avez fâchée », regrette un cadre du PS accablé.

Les deux présidents des groupes parlementaires et le Premier secrétaire du PS font le service après-vente. « A l’Assemblée nationale et au Sénat, on a porté la même idée, celui d’un revenu minimum pour les jeunes […] C’est repris dans le programme comme bien d’autres propositions du groupe […] « C’est la gauche de gouvernement, ce n’est pas la gauche de l’incantation et de la protestation. C’est ce que porte Anne Hidalgo », insiste Patrick Kanner, le président du groupe PS au Sénat.

« Des propositions qui peuvent être de nature à changer réellement la vie des gens »

Valérie Rabault, son homologue à l’Assemblée complète. « Nous sommes le premier groupe de gauche du Parlement français et nous avons à chaque fois mené des combats utiles. Par, exemple, si les aéroports de Paris ne sont pas privatisés, c’est parce que nos deux groupes ont écrit (une pétition) et on a été suivis par d’autres groupes parlementaires ».

Olivier Faure enchaîne. « Nous avons une panoplie de propositions qui peuvent être de nature à changer réellement la vie des gens. Ce n’est pas qu’une querelle de slogans. C’est la capacité à assumer toutes les grandes transitions ».

Avant de nous quitter, Valérie Rabault souhaite revenir à notre question sur le sexisme qui est tombée un peu à plat quelques minutes plus tôt. « Le Parti socialiste, avec la loi sur la parité, a fait en sorte que les femmes soient beaucoup plus présentes en politique […] Depuis la Révolution française, je suis la première présidente de groupe à l’Assemblée nationale. Ça vous montre la réalité de notre pays. J’espère qu’il y aura une femme présidente de la République et que ce sera Anne Hidalgo ».

 

 

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