Présidentielle : Valérie Pécresse se déclare au moment idéal et elle pourrait faire rentrer Xavier Bertrand dans le rang, selon les sénateurs LR

Présidentielle : Valérie Pécresse se déclare au moment idéal et elle pourrait faire rentrer Xavier Bertrand dans le rang, selon les sénateurs LR

La présidente fraîchement réélue de la région Ile-de-France donne un coup d’accélérateur et officialise sa candidature à l’élection présidentielle de 2022. Pour ses soutiens au Sénat, le timing est idéal afin de ne pas laisser Xavier Bertrand s’imposer, seul, dans les esprits.
Public Sénat

Par Audrey Vuetaz

Temps de lecture :

5 min

Publié le

Mis à jour le

« Elle respecte les règles du jeu ! » lance Sophie Primas, la sénatrice LR des Yvelines, en apprenant l’officialisation de la candidature de Valérie Pécresse. En effet, la présidente de Libre ! et ex-LR de la région Ile-de-France a tout fait dans les règles. Elle a d’abord attendu d’être réélue à la tête de sa région pour faire peser sa légitimité, elle a ensuite accepté de participer à une réunion organisée mardi par trois sages du parti : Gérard Larcher, Christian Jacob, Jean Leonetti, et avec eux, presque tous les candidats potentiels à la présidentielle pour la droite.

Enfin, elle a attendu que Xavier Bertrand, qui n’avait pas voulu venir la veille, soit reçu à son tour individuellement.

Toutes les cases ainsi cochées, elle a pu annoncer dans les colonnes du Figaro sa volonté de devenir la première femme présidente pour « restaurer la fierté française ».

Bonne élève, Valérie Pécresse affirme aussi ne « pas avoir peur de la primaire » de la droite et du centre. Elle décoche ainsi une flèche à Xavier Bertrand, candidat annoncé, qui refuse, lui, tout principe de sélection. Pour Gérard Longuet, sénateur de la Meuse, cela pourrait peut-être permettre de faire rentrer le président des Hauts-de-France dans le rang.

"Une clarification" en vue de la primaire de la droite

« Valérie Pécresse a très clairement dit qu’elle accepterait une procédure de départage et ça, c’est un élément très important. A partir du moment où d’autres candidats légitimes acceptent de se soumettre à une discipline, je n’imagine pas que Xavier Bertrand ne puisse pas à son tour s’y soumettre, parce que nous savons tous que pour accéder au deuxième tour, la droite a besoin d’un bon candidat mais surtout d’un seul candidat. »

Bruno Retailleau Le président du groupe « Les Républicains » au Sénat et candidat susceptible de se présenter à l’élection présidentielle à lui aussi, sur Twitter, salué le fait que Valérie Pécresse accepte de prendre part à un processus de départage.

Le bon timing

Philippe Mouiller : "Valérie Pécresse a une vision pour la France"
05:44

« Je pense qu’elle a choisi le moment idéal avant l’été pour dire ses envies. C’est vrai que certains nous demandaient pourquoi elle n’officialisait rien et si elle avait vraiment la volonté d’y aller. Maintenant c’est fait et c’est le bon timing pour elle et pour la droite, » continue Sophie Primas.

C’est aussi l’avis des soutiens de Valérie Pécresse. Elle avait à l’origine prévu de se déclarer fin août, mais en choisissant ce moment elle ne permet pas à Xavier Bertrand de s’imposer seul dans les esprits cet été, car il ne faudrait pas qu’il y ait un trop grand écart entre les deux prétendants au moment du sondage Ifop lancé par les Républicains le 30 août.

« Je tiens à saluer cette belle initiative » se réjouit Philippe Mouiller, sénateur des Deux-Sèvres et membre du parti Libre ! de Valérie Pécresse, « aujourd’hui elle est prête à endosser ce costume de candidate et donc de présidente demain. Elle a une expérience gouvernementale, une expérience d’élue locale aussi. Les scores aux dernières régionales ont confirmé la reconnaissance de sa politique. Je pense aussi que c’est l’une des seules personnes capables de rassembler des centres droits et des gens qui sont plus à droite avec des valeurs plus fortes en matière de pouvoirs régaliens. »

« Il faut que les idées centristes soient représentées. »

Présidentielle : "il faut que les idées centristes soient représentées" selon le sénateur Loïc Hervé
04:02

Dans les colonnes du Figaro, Valérie Pécresse a commencé à détailler les grandes lignes de son programme, elle annonce notamment vouloir « mettre un terme à l’immigration actuelle ».

Loïc Hervé, sénateur centriste de la Haute-Savoie espère qu’elle ne se déportera pas trop à droite. « Ce qui est important c’est que les idées centristes, celles des modérés, des libéraux soient représentées et que l’on ne soit pas uniquement sur des positions extrêmement droitières. Je sais bien qu’un certain nombre de nos collègues des Républicains sont tentés d’avoir une droite assez dure mais nous voulons avoir une expression sur des convictions plus sociales, plus européennes. A voir si ce sera porté par l’un de nos candidats ou par l’un des candidats de la droite. »

Valérie Pécresse compte profiter de son été pour enrichir son projet justement et affiner son programme. Elle compte parcourir le pays à la rencontre des Français.

Dans la même thématique

Deplacement du Premier Ministre a Viry-Chatillon
7min

Politique

Violence des mineurs : le détail des propositions de Gabriel Attal pour un « sursaut d’autorité »

En visite officielle à Viry-Châtillon ce jeudi 18 avril, le Premier ministre a énuméré plusieurs annonces pour « renouer avec les adolescents et juguler la violence ». Le chef du gouvernement a ainsi ouvert 8 semaines de « travail collectif » sur ces questions afin de réfléchir à des sanctions pour les parents, l’excuse de minorité ou l’addiction aux écrans.

Le

Turin – Marifiori Automotive Park 2003, Italy – 10 Apr 2024
6min

Politique

Au Sénat, la rémunération de 36,5 millions d’euros de Carlos Tavares fait grincer des dents. La gauche veut légiférer.

Les actionnaires de Stellantis ont validé mardi 16 avril une rémunération annuelle à hauteur de 36,5 millions d’euros pour le directeur général de l’entreprise Carlos Tavares. Si les sénateurs de tous bords s’émeuvent d’un montant démesuré, la gauche souhaite légiférer pour limiter les écarts de salaires dans l’entreprise.

Le