Affaire Fillon: une détermination à aller jusqu’au bout

Affaire Fillon: une détermination à aller jusqu’au bout

François Fillon a répété à maintes reprises depuis une dizaine de jours qu'il était déterminé à aller au bout de sa candidature à...
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François Fillon a répété à maintes reprises depuis une dizaine de jours qu'il était déterminé à aller au bout de sa candidature à l'élection présidentielle, malgré l'enquête sur les emplois présumés fictifs de membres de sa famille, confiée vendredi à des juges d'instruction.

Après les premières révélations du Canard Enchaîné il y a un mois sur l'emploi présumé fictif de son épouse, Penelope, à l'Assemblée nationale et à La Revue des Deux Mondes, M. Fillon a varié dans son approche.

Dans les premiers jours, il a appelé la justice à mener rapidement son enquête, demandant même à être entendu par les policiers. Sur le plateau du 20H00 de TF1 le 26 janvier, le député de Paris avait aussi promis de renoncer à sa candidature s'il était mis en examen, ce qui n'est possible que dans le cadre d'une information judiciaire: "La seule chose qui m'empêcherait d'être candidat, c'est si mon honneur était atteint, si j'étais mis en examen".

Des membres de son camp, dont l'ancien magistrat et député LR Georges Fenech, l'ont bien appelé à jeter le gant, pour garder intactes les chances de la droite, à qui la victoire en mai semblait promise avant les déboires de son champion.

Mais aucun "plan B", que ce soit Alain Juppé, François Baroin ou encore Laurent Wauquiez, ne s'est imposé, en dépit de nouvelles révélations sur les enfants de M. Fillon ou l'indemnité de licenciement de son épouse, et la droite a dû se résoudre à tenter de faire bloc derrière le vainqueur de la primaire de novembre.

L'ancien Premier ministre a finalement changé de stratégie à la mi-février en excluant de retirer sa candidature et en s'en remettant "au seul jugement du suffrage universel".

Il renonçait ainsi à son engagement, pris devant les Français, à se retirer de la course en cas de mise en examen. "La position que j’avais prise, c’était à condition d’avoir face à moi des gens de bonne foi", a expliqué le 16 février M. Fillon, dont les avocats ont entamé une contre-offensive juridique contre le Parquet national financier.

M. Fillon a subi un net décrochage dans les sondages. A deux mois du premier tour, il est désormais au coude-à-coude avec Emmanuel Macron pour la deuxième place, loin derrière Marine Le Pen alors qu'il était faisait la course en tête en début d'année. Mais il est parvenu à conserver le soutien des sympathisants de son parti, qui souhaitent à une large majorité qu'il mène la bataille présidentielle jusqu'au bout.

Le député de Paris tente depuis de reprendre le fil de sa campagne, avec pêle-mêle de nouvelles propositions en matière de santé ou une promesse de réforme pénale visant les mineurs.

Il a aussi rencontré Nicolas Sarkozy, lui-même mis en examen dans plusieurs affaires et renvoyé en procès dans l'affaire Bygmalion, dont il mettait en cause la probité durant la campagne de la primaire. L'occasion de rassembler et faire taire les critiques venues de son propre camp.

Vendredi, quand le parquet a ouvert une information judiciaire, il était en meeting à Maisons-Alfort (Val-de-Marne) et n'a pas dévié de son discours, très virulent à l'égard d'Emmanuel Macron, son principal rival.

"Nous allons, mes amis, contrer les attaques, nous allons traverser les tempêtes, nous allons foncer", a-t-il simplement réaffirmé à la fin de son intervention, sans faire de référence directe à l'ouverture de cette information judiciaire.

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