Invités à débattre du budget 2025 sur Parlement hebdo, le rapporteur LR de la commission des finances du Sénat, Jean-François Husson, et le député PS Arthur Delaporte, s’opposent sur le sujet. « Il faudra bien faire des efforts », défend le sénateur LR, quand le socialiste dénonce « un effort incommensurable ».
Bruno Retailleau : « Il vaut mieux sacrifier l’impôt d’aujourd’hui » pour sauver les entreprises
Par Public Sénat
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La majorité sénatoriale de droite et du centre n’a pas manqué de superlatifs pour qualifier le nouveau projet de loi de finances rectificative, dont débat le Sénat ce 21 avril. Un texte selon eux nécessaire, eu égard aux circonstances, mais inquiétant. « Ce sont des monceaux de déficit, de dette, qu’il faudra un jour rembourser. Mais aujourd’hui, l’objectif doit être d’abord de s’assurer qu’on ne perde pas des entreprises par des faillites. Ces entreprises nous permettront de rebondir », a résumé Bruno Retailleau au micro de Public Sénat, à l’issue de la discussion générale. Le président du groupe LR au Sénat, majoritaire, anticipe même un niveau d’endettement public à 120% du PIB d’ici la fin de l’année, un niveau supérieur aux 115% prévus par le gouvernement dans ce deuxième budget rectifié.
Si le sénateur de Vendée voit dans ce projet de loi une « bouée de sauvetage » pour les entreprises en difficulté, il préconise néanmoins d’aller plus loin pour les secteurs les plus sinistrés, notamment l’hôtellerie-restauration et le tourisme, qui resteront à l’arrêt après le 11 mai. Bruno Retailleau veut transformer les baisses de charges en annulations. « Il vaut mieux sacrifier l’impôt d’aujourd’hui pour retrouver la capacité de ces entreprises à payer de l’impôt demain. Si on les charge trop, elles feront faillite et ne paieront plus d’impôts », a-t-il alerté.
« Pendant les belles années, on aurait pu faire des économies »
Même si sa famille politique soutiendra le plan du gouvernement, en y apportant quelques corrections, le chef de file de la droite sénatoriale a déploré les orientations politiques de ces dernières années. « Pendant les belles années, on aurait pu faire des économies », a-t-il regretté, constatant que l’Allemagne dispose de « plus de marges de manœuvre » que la France dans la réponse à la crise économique née de la pandémie de coronavirus.
Sur le long terme, Bruno Retailleau préconise de revenir sur la durée hebdomadaire légale du temps de travail de 35 heures. « Je ne connais pas dans l’histoire de peuple qui ait traversé de grandes épreuves sans avoir à fournir un surcroît d’efforts », a-t-il déclaré. En contrepartie de cette voie du « relèvement », préférable à la « voie de la facilité », selon ses mots, cet effort se traduira par un gain de pouvoir d’achat des salariés. « Il faut que ça paye ! »