Bruno Retailleau : « Il vaut mieux sacrifier l’impôt d’aujourd’hui » pour sauver les entreprises
Dans le cadre l’examen du deuxième budget rectifié de l’année 2020, le président du groupe LR au Sénat plaide pour une annulation des cotisations sociales et d’impôts pour les entreprises qui resteront à l’arrêt après le 11 mai. Il préconise aussi à plus long terme une remise en cause des 35 heures.

Bruno Retailleau : « Il vaut mieux sacrifier l’impôt d’aujourd’hui » pour sauver les entreprises

Dans le cadre l’examen du deuxième budget rectifié de l’année 2020, le président du groupe LR au Sénat plaide pour une annulation des cotisations sociales et d’impôts pour les entreprises qui resteront à l’arrêt après le 11 mai. Il préconise aussi à plus long terme une remise en cause des 35 heures.
Public Sénat

Temps de lecture :

3 min

Publié le

Mis à jour le

La majorité sénatoriale de droite et du centre n’a pas manqué de superlatifs pour qualifier le nouveau projet de loi de finances rectificative, dont débat le Sénat ce 21 avril. Un texte selon eux nécessaire, eu égard aux circonstances, mais inquiétant. « Ce sont des monceaux de déficit, de dette, qu’il faudra un jour rembourser. Mais aujourd’hui, l’objectif doit être d’abord de s’assurer qu’on ne perde pas des entreprises par des faillites. Ces entreprises nous permettront de rebondir », a résumé Bruno Retailleau au micro de Public Sénat, à l’issue de la discussion générale. Le président du groupe LR au Sénat, majoritaire, anticipe même un niveau d’endettement public à 120% du PIB d’ici la fin de l’année, un niveau supérieur aux 115% prévus par le gouvernement dans ce deuxième budget rectifié.

Si le sénateur de Vendée voit dans ce projet de loi une « bouée de sauvetage » pour les entreprises en difficulté, il préconise néanmoins d’aller plus loin pour les secteurs les plus sinistrés, notamment l’hôtellerie-restauration et le tourisme, qui resteront à l’arrêt après le 11 mai. Bruno Retailleau veut transformer les baisses de charges en annulations. « Il vaut mieux sacrifier l’impôt d’aujourd’hui pour retrouver la capacité de ces entreprises à payer de l’impôt demain. Si on les charge trop, elles feront faillite et ne paieront plus d’impôts », a-t-il alerté.

« Pendant les belles années, on aurait pu faire des économies »

Même si sa famille politique soutiendra le plan du gouvernement, en y apportant quelques corrections, le chef de file de la droite sénatoriale a déploré les orientations politiques de ces dernières années. « Pendant les belles années, on aurait pu faire des économies », a-t-il regretté, constatant que l’Allemagne dispose de « plus de marges de manœuvre » que la France dans la réponse à la crise économique née de la pandémie de coronavirus.

Sur le long terme, Bruno Retailleau préconise de revenir sur la durée hebdomadaire légale du temps de travail de 35 heures. « Je ne connais pas dans l’histoire de peuple qui ait traversé de grandes épreuves sans avoir à fournir un surcroît d’efforts », a-t-il déclaré. En contrepartie de cette voie du « relèvement », préférable à la « voie de la facilité », selon ses mots, cet effort se traduira par un gain de pouvoir d’achat des salariés. « Il faut que ça paye ! »

Partager cet article

Dans la même thématique

Bruno Retailleau : « Il vaut mieux sacrifier l’impôt d’aujourd’hui » pour sauver les entreprises
4min

Politique

Armement : Kaja Kallas appelle la France à « augmenter les cadences de production »

C’est la voix de la diplomatie européenne. Au moment où le cessez le feu connait des ratés à Gaza, et où la guerre s’enlise en Ukraine, quelle place pour les Européens ? Comment peser sur les grands conflits en cours ? Guerre en Ukraine, cessez-le-feu à Gaza, ou encore traité de libre-échange avec les pays du Mercosur, la Haute représentante de l’Union européenne pour les Affaires étrangères et la Politique de sécurité Kaja Kallas défend son action et répond sans détour aux questions de Caroline de Camaret et d’Armen Georgian dans Ici l’Europe.

Le

Bruno Retailleau : « Il vaut mieux sacrifier l’impôt d’aujourd’hui » pour sauver les entreprises
5min

Politique

Sarkozy à la Santé : la visite de Darmanin « peut être interprétée comme une forme de pression » sur les magistrats, note François Molins

Un collectif d’avocats a déposé plainte contre Gérald Darmanin pour son soutien apporté à Nicolas Sarkozy incarcéré pour association de malfaiteurs dans l’affaire du financement libyen de sa campagne de 2007. Interrogé sur ce point l’ancien procureur général près la Cour de cassation, François Molins considère, lui aussi, que le déplacement du garde des Sceaux à la prison de la Santé pour y rencontrer l’ancien chef d’Etat « peut être interprété comme une forme de pression » sur les magistrats.

Le