Hamon veut un milliard par an pour la recherche et l’enseignement supérieur
Benoît Hamon, candidat socialiste à la présidentielle, a proposé samedi d'investir un milliard d'euros par an dans la recherche...

Hamon veut un milliard par an pour la recherche et l’enseignement supérieur

Benoît Hamon, candidat socialiste à la présidentielle, a proposé samedi d'investir un milliard d'euros par an dans la recherche...
Public Sénat

Temps de lecture :

3 min

Publié le

Mis à jour le

Benoît Hamon, candidat socialiste à la présidentielle, a proposé samedi d'investir un milliard d'euros par an dans la recherche et l'enseignement supérieur lors du prochain quinquennat, épinglant aussi des propositions d'Emmanuel Macron comme "irruption du libéralisme dans l'éducation".

Interpellé plusieurs fois au cours d'une réunion publique à Reims sur ses mesures en matière d'éducation et de recherche, M. Hamon a exprimé sa volonté de "consacrer des investissements importants", à savoir "un milliard d'euros par an" pour "la recherche et l'université, ce qui sur le quinquennat fera un investissement de 5 milliards d'euros".

"Ce n'est pas possible d'étudier dans de bonnes conditions quand on reçoit une leçon magistrale dans un amphithéâtre bondé. C'est la réalité dans de nombreuses universités et cela précipite l'échec", a souligné celui qui fut brièvement ministre de l'Education (avril-août 2014) avant son départ du gouvernement.

"Non pas que le gouvernement n'ait pas agi", a encore plaidé M. Hamon, citant "l'effort qui a été fait sur ce quinquennat en faveur des universités", "l'amélioration de l'aide sociale aux étudiants" ou "la réforme des COMUE (Communauté d'universités et d'établissements, ndlr)". "Mais il faut aller encore plus loin", a-t-il insisté.

"La deuxième chose, c'est le statut des chercheurs, des enseignants post-doctorat, dans tous les métiers de l'université, on se rend compte qu'il y a énormément de précarité qui se ressent sur la qualité des cours", a assuré le candidat socialiste, qui veut revaloriser les carrières.

M. Hamon s'est aussi dit "frappé de voir comment la recherche publique aujourd'hui est obsédée par la recherche au financement (...) pour parfois délaisser ce qui devrait être le travail du chercheur". Il a souhaité "donner de la stabilité et de la visibilité à la recherche publique" en gonflant substantiellement l'enveloppe allouée.

"Pour faire simple, il n'y aura pas d'alternative demain aux pesticides s'il n'y a pas de recherche pour trouver des substituts", a-t-il encore souligné, pour justifier d'en faire "la priorité absolue" s'il est élu.

M. Hamon en a profité pour décocher une flèche en direction du candidat d'En Marche! et ancien ministre de l'Economie Emmanuel Macron, qui a multiplié récemment les propositions en matière d'éducation.

"Je suis tombé de ma chaise quand j'ai appris qu'Emmanuel Macron proposait la liberté pour les écoles de fixer les rythmes scolaires et la liberté de recruter les enseignants", a grincé M. Hamon.

"Mais où croyez-vous qu'iront les meilleurs ? Là où sont déjà les meilleurs", a assuré ce député des Yvelines.

"Que croyez-vous que seront les rythmes éducatifs ? Ce sera des écoles avec chacun son rythme. Et comment organisera-t-on le service public? Cela sera l'irruption du libéralisme dans l'Education nationale. (...) Oublions l'égalité", a-t-il encore tempêté.

Et le candidat socialiste de promettre, lui, de "hisser l'école, le collège et le lycée à des niveaux qui permettent effectivement d'assurer l'égalité, et pas seulement d'en parler".

Durant l'heure et demie de questions-réponses, M. Hamon a notamment réaffirmé son soutien à "la procréation médicalement assistée pour les couples de lesbiennes", se disant "pas favorable à la gestation pour autrui".

Interrogé par les journalistes sur les derniers rebondissements de l'affaire Fillon, M. Hamon s'est refusé à commenter, considérant que cela parasite la campagne et empêche de débattre sur le fond. "Je ne parlerai plus de Fillon", a-t-il coupé court, visiblement excédé.

Partager cet article

Dans la même thématique

Hamon veut un milliard par an pour la recherche et l’enseignement supérieur
3min

Politique

« L’humour est de gauche » selon l’humoriste belge Alex Vizorek

C’est l'un des Belges les plus connus de la scène humoristique francophone. Passé par France Inter, il officie désormais à RTL. Comment un humoriste est-il passé d’un public à l’autre ? Comment faire indifféremment rire un public de droite et de gauche ? Cette semaine, Alex Vizorek est l’invité de Rebecca Fitoussi dans l’émission Un monde, un regard.

Le

Hamon veut un milliard par an pour la recherche et l’enseignement supérieur
3min

Politique

Parlement européen : « la droite traditionnelle pro-européenne joue avec l’extrême droite » pour Javier Moreno Sanchez   

« Un discours ferme et rassembleur ». Pour la députée centriste du groupe Renew, Fabienne Keller, les propos tenus par Ursula von der Leyen sont « absolument essentiels en ce moment historique où nous sommes en tension maximum avec Vladimir Poutine ». La présidente de l’exécutif européen a en effet annoncé une esquisse de nouvelles sanctions contre la Russie. Dans ce contexte, l’eurodéputée française estime que « la défense que l’on n’a pas voulue dans les années 50, s’impose à nous » désormais.   « C’est un peu tard mais elle commence à réagir »   Concernant le conflit israélo-palestinien, l’eurodéputé espagnol Javier Moreno Sanchez espère que qu’Ursula von der Leyen ira plus loin dans la condamnation des actes commis par l’Etat hébreu. « Ce que nous lui demandons, c’est qu’elle agisse avec la même fermeté dans les deux guerres qu’on a à nos portes ». A la surprise générale, la présidente de la Commission a annoncé vouloir suspendre une partie de l’accord d’association entre l’Union européenne et Israël, mais pour le social-démocrate, c’est l’ensemble de ce texte qui doit remis en cause.     Mais pour l’eurodéputé espagnol, l’urgence est de ne pas revenir sur les grands textes des précédentes mandatures de la Commission. Qu’il s’agisse du pacte migratoire ou des mesures écologiques, « il ne faut pas qu’Ursula von der Leyen démonte les propositions qu’elle a faites (…) on ne savait pas que la droite traditionnelle pro-européenne allait jouer avec l’extrême droite ».  « Ce n’est pas une Europe sociale, mais une Europe militariste »   Le groupe des Conservateurs et réformistes est nettement plus critique vis-à-vis du grand oral de la présidente de la commission. L’élu roumain Gheorghe Piperea souhaite la démission de la commissaire allemande. En juillet, il faisait déjà partie de ceux qui avait voté une motion de censure à l’encontre de cette dernière. Pour cet eurodéputé conservateur l’Union européenne nourrirait le conflit ukrainien en multipliant ses aides, notamment militaires. Ce député a par ailleurs dénoncé l’accord commercial conclu « sur un terrain de golf en Ecosse » entre Ursula von der Leyen et Donald Trump, le qualifiant « d’échec ».    Retrouver l’intégralité de l’émission en intégralité ici  

Le

Avis d’arret de travail Illustration
9min

Politique

Report de congés pour cause d’arrêt maladie : la délégation aux entreprises du Sénat saisit Sébastien Lecornu face à une décision « terrible » pour les PME

« Je saisis par courrier le premier ministre pour qu’une action au sommet de l’Etat soit engagée dans les plus brefs délais auprès des instances européennes », annonce à publicsenat.fr le président de la délégation aux entreprises du Sénat, le sénateur LR Olivier Rietmann, alors qu’un salarié malade pendant ses vacances pourra reporter ses congés, selon une décision de la Cour de cassation.

Le