Hauts-de-France : Xavier Bertrand l’emporte et gagne son ticket pour 2022

Hauts-de-France : Xavier Bertrand l’emporte et gagne son ticket pour 2022

Le président sortant de la région Hauts-de-France est réélu sans difficulté. Pour Xavier Bertrand, ce résultat est essentiel pour la suite. Il avait conditionné le maintien de sa candidature à la présidentielle à une victoire aux régionales. Selon notre sondage Ipsos/Sopra Steria pour France Télévisions, Radio France et LCP-Assemblée nationale/Public Sénat, il sort renforcé du scrutin, parmi les présidentiables de droite.
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Il n’y avait guère de suspense. Xavier Bertrand est largement réélu président des Hauts-de-France. Le candidat de la droite (ex-LR) l’emporte avec 53 % des voix, selon notre estimation Ipsos/Sopra Steria pour France Télévisions, Radio France et LCP-Assemblée nationale/Public Sénat. Le candidat du Rassemblement national (RN), Sébastien Chenu, totalise 25,6 % des suffrages, soit un score très proche de celui du premier tour (24,4 %). Karima Delli, candidat de la gauche unie (PS, EELV, LFI), est troisième avec 21,4 %, en progression de plus de deux points.

Arrivé largement en tête du premier tour, avec 41,42 % des voix, la victoire de Xavier Bertrand ne faisait guère de doute. L’ancien ministre a bénéficié comme les autres présidents de régions de la prime au sortant, ainsi que d’une notoriété plus forte que ses adversaires, largement constatée sur le terrain (voir notre reportage à Tergnier dans l’Aisne). Xavier Bertrand a aussi bénéficié d’une partie des voix de Laurent Pietraszewski, le candidat LREM, qui malgré le renfort de cinq ministres, dont Eric Dupond-Moretti, n’a pas dépassé la barre des 10 % (9,13 %), synonyme de qualification pour le second tour. Il a appelé à voter Bertrand contre l’extrême droite. Le Front républicain a fonctionné, comme le montre le niveau du RN.

« Ce chemin de l’espoir démarre maintenant, il démarre ici »

Cette victoire ouvre à Xavier Bertrand les portes de l’élection présidentielle. Il est en effet déjà candidat pour 2022. Il avait conditionné le maintien de sa candidature à une victoire ce dimanche soir. En cas de défaite, il aurait même arrêté la politique. Les électeurs des Hauts-de-France n’ont visiblement pas tenu rigueur à Xavier Bertrand de ses ambitions nationales. Car s’il trouve le chemin de l’Elysée, il lâchera sa région à peine un an après sa réélection.

En prenant la parole dimanche soir, Xavier Bertrand s’est clairement tourné vers 2022. « Ce chemin de l’espoir démarre maintenant, il démarre ici », a lancé le président réélu des Hauts-de-France, qui s’est présenté comme celui capable de faire barrage au RN. « Le Front national a été arrêté et nous l’avons fait fortement reculer », dit-il.

Cette victoire « nous impose plus de devoir qu’elle ne crée de droits », ajoute Xavier Bertrand. Cela ne l’empêche pas d’avoir tenu un discours orienté vers le scrutin de 2022, plus que sa région. « Ce soir, je veux m’adresser à cette France qu’on refuse de voir, qu’on refuse d’entendre et qui s’est abstenue ces deux dimanches », « c’est le cri du cœur de cette France qui tous les jours travaille et n’arrive plus à joindre les deux bouts ».

Voulant lutter contre « l’insécurité » et que « le travail paie à nouveau », sa « priorité, ce sont les classes moyennes et les catégories populaires ». Il entend bâtir « un nouveau projet de société pour mieux vivre partout. C’est cela la République des territoires ». Un candidat de la France d’en bas en somme, à l’opposé d’Emmanuel Macron, qui serait celui de la France d’en haut. C’est le dessin que Xavier Bertrand cherche à esquisser, avec une touche de Nicolas Sarkozy, qui parlait « valeur travail » en 2007 et même un soupçon de Jacques Chaban-Delmas. L’expression « nouveau projet de société » de Xavier Bertrand n’est pas sans rappeler la « nouvelle société » de l’ancien premier ministre de Pompidou.

Xavier Bertrand renforcé à droite, selon notre sondage

Mais avant de concourir et espérer l’emporter face à Emmanuel Macron, dont la candidature ne fait pas de doute, Xavier Bertrand devra être désigné comme le candidat de la droite, et le seul. Sa réélection le renforce, mais Valérie Pécresse et même Laurent Wauquiez peuvent légitimement faire valoir aussi leurs ambitions. Et ce ne sont pas les seuls.

Au LR, le président Christian Jacob a fixé les conditions : soit un candidat écrase naturellement – c’est-à-dire dans les sondages – le match. Soit un système de départage sera mis en place. Un grand sondage sera réalisé à la rentrée pour aider à faire ce choix.

Mais sans attendre cette étude, notre sondage Ipsos/Sopra Steria pour France Télévisions, Radio France et LCP-Assemblée nationale/Public Sénat sur les suites du scrutin, réalisé les 25 et 26 juin, donne quelques éléments. Et Xavier Bertrand pourrait sortir renforcé de l’élection régionale. A droite, il semble pour l’heure le mieux placé dans les intentions de vote du premier tour pour 2022. Il réaliserait un score de 18 %, contre 13 % si Valérie Pécresse ou Laurent Wauquiez était là ou le candidat de la droite (voir notre article pour le détail). Reste qu’Emmanuel Macron et Marine Le Pen sont encore loin devant, entre 24 et 27 % selon les cas de figure. Pour la droite, le temps presse en réalité pour trouver son candidat(e), et espérer créer la dynamique.

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