Juppé: le président doit « répondre concrètement », tenir un discours « d’autorité » mais aussi « d’empathie »
Alain Juppé, le maire de Bordeaux, théâtre d'importants débordements et dégradations samedi soir, a estimé dimanche qu'Emmanuel...

Juppé: le président doit « répondre concrètement », tenir un discours « d’autorité » mais aussi « d’empathie »

Alain Juppé, le maire de Bordeaux, théâtre d'importants débordements et dégradations samedi soir, a estimé dimanche qu'Emmanuel...
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Alain Juppé, le maire de Bordeaux, théâtre d'importants débordements et dégradations samedi soir, a estimé dimanche qu'Emmanuel Macron doit "répondre concrètement à certaines attentes légitimes", tenir "un discours d'autorité", mais aussi "de compréhension, d'empathie".

Mais M. Juppé, qui visitait dimanche des rues de Bordeaux les plus marquées par des heurts, a aussi déclaré que "les +gilets jaunes+ responsables doivent cesser d'appeler à manifester", car "c'est convoquer les casseurs sur la voie publique", "courir le risque de voir les spécialistes de la guérilla urbaine se déchainer".

"Il faut que ce désordre cesse", avait écrit M. Juppé dans un tweet tôt dimanche matin. "Il faut que le président de la République, parle, parle vite, qu'il tienne un discours fort à l'attention des Francaises et des Français", a-t-il ajouté face à des journalistes.

Il faut "un discours d'autorité bien sur, mais aussi un discours de compréhension, d'empathie parce que beaucoup de revendications des +gilets jaunes+ responsables méritent d'être prises en considération, et s'expriment dans un langage compréhensible de tous les Francais", a poursuivi M. Juppé, évoquant notamment la question du pouvoir d'achat des plus modestes, mais aussi "un discours nouveau sur la gouvernance".

Autour de lui, les services techniques et de voirie, continuaient dimanche matin de s'affairer à nettoyer les rues, après un spectaculaire travail depuis la veille au soir a partir de 23H00, qui avait rendu un aspect quasi-normal aux artères scènes des heurts samedi soir.

Cours Victor Hugo, l'un des points chauds de la veille où un véhicule blindé de gendarmerie avait dégagé des barricades enflammées, la circulation était rétablie et dense, les feux oranges clignotants. L'artère conservait pourtant des stigmates: une carcasse de fourgonnette incendiée, un bureau de poste saccagé, deux agences bancaires vandalisées, et certains distributeurs bancaires mis hors service.

Le tramway, dont certaines portions de rail, des câbles, avaient été endommagés par le feu, circulait normalement pour deux des trois lignes tôt dimanche, la troisième devait être rétablie à la mi-journée.

A quelques pas de là, la longue rue piétonne Sainte-Catherine, théâtre elle aussi d'accrochages et d'éphémères barricades enflammées, grouillait de monde dimanche en fin de matinée, avec la quasi-totalité des magasins ouverts. Pas toutefois le magasin Apple, dont les vitrines avaient été brisées, et le matériel -téléphones, ordinateurs en exposition-- pillé par une poignée de casseurs en début de soirée.

Au moment de ce pillage, les forces de l'ordre "étaient parallèlement engagées sur 9 points différents" d'accrochage ou de barricades dans le centre de Bordeaux, a souligné le préfet de Gironde Didier Lallement dimanche, soulignant "la diversité considérable" des lieux d'incendie.

Selon un bilan actualisé du préfet, 69 personnes ont été interpellées, dont 54 placées en garde à vue. Trente-deux personnes ont été blessées, six membres de forces de l'ordre et 26 civils, dont une personne qui a eu la main arrachée par une grenade qu'elle avait ramassée.

Samedi, après des manifestations de "gilets jaunes" et pour le climat dans le calme, des heurts ont éclaté aux abords de la mairie, puis se sont poursuivis jusqu'en fin de soirée dans plusieurs rues du centre. Environ "200-300 personnes", selon M. Juppé, puis de petits groupes de casseurs ont mis le feu à des barricades, du mobilier urbain, dégradant des vitrines et quelques banques, avant d'être dispersés par les forces de l'ordre.

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