« L’élection n’est pas pliée », prévient Robert Badinter
L'ex-garde des Sceaux socialiste Robert Badinter met en garde contre le danger Marine Le Pen et pense que l'élection...

« L’élection n’est pas pliée », prévient Robert Badinter

L'ex-garde des Sceaux socialiste Robert Badinter met en garde contre le danger Marine Le Pen et pense que l'élection...
Public Sénat

Temps de lecture :

3 min

Publié le

L'ex-garde des Sceaux socialiste Robert Badinter met en garde contre le danger Marine Le Pen et pense que l'élection présidentielle n’est pas "pliée", dans un entretien au Journal du Dimanche.

"Je ne ressens pas le même optimisme que nombre de mes amis. Non, l’élection présidentielle n’est pas + pliée+ et la défaite de Mme  Le Pen n’est pas acquise", prévient M. Badinter

Et d'expliquer : "le résultat peut dépendre du taux d’abstention au second tour, notamment à gauche. Il suffit qu’une proportion élevée des électeurs s’abstienne de voter pour M. Macron, et Mme Le Pen peut l’emporter".

Au cœur du projet de Marine Le Pen "s’inscrit le rejet, voire la disparition de l’Union européenne dont la France est fondatrice et qui assure à tous les peuples européens la paix, la liberté et, en dépit des crises, le progrès et la stabilité économique", met en garde M. Badinter.

"Mme  Le Pen et ses partisans nous proposent d’avancer, mais à reculons, en tournant le dos à l’avenir", déplore-t-il.

Parmi les "propositions critiquables" du Front national, celle que M. Badinter considère comme "la plus dangereuse" est "l'instauration d’un principe constitutionnel de + préférence nationale +."

"Elle ouvrirait la voie à des mesures humainement détestables, qu’il s’agisse notamment de l’école, des services de santé, des logements sociaux ou de l’emploi. Ce n’est pas en ajoutant la misère à la défiance que l’on pourra intégrer les étrangers établis légalement sur notre sol", s'emporte-t-il.

Robert Badinter ne pense pas que le Front national a "changé de nature", "il a seulement changé de look".

Il "regrette" le choix de Jean-Luc Mélenchon de ne pas appeler à voter contre Marine Le Pen.

"S’abstenir aujourd’hui, c’est favoriser l’élection de Mme  Le Pen. Si c’est un choix tactique, c’est une erreur politique. Si c’est l’expression d’une conviction, c’est plus grave encore", lance-t-il.

Concernant la situation du Parti socialiste, l'ex-garde des Sceaux estime que "ce n’est pas la première grande défaite" que connaît le PS.

"Le résultat du premier tour ne signifie pas la disparition du mouvement socialiste français. Mais il ouvre une période de remise en question de son programme et de son organisation. Ce sera difficile, mais le mouvement socialiste, cette conjonction des libertés et de la justice sociale, ne peut pas disparaître de la scène politique".

Partager cet article

Dans la même thématique

Paris: Gerard Larcher elu President du Senat
3min

Politique

Échec de la CMP sur le budget : Gérard Larcher dénonce le « manque de considération » de Sébastien Lecornu à l’égard du Sénat

Le gouvernement et la majorité sénatoriale se renvoient la responsabilité de l’échec de la commission mixte paritaire (CMP) sur le projet de loi de finances 2026. Gérard Larcher répond à Sébastien Lecornu en défendant la position du Sénat pendant l’examen du budget et en dénonçant « le manque de considération » et « les mots excessifs » du Premier ministre.

Le

Paris: Questions au gouvernement Senat
8min

Politique

Budget : les sénateurs LR et le gouvernement Lecornu se renvoient la responsabilité de l’échec

Face à l’incapacité des députés et sénateurs à trouver un accord en commission mixte paritaire, le gouvernement fait porter l’échec sur le dos de la droite sénatoriale. Le PS lui emboîte le pas et dénonce le « dogmatisme » de LR. « Pitoyable », rétorque-t-on à droite, où on accuse le gouvernement d’avoir voulu provoquer « l’échec de la CMP ».

Le