La Hongrie pourrait sortir de l’état d’urgence avant la France
Pour lutter contre la pandémie, une douzaine d’États européens a décrété l’état d’urgence sanitaire. Parmi eux, la Hongrie de Viktor Orban a pris des mesures particulièrement fortes et suscité des inquiétudes au niveau européen. Le 20 juin devrait marquer la fin de cet état d’exception.

La Hongrie pourrait sortir de l’état d’urgence avant la France

Pour lutter contre la pandémie, une douzaine d’États européens a décrété l’état d’urgence sanitaire. Parmi eux, la Hongrie de Viktor Orban a pris des mesures particulièrement fortes et suscité des inquiétudes au niveau européen. Le 20 juin devrait marquer la fin de cet état d’exception.
Public Sénat

Temps de lecture :

3 min

Publié le

Mis à jour le

États d’urgence, restrictions des libertés individuelles… les mesures prises pour lutter contre l’épidémie de coronavirus en Europe inquiètent. Au sein de l’Union européenne, un pays en particulier a suscité des inquiétudes : le cas hongrois.

L’État d’urgence y a été voté dès le 11 mars puis prolongé deux semaines plus tard pour une durée illimitée. La Commission européenne s’inquiète notamment des dérogations au droit du travail permises par l’état d’urgence en Hongrie, ainsi que de possibles atteintes à la protection des données. Mais la source d’inquiétude majeure reste la diffusion de « fausses nouvelles » sur le virus ou sur l’action du gouvernement devenue passible de 5 ans de prison. Pour les organisations de défense de la presse, cette mesure ouvrait la voie à la censure.

Censure ou restriction légitime ?

SI l’ambassadeur de Hongrie en France, Georges Karolyi souligne que les mesures prises à Budapest ont permis de limiter le nombre de victime, -500 fin mai- il affirme que dans ce contexte exceptionnel il est « légitime de veiller à la diffusion de fausses nouvelles et surtout de fausses nouvelles alarmistes. »  Il affirme aussi que la définition des fausses nouvelles adoptée par le gouvernement hongrois est la même que celle de l’Union européenne.

Concernant le caractère illimité de la mesure, qui faisait craindre aux ONG une dérive autoritaire du pouvoir, l’ambassadeur explique qu’elle a été décidée pour que : « La date de validité de l’état d’urgence -soit- la même que celle de la durée du danger qui l’a motivé. » 

Vers la fin de l'état d'urgence en Hongrie

D’ailleurs avec le recul de l’épidémie sur le continent européen, le gouvernement hongrois a déposé une motion au parlement, le 26 mai dernier, pour mettre fin aux pouvoirs spéciaux accordés au Premier ministre Viktor Orban. Le pays devrait ainsi sortir de l’état d’urgence le 20 juin.

Des propos loin de rassurer Emmanuel Maurel, qui rappelle que « ça fait des années maintenant que les autorités européennes et un certain nombre d’ONG dénoncent des dérives avérées de M. Orban et de son parti. » Mais pour l’éurodéputé, la restriction des libertés a été observée dans d’autres pays, à commencer par la France. Une situation exceptionnelle qui, pour l’eurodéputé, appelle à la vigilance : « il faut que la réponse des pouvoirs publics soit proportionnée à la crise et conforme à l’État de droit ». Et il s’inquiète de « tentations dans plusieurs pays y compris en France de limiter la liberté expression au nom de lutte contre cet ennemi invisible qu’est le virus ».

 

Vous pouvez revoir sur notre site le débat entre Emmanuel Maurel et Georges Karolyi dans l'émission Europe Hebdo.

Partager cet article

Dans la même thématique

Paris : Les Democrates group parliamentary niche at the National Assembly
9min

Politique

Tensions entre LR et macronistes : « La véritable heure de vérité, ce sera à l’automne avec le budget »

Les difficultés s’accumulent entre LR et l’ex-majorité présidentielle, entre tensions sur le texte énergies ou celui sur les modes de scrutin à Paris, Lyon et Marseille. Quand les macronistes accusent les LR de ne pas « pas avoir de colonne vertébrale », les sénateurs LR reprochent à leurs alliés d’être peu à l’écoute. De mauvais augure pour le budget…

Le

Banque d’images du Sénat – Wlad Simitch Capa Pictures
7min

Politique

Municipales à Paris, Lyon et Marseille : après l’échec de la commission mixte paritaire, le ton monte entre l’exécutif et les LR du Sénat

Le gouvernement entend laisser la réforme sur le mode de scrutin pour les municipales à Paris, Lyon et Marseille revenir à l’Assemblée nationale. L’exécutif reproche au Sénat d’avoir « dynamité » ce mardi 24 juin les négociations entre les deux chambres pour aboutir à un compromis sur ce texte. Les sénateurs, notamment à droite, dénoncent « un passage en force » et réclament l’abandon de cette réforme.

Le

Mairie de Paris, Jeux Olympiques 2024
4min

Politique

Municipales à Paris, Lyon et Marseille : députés et sénateurs échouent à trouver un accord sur la réforme du mode de scrutin

La commission mixte paritaire chargée de trouver un compromis entre l’Assemblée nationale et le Sénat sur la réforme du monde de scrutin à Paris, Lyon et Marseille, pour les élections municipales, a échoué ce mardi 24 juin, quelques minutes seulement après l’ouverture des négociations. Les sénateurs, très largement opposés à ce texte, invitent désormais le Premier ministre à y renoncer.

Le