Moscovici émet des « réserves » sur le projet européen d’Hamon

Moscovici émet des « réserves » sur le projet européen d’Hamon

Le commissaire européen aux Affaires économiques et financières Pierre Moscovici a émis vendredi des "réserves" sur le projet de...
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Le commissaire européen aux Affaires économiques et financières Pierre Moscovici a émis vendredi des "réserves" sur le projet de démocratisation de la gouvernance de la zone euro du candidat socialiste à la présidentielle en France Benoît Hamon.

Ce projet présenté vendredi par celui qui arrive actuellement en quatrième position dans les intentions de vote (14% selon les derniers sondages) pour le premier tour de l'élection en France le 23 avril comporte trois volets, dont le premier consiste en un "nouveau traité de démocratisation de la gouvernance de la zone euro" devant "mettre en place une Assemblée parlementaire qui remplacera l'Eurogroupe".

"Permets-moi (...) de faire part de mes réserves sur la solution que tu proposes", décrite comme un "saut supranational", écrit M. Moscovici à son collègue socialiste dans une lettre obtenue par l'AFP.

S'il fait écho à la demande de davantage de démocratie, le "salut de la zone euro", le commissaire européen diverge fondamentalement sur la proposition d'Assemblée parlementaire.

M. Moscovici l'interprète comme un "bicamérisme presque parfait +Parlement de la zone euro / Eurogroupe+", qui, selon lui, "confondrait pouvoirs exécutif et législatif" et "risque fort de combiner le choc des intérêts nationaux au sein de l'Eurogroupe, déjà existant, avec le choc des légitimités nationales au sein de la chambre de la zone euro".

Le commissaire européen suggère plutôt d'"améliorer l'existant" : renforcer le Parlement européen "en lui donnant la possibilité de se réunir en format zone euro", créer "un commissaire-ministre des Finances de la zone euro responsable devant le Parlement", doter la zone euro d'"une capacité budgétaire".

"Prenons ce qui existe et allons vers plus de transparence et de représentativité", enjoint Pierre Moscovici, qui reconnaît que l'Eurogroupe ne peut plus prendre ses décisions "tard dans la nuit et à huis clos".

Selon lui, la proposition de M. Hamon est "ambitieuse, fonctionnera peut-être dans le long terme", mais "ne trouvera aujourd'hui guère de soutien, dans une Europe peu encline aux changements de traités".

Le président François Hollande avait lui aussi publiquement émis des réserves à ce sujet jeudi à Bruxelles, rappelant que "ceux qui décident dans la zone euro, ce sont les gouvernements".

Le deuxième volet du projet pour l'Europe de M. Hamon consiste en un traité de transition énergétique et en un plan d'investissements de 1.000 milliards d'euros pour organiser la conversion écologique de l'économie européenne.

Le troisième pilier est la défense européenne, dans la lignée des propositions de François Hollande au cours d'un mini-sommet à Versailles, le 6 mars 2017.

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