Municipales: Michèle Rubirola première femme maire de Marseille

Municipales: Michèle Rubirola première femme maire de Marseille

Après une semaine riche en tractations et deux tours de scrutin au conseil municipal, c’est finalement la candidate du Printemps marseillais, Michèle Rubirola qui a été élue maire de Marseille. La candidate écologiste succède à Jean-Claude Gaudin. Pour la première fois de son histoire, la deuxième ville de France sera dirigée par une femme.
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Il aura fallu deux tours et une bonne partie de la journée pour élire Michèle Rubirola, candidate du Printemps Marseillais, arrivée en tête aux élections municipales dimanche dernier. Samedi, le conseil municipal de la deuxième ville de France a voté à la majorité absolue de 51 voix pour la candidate socialiste contre 41 pour Guy Teissier, candidat LR après le retrait de la tête de liste des Républicains, Martine Vassal.

« Je suis soulagée et heureuse de savoir que la volonté de la majorité du peuple de Marseille a été respectée (…) Je mesure le poids des responsabilités qui me sont confiées (…) » a déclaré la nouvelle maire à l’issue du scrutin.

Pas de majorité au premier tour

À la mi-journée, après 4 heures de séance, Marseille n'avait toujours pas de maire, prolongeant le suspense dans l'élection la plus folle de France. Comme Paris ou Lyon, le scrutin de Marseille se joue par secteurs (8). Le maire doit être élu par le vote de la majorité des 101 conseillers municipaux.

Au premier tour, la majorité absolue au conseil municipal n’avait pas été atteinte. La candidate de l'union de la gauche Michèle Rubirola est arrivée en tête du premier tour de vote avec 42 voix sur 91 exprimées, mais sans la majorité absolue nécessaire. Guy Teissier avait récolté 41 suffrages et la sénatrice ex-PS Samia Ghali, 8. 9 conseillers s’étaient abstenus et un avait voté blanc.

Stéphane Ravier dénonce « une mascarade »

En début de séance, le sénateur Rassemblement National, Stéphane Ravier, élu avec 8 colistiers au conseil municipal, avait dénoncé « des tractations, négociations et marchandages ». Lui et les élus RN avaient décidé de quitter le conseil sans prendre part au vote. Ils sont finalement revenus pour le second tour. « Les élus marseillais de droite et de gauche sont de véritables clowns (…) Je ne tenais pas à participer à cette mascarade » a justifié le sénateur RN sur BFM.

Le ralliement tardif de Samia Ghali

À gauche, la semaine avait été marquée par les tractations entre la sénatrice, candidate (Divers gauche), Samia Ghali et Michèle Rubirola. Élue dans le 8ème secteur, Samia Ghali avait posé un ultimatum à la tête d’une liste d’union de la gauche, conditionnant le vote de ses 8 conseillers à un poste de première adjointe. Une demande rejetée par Michèle Rubirola qui a dénoncé « un chantage ». En début d’après midi, Samia Ghali a finalement décidé de se retirer et d’apporter son soutien à Michèle Rubirola.

Guy Tessier fustige « une entrave à la démocratie »

À la demande du Printemps marseillais et de Samia Ghali, la séance avait été suspendue juste après le premier tour. De longues discussions ont semblé avoir cours en coulisses, au grand mécontentement des élus LR. « Ceux et celles qui se prétendent en capacité de diriger cette ville, le jour même du conseil municipal, (ils) ne sont pas d’accord (…) (ils) continuent de débattre entre eux (…) Nous avons eu trois mois entre les deux tours (…) c’est une entrave à la démocratie » a pesté Guy Teissier à la mi-journée.

Les résultats de l’élection municipale avait donné 38% aux listes du printemps marseillais contre 30% pour les listes LR. Avec 6,3% des suffrages, le candidat LR dissident et sénateur Bruno Gilles avait conditionné le vote de ses trois conseillers au retrait de Martine Vassal à la mairie. C’est finalement, le député LR des Bouches-du-Rhône et doyen du conseil municipal, Guy Tessier qui avait été désigné pour représenter la droite au troisième tour. Ultime surprise, jeudi, l'élu LR Lionel Royer-Perreaut, avait annoncé qu'il se présentait, ne pouvant accepter des arrangements en cours selon lui, entre Guy Teissier et le Rassemblement national. Au dernier moment, Lionel Royer-Perreaut a décidé de soutenir Guy Teissier. « J'ai entendu les réactions de Mme Vassal disant que s'il devait y avoir une élection avec des voix du Front national, elle demanderait à M. Teissier de démissionner, j'ai entendu la réaction de notre président Christian Jacob et j'ai décidé d'accorder une présomption de confiance », a-t-il déclaré à la presse peu avant le début de la séance du conseil municipal.

Après 25 ans de gestion de Jean-Claude Gaudin, la droite n’est plus au pouvoir dans la deuxième ville de France. Marseille n’a changé que trois fois de maire depuis 1950 et n’avait plus connu d'edile de gauche depuis les années 80 sous les mandats des socialistes Gaston Defferre et Robert Vigouroux.

 

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