Non-cumul des mandats : Copé fustige « l’énorme erreur » de François Fillon

Non-cumul des mandats : Copé fustige « l’énorme erreur » de François Fillon

Jean-François Copé a quelque peu cassé l’ambiance lors des vœux de François Fillon aux parlementaires. Alors que le candidat LR ne compte pas revenir sur le non-cumul des mandats, le député-maire de Meaux y voit « une énorme erreur ».
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A l’issue des vœux de François Fillon, les parlementaires LR étaient peu prolixes, ce mardi. Le message est intégré : faire bloc derrière leur champion. Et pourtant, un sujet embarrasse : celui du non-cumul des mandats. Applicable dès cette année, les députés et les sénateurs, ne pourront plus cumuler leur mandat parlementaire avec une fonction exécutive locale. Mais pourront toutefois conserver un mandat local. La semaine dernière, encore, François Fillon réaffirmait qu’il ne reviendrait pas sur le non-cumul des mandats.

Un crève-cœur pour de nombreux élus. Alors que la commission nationale d’investiture (CNI) doit trancher, avant le 14 janvier, la liste des candidats aux législatives, beaucoup se refusent, pour le moment, à choisir parmi leurs mandats. « On ne fait pas ça en CNI de toute façon. Vous avez un laps de temps pour savoir si vous restez maire, président de conseil général, ou parlementaire » confirme le sénateur de Paris, Pierre Charon.

Les sénateurs LR se sont faits une raison

Parmi les sénateurs les Républicains, présents au QG de campagne, on semblait avoir pris son parti de la décision de François Fillon. « Je ne suis pas favorable au maintien du non-cumul. Mais sur ce sujet nous avons perdu la bataille de l’opinion » admet, fataliste, un sénateur. « C’est dommage. Mais l’acte numéro 1 du quinquennat ne peut pas être de revenir sur la loi » conçoit le coordinateur de la campagne de François Fillon, Bruno Retailleau, par ailleurs, président du groupe LR du Sénat et président du conseil régional des Pays de la Loire. Auteur d’une proposition de loi destinée à limiter le non-cumul des mandats, le patron des sénateurs LR s’est fait une raison. « Je me plie. Je suis discipliné » déclare-t-il au micro de Public Sénat, cet après-midi. Bon élève, le sénateur LR du Val-de- Marne, Christian Cambon indique, lui, qu’il quittera la mairie de Saint-Maurice, 28 ans après sa première élection.

Les députés LR feront-ils fléchir François Fillon ?

À en croire Jean-François Copé, les députés, eux, ne désespèrent pas de faire fléchir leur candidat sur cette question. « Tout le monde est déchainé. C’est un vrai sujet. Avec Christian Jacob (président du groupe LR de l’Assemblée nationale ndlr), nous en parlerons en réunion de groupe la semaine prochaine » confie le député-maire de Meaux. « On ne peut pas pleurnicher sur le fait qu’il y ait une déconnexion entre Paris et l’extérieur de Paris et interdire aux maires de devenir députés (…) Je pense que c’est une énorme erreur » ajoute-il (voir la vidéo ci-dessus/ images Stéphane Hamalian). Des critiques que le bon dernier de la primaire de droite avait déjà formulé, il y a quelques jours, tout comme les députés sarkozystes Daniel Fasquelle et Christian Jacob. L’ancien président de la République souhaitait, en effet, revenir sur la loi afin de maintenir les parlementaires « dans la réalité démocratique du pays ».

Le cas des investitures centristes pas encore tranché

Les investitures pour les législatives LR devraient être tranchées avant le samedi 14 janvier, date du conseil national des Républicains où François Fillon sera officiellement investi candidat par les instances du parti. Un bémol, toutefois, concernant le cas des députés centristes avec qui les discussions trainent. « Bien sûr, il y a le conseil national, mais toutes les circonscriptions ne seront pas investies samedi. Donc, il ne faut pas s’énerver. Il faut discuter calmement entre gens qui s’entendent bien (…) Je ne doute pas qu’on trouvera un terrain d’entente » assure Bruno Retailleau.

Investitures centristes:"je ne doute pas qu’on trouvera un terrain d’entente" assure Bruno Retailleau
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