Pauvreté, assurance chômage, système de santé: une rentrée sociale dense
La rentrée sociale s'annonce dense avec la présentation de plans très attendus pour lutter contre la pauvreté ou transformer le...

Pauvreté, assurance chômage, système de santé: une rentrée sociale dense

La rentrée sociale s'annonce dense avec la présentation de plans très attendus pour lutter contre la pauvreté ou transformer le...
Public Sénat

Temps de lecture :

4 min

Publié le

Mis à jour le

La rentrée sociale s'annonce dense avec la présentation de plans très attendus pour lutter contre la pauvreté ou transformer le système de santé, l'ouverture de négociations sur l'assurance chômage, mais aussi la reprise des discussions sur les retraites.

- Plan pauvreté -

Très attendu après le couac de son report en juillet, le plan pauvreté sera présenté vers la mi-septembre.

Annoncé par le président en octobre dernier, il doit comporter une série de mesures pour "rompre avec le déterminisme de la pauvreté", qui touche environ 14% de la population dont près d'un enfant sur cinq.

Cette "stratégie", qui sera "mise en œuvre en 2019", "ne se contentera pas de proposer une politique de redistribution classique" mais "un accompagnement réel vers l'activité, le travail, la santé, le logement, l'éducation", a promis Emmanuel Macron, qui avait fustigé "le pognon de dingue" versé à des "gens pauvres (qui) restent pauvres".

Petits-déjeuners offerts dans les écoles prioritaires, bonus financier pour les crèches accueillant des enfants défavorisés, instauration progressive d'un versement social unique devraient notamment y figurer.

- Assurance chômage -

Les partenaires sociaux, à la demande du gouvernement, vont renégocier les règles de l'assurance chômage pour la troisième fois depuis début 2017.

L'exécutif souhaite que syndicats et patronat, qui gèrent le régime, instaurent un bonus-malus sur les cotisations patronales pour pénaliser les entreprises abusant des contrats courts. Face aux réticences patronales, le ministère du Travail s'est dit prêt à mettre en place ce bonus-malus.

Le gouvernement souhaite aussi que les partenaires sociaux se penchent à nouveau sur l'indemnisation des demandeurs d'emploi en activité réduite et des chômeurs de longue durée.

Une concertation débutera fin août avec l'exécutif pour élaborer le document de cadrage de la négociation, qui doit s'étaler entre l'automne et février au plus tard.

- Système de santé -

Attendue pour le printemps puis reportée à l'automne, l'annonce d'une transformation "globale" du système de santé doit permettre d'apporter des réponses au malaise des soignants et au déficit chronique des hôpitaux.

En février, "cinq grands chantiers" prioritaires ont été identifiés: qualité et pertinence des soins, financement des hôpitaux, formation et qualité de vie au travail des professionnels de santé, virage numérique et organisation territoriale des soins.

Le gouvernement souhaite notamment réduire la tarification à l'activité (T2A) des hôpitaux, faire la chasse aux actes médicaux "inutiles" et s'appuyer sur la médecine de ville pour désengorger les établissements

"Notre objectif n'est pas de faire des économies mais de voir comment, avec le même montant de dépenses, on peut améliorer la qualité de vie des Français", a expliqué la ministre de la Santé, Agnès Buzyn, n'excluant pas que cela puisse entraîner la fermeture de services hospitaliers "de proximité".

- Fonction publique -

La concertation sur la réforme de la fonction publique entre gouvernement et syndicats de fonctionnaires doit reprendre en septembre en vue de l'élaboration d'un projet de loi au premier semestre 2019.

Cette concertation vise pour l'exécutif à accompagner "la transformation de l'action publique", en apportant plus de "souplesse" dans la gestion des agents.

Elle porte sur quatre thèmes: dialogue social, rémunérations, mobilité - y compris vers le privé - et recours accru aux contractuels.

Le gouvernement souhaite notamment la création d'un "contrat de mission" de six ans maximum. Il a aussi évoqué un élargissement du recours aux contractuels pour les "emplois permanents des catégories B et C". Les syndicats y voient une "attaque" contre le statut de fonctionnaire.

- Réforme des retraites -

A partir de septembre, le gouvernement reprendra ses consultations avec les partenaires sociaux sur la réforme des retraites promise pour 2019, notamment sur l'âge de départ. Emmanuel Macron a par avance exclu de toucher à l'âge légal, actuellement fixé à 62 ans dans la plupart des cas.

Depuis le lancement mi-avril des concertations avec syndicats et patronat, le gouvernement les a laissé exposer leurs intentions, sans dévoiler les siennes.

Chaque organisation concernée (CFDT, CGT, FO, CFTC, CFE-CGC, Unsa, Medef, CPME, U2P et FNSEA) a rencontré le Haut commissaire à la réforme des retraites, Jean-Paul Delevoye, qui doit présenter les grandes orientations du projet en décembre ou janvier.

L'exécutif a réitéré son souhait de mettre en place un régime "universel" et tenté d'apaiser les craintes nées d'une rumeur de suppression des pensions de réversion.

Partager cet article

Dans la même thématique

Pauvreté, assurance chômage, système de santé: une rentrée sociale dense
2min

Politique

« On impose des rythmes de cadres à des enfants », constate Sylvain Chemin, membre de la Convention citoyenne sur les temps de l’enfant

Depuis septembre, près de 140 citoyens tirés au sort se réunissent plusieurs fois par mois au Conseil économique et social pour débattre des temps de l’enfant. Sylvain Chemin, responsable immobilier à Cherbourg-en-Cotentin et père d’une collégienne en classe de 6ème, a pris part aux travaux de cette nouvelle Convention. Son constat est clair et limpide, la réalité des collégiens et des lycéens est à rebours des mesures préconisées. Il témoigne au micro de Quentin Calmet dans l’émission Dialogue Citoyen.

Le

World News – October 14, 2025
10min

Politique

Suspension de la réforme des retraites : vers « un vote contre » des députés Renaissance, mais un soutien des sénateurs macronistes

La suspension de la réforme des retraites divise au sein de Renaissance. « Il y a deux écoles », entre ceux, plutôt issus de l’aile gauche, prêts à soutenir « le deal » entre Sébastien Lecornu et le PS, et les autres, notamment de l’aile droite, qui ne veulent pas se « dédire » et pour qui cette « concession énorme » reste au travers de la gorge…

Le

« Gérard Larcher n’était pas content » : crispation au Sénat sur le calendrier budgétaire proposé par le gouvernement
5min

Politique

« Gérard Larcher n’était pas content » : crispation au Sénat sur le calendrier budgétaire proposé par le gouvernement

La définition des séances de travail sur le budget 2026 a froissé le président du Sénat, mardi, lors d’une réunion avec les présidents de commission et le gouvernement. Il estime que le Sénat ne peut pas prendre le relais des textes budgétaires dans de bonnes conditions. Une nouvelle conférence des présidents doit revenir sur la question la semaine prochaine.

Le

General policy speech by Prime Minister at Senate
5min

Politique

Lutte contre le communautarisme : la droite du Sénat propose encore une fois de réviser la Constitution

Lundi, le Sénat examinera une proposition de loi de la droite et du centre visant à inscrire dans la Constitution que « nul individu ou nul groupe ne peut se prévaloir de son origine ou de sa religion pour s’exonérer du respect des règles applicables ». Un principe que la majorité sénatoriale remet à l’ordre du jour régulièrement ces dernières années par le dépôt de différents textes. On retrouve aussi la même idée dans un texte de Marine Le Pen.

Le