Rugy a « voulu sauver sa tête en offrant la mienne », accuse son ex-directrice de cabinet

Rugy a « voulu sauver sa tête en offrant la mienne », accuse son ex-directrice de cabinet

La préfète Nicole Klein, limogée de ses fonctions de directrice de cabinet par le ministre de la Transition écologique François...
Public Sénat

Temps de lecture :

3 min

Publié le

Mis à jour le

La préfète Nicole Klein, limogée de ses fonctions de directrice de cabinet par le ministre de la Transition écologique François de Rugy, accuse ce dernier d'avoir "voulu sauver sa tête en offrant la mienne", dans un entretien à Ouest-France.

"Il a voulu sauver sa tête en offrant la mienne", déclare l'ancienne préfète des Pays de la Loire. "Dès jeudi matin, avant même le décret mettant fin à mes fonctions (...), son chef de cabinet et son conseiller communication m’ont retirée de tous les moyens de liaison du cabinet, dont la messagerie Telegram. J’ai quitté les lieux (jeudi) à 15h30 sans un mot de plus avec le ministre."

Mme Klein a été limogée après des informations de Mediapart concernant un logement HLM à Paris conservé de 2006 à 2018 alors qu'elle n'habitait plus la capitale.

Interrogée sur la personnalité du ministre, soupçonné de dépenses fastueuses, Mme Klein déclare: "La manière dont il m’a congédiée suffit pour répondre à votre question et je ne souhaite pas en dire davantage pour ne pas l’accabler, comme lui l’a fait, et continue de le faire à mon égard".

Interrogée sur un dîner avec des "lobbyistes" du monde de l'énergie, organisé en mars par M. Rugy et révélé par Ouest-France, Mme Klein confirme avoir été elle-même "conviée par le secrétaire général" à un dîner le 20 mars, "avec Marc Teyssier d'Orfeuil, lobbyiste des véhicules écolo, avant d’être écartée de ce dîner par François de Rugy".

"Comme vous l’avez écrit, il ne souhaitait pas que ce rendez-vous figure sur l'agenda public", précise-t-elle.

Après son départ, Mme Klein dit avoir reçu le soutien de la ministre de la Cohésion des territoires, Jacqueline Gourault, qui "m’a appelée pour dire qu'elle était désolée de la manière dont François de Rugy m’avait virée".

"J’ai eu aussi le député Christian Jacob. Et puis Nicolas Hulot m’a téléphoné. Il a dit qu’il était désolé de ce qui m’arrive, en renouvelant +l’admiration et la reconnaissance+ qu’il avait eu à travailler avec moi au moment de l'évacuation de (la ZAD de) Notre-Dame-des-Landes", ajoute-t-elle.

Concernant son HLM, elle affirme avoir "péché par négligence, pas par intérêt financier". "Il est vrai que, même si mon bailleur ne m’a jamais demandé de le faire, j'aurais dû chercher un autre logement dans le parc privé et je reconnais évidemment que j’ai eu tort de ne pas le faire", ajoute-t-elle.

"J’ai en quelque sorte toujours considéré que j’étais en déplacement professionnel la semaine et que cet appartement, c’était chez moi", explique la préfète "mutée sept fois en douze ans". "Jamais, contrairement à ce que sous-entend Mediapart, cet appartement n’a été un garde-meuble et, là encore contrairement à ce que sous-entend Mediapart, j’ai toujours payé un loyer et payé la taxe d’habitation".

Le site d'information Mediapart a précisé à l'AFP n'avoir jamais écrit que Mme Klein n'avait pas payé son loyer ou sa taxe d'habitation.

Dans la même thématique

Rugy a « voulu sauver sa tête en offrant la mienne », accuse son ex-directrice de cabinet
6min

Politique

Agences de l’état : Laurent Marcangeli ne veut pas fixer d’objectif chiffré pour éviter la « formation d’anticorps »

Auditionné par la commission d’enquête du Sénat sur les agences de l’Etat, Laurent Marcangeli est revenu sur la méthode du gouvernement pour « simplifier » l’écosystème des agences et opérateurs de l’Etat. Les plans ministériels devraient être finalisés à la mi-juin et ce travail pourrait donner lieu à un projet de loi, voire une proposition de loi, a annoncé le ministre de la Fonction publique.

Le

Rugy a « voulu sauver sa tête en offrant la mienne », accuse son ex-directrice de cabinet
7min

Politique

Présidence des LR : Laurent Wauquiez cible le « en même temps » de Bruno Retailleau

A 10 jours de l’élection du président des Républicains, Laurent Wauquiez laboure les terres de la droite pour aller chercher une victoire face au favori, Bruno Retailleau. Ce mercredi, dans un restaurant du XVe arrondissement de Paris, le chef de file des députés de droite a présenté sa candidature « de rupture » avec le pouvoir en place. Membre du gouvernement, l’élection de Bruno Retailleau à la tête des LR ferait prendre le risque, selon lui, d’une dilution de la droite dans le macronisme.

Le