Soupçons d’emplois fictifs: le siège du FN à nouveau perquisitionné
Une nouvelle perquisition a eu lieu lundi au siège du Front national à Nanterre, à deux mois de la présidentielle, dans le cadre de l'affaire...

Soupçons d’emplois fictifs: le siège du FN à nouveau perquisitionné

Une nouvelle perquisition a eu lieu lundi au siège du Front national à Nanterre, à deux mois de la présidentielle, dans le cadre de l'affaire...
Public Sénat

Temps de lecture :

4 min

Publié le

Mis à jour le

Une nouvelle perquisition a eu lieu lundi au siège du Front national à Nanterre, à deux mois de la présidentielle, dans le cadre de l'affaire des soupçons d'emplois fictifs d'assistants au Parlement européen, a annoncé le parti.

En déplacement au Liban, la présidente du parti d'extrême droite et candidate à la présidentielle Marine Le Pen a refusé de répondre aux questions sur le sujet devant la presse à Beyrouth.

"Pour la seconde fois a lieu une perquisition des mêmes bureaux, s'agissant des mêmes faits présumés, ce qui confirme que la première perquisition a été infructueuse", a commenté le FN dans son communiqué.

Le siège du FN à Nanterre, le 14 décembre 2008
Le siège du FN à Nanterre, le 14 décembre 2008
AFP/Archives

Le parti dénonce "une opération médiatique" visant à "perturber le bon déroulement de la campagne électorale présidentielle" et à "tenter de nuire à Marine Le Pen au moment même où sa candidature effectue une importante percée dans les intentions de vote, notamment pour le second tour".

Lors de cette perquisition, dans l'enquête conduite par des juges d'instruction du pôle financier de Paris, les policiers ont procédé à "la copie des disques durs des ordinateurs de deux assistantes de Marine Le Pen, dont celui de Catherine Griset", a précisé à l'AFP un avocat de la dirigeante frontiste, Marcel Ceccaldi.

"Il y a l'agenda de Marine Le Pen, ses contacts, ses rendez-vous, son activité politique", a-t-il détaillé en dénonçant dans cette opération "une instrumentalisation politique de la justice".

Marine Le Pen au Parlement européen le 26 octobre 2016 à Strasbourg
Marine Le Pen au Parlement européen le 26 octobre 2016 à Strasbourg
AFP/Archives

"Cette perquisition est un moyen de contourner l'immunité parlementaire de Mme Le Pen et, par ailleurs, constitue une atteinte au libre exercice de sa fonction de présidente de formation politique concourant librement à l'élection présidentielle", a estimé Me Ceccaldi.

Les policiers de l'office anticorruption de la police judiciaire (OCLCIFF) avaient déjà mené une perquisition au siège du FN, en février 2016, dans le cadre de l'enquête préliminaire du parquet de Paris.

- Vers un deuxième cas de salaire injustifié -

Marine Le Pen suivie de son garde du corps Thierry Légier   le 13 février 2017 à Menton
Marine Le Pen suivie de son garde du corps Thierry Légier le 13 février 2017 à Menton
AFP

Vendredi, Mme Le Pen a démenti avoir reconnu l'emploi fictif de son garde du corps, Thierry Légier, comme assistant parlementaire, d'octobre à décembre 2011, contredisant un rapport de l'organisme antifraude de l'Union européenne (Olaf) dont des extraits ont été publiés jeudi par Mediapart et Marianne.

Le rapport de l'Olaf épingle un deuxième cas de salaire injustifié, celui de Catherine Griset, collaboratrice parlementaire de Marine Le Pen "accréditée" au Parlement européen de décembre 2010 à février 2016 alors qu'elle est son assistante au siège du FN à Nanterre (Hauts-de-Seine) depuis de nombreuses années.

L'Olaf avait été saisi en janvier 2014 sur dénonciation anonyme.

A cette époque, les soupçons portaient sur les conditions dans lesquelles étaient employés et payés 20 assistants d'élus frontistes au Parlement européen car leurs noms apparaissaient aussi sur l'organigramme du parti en France.

Marine Le Pen entre son garde du corps Thierry Legier et sa collaboratrice  Catherine Griset le 4 février 2017 à Lyon
Marine Le Pen entre son garde du corps Thierry Legier et sa collaboratrice Catherine Griset le 4 février 2017 à Lyon
AFP/Archives

Comme Marine Le Pen ne s'est pas acquittée avant le 31 janvier des 339.946 euros réclamés par le Parlement, correspondant aux salaires versés à M. Légier et à Mme Griset, l'assemblée européenne devait commencer mi-février à recouvrer effectivement les sommes versées en amputant de moitié l'indemnité de l'eurodéputée frontiste. Me Ceccaldi a annoncé avoir déposé un recours devant le tribunal du Luxembourg pour demander l'annulation de ce recouvrement.

Après deux ans d'investigations, l'Olaf a transmis cet été son rapport à la justice française qui enquête en parallèle sur cette affaire d'emplois fictifs présumés.

Le parquet de Paris, saisi par le Parlement européen, avait ouvert en mars 2015 une enquête préliminaire qui a débouché mi-décembre dernier sur l'ouverture d'une information judiciaire confiée à des juges d'instruction. L'enquête est ouverte pour abus de confiance et recel, escroqueries en bande organisée, faux et usage de faux et travail dissimulé.

Le FN a déjà été renvoyé en procès, ainsi que deux de ses cadres, dans l'affaire du financement de ses législatives en 2012. Le procès n'a pas encore eu lieu.

Partager cet article

Dans la même thématique

Soupçons d’emplois fictifs: le siège du FN à nouveau perquisitionné
3min

Politique

Parlement européen : « la droite traditionnelle pro-européenne joue avec l’extrême droite » pour Javier Moreno Sanchez   

« Un discours ferme et rassembleur ». Pour la députée centriste du groupe Renew, Fabienne Keller, les propos tenus par Ursula von der Leyen sont « absolument essentiels en ce moment historique où nous sommes en tension maximum avec Vladimir Poutine ». La présidente de l’exécutif européen a en effet annoncé une esquisse de nouvelles sanctions contre la Russie. Dans ce contexte, l’eurodéputée française estime que « la défense que l’on n’a pas voulue dans les années 50, s’impose à nous » désormais.   « C’est un peu tard mais elle commence à réagir »   Concernant le conflit israélo-palestinien, l’eurodéputé espagnol Javier Moreno Sanchez espère que qu’Ursula von der Leyen ira plus loin dans la condamnation des actes commis par l’Etat hébreu. « Ce que nous lui demandons, c’est qu’elle agisse avec la même fermeté dans les deux guerres qu’on a à nos portes ». A la surprise générale, la présidente de la Commission a annoncé vouloir suspendre une partie de l’accord d’association entre l’Union européenne et Israël, mais pour le social-démocrate, c’est l’ensemble de ce texte qui doit remis en cause.     Mais pour l’eurodéputé espagnol, l’urgence est de ne pas revenir sur les grands textes des précédentes mandatures de la Commission. Qu’il s’agisse du pacte migratoire ou des mesures écologiques, « il ne faut pas qu’Ursula von der Leyen démonte les propositions qu’elle a faites (…) on ne savait pas que la droite traditionnelle pro-européenne allait jouer avec l’extrême droite ».  « Ce n’est pas une Europe sociale, mais une Europe militariste »   Le groupe des Conservateurs et réformistes est nettement plus critique vis-à-vis du grand oral de la présidente de la commission. L’élu roumain Gheorghe Piperea souhaite la démission de la commissaire allemande. En juillet, il faisait déjà partie de ceux qui avait voté une motion de censure à l’encontre de cette dernière. Pour cet eurodéputé conservateur l’Union européenne nourrirait le conflit ukrainien en multipliant ses aides, notamment militaires. Ce député a par ailleurs dénoncé l’accord commercial conclu « sur un terrain de golf en Ecosse » entre Ursula von der Leyen et Donald Trump, le qualifiant « d’échec ».    Retrouver l’intégralité de l’émission en intégralité ici  

Le

Avis d’arret de travail Illustration
9min

Politique

Report de congés pour cause d’arrêt maladie : la délégation aux entreprises du Sénat saisit Sébastien Lecornu face à une décision « terrible » pour les PME

« Je saisis par courrier le premier ministre pour qu’une action au sommet de l’Etat soit engagée dans les plus brefs délais auprès des instances européennes », annonce à publicsenat.fr le président de la délégation aux entreprises du Sénat, le sénateur LR Olivier Rietmann, alors qu’un salarié malade pendant ses vacances pourra reporter ses congés, selon une décision de la Cour de cassation.

Le