Accusé de collusion avec Bannon, le RN veut porter plainte
Le Rassemblement national a annoncé dimanche son intention de porter plainte pour diffamation, alors que plusieurs députés et...

Accusé de collusion avec Bannon, le RN veut porter plainte

Le Rassemblement national a annoncé dimanche son intention de porter plainte pour diffamation, alors que plusieurs députés et...
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Le Rassemblement national a annoncé dimanche son intention de porter plainte pour diffamation, alors que plusieurs députés et sénateurs demandaient une commission d'enquête parlementaire sur les liens entre le parti de Marine Le Pen et Steve Bannon, l'ex-stratège de Donald Trump.

Les sénateurs Rachid Temal (PS) et Nathalie Goulet (UDI), ainsi que les députés Jean-Michel Mis (LREM), Vincent Ledoux (Agir) et Bertrand Pancher (Libertés et Territoires), contactés par l'AFP, ont confirmé avoir répondu à l'appel de l'ancien député et ministre sarkozyste Frédéric Lefebvre, allié à la majorité présidentielle via le parti de centre-droit Agir.

Tous demandent la constitution d'une commission d'enquête sur les liens entre le RN et M. Bannon après la diffusion, jeudi, d'un reportage d'Envoyé spécial dans lequel on voit, notamment, les dirigeants RN Louis Aliot et Jérôme Rivière proposer à Steve Bannon d'assister à des réunions régulières entre Marine Le Pen et des hauts fonctionnaires français.

La séquence obtenue par France 2 est tirée de rushes non utilisés par la documentariste américaine Alison Klayman, auteure d'un film sur Steve Bannon.

Mme Le Pen a dénoncé auprès de l'AFP "une pauvre petite manœuvre politicienne et électoraliste d'un mouvement qui est en train de perdre la première place dans les sondages", désignant ainsi LREM, avec qui le RN est au coude-à-coude en tête des intentions de vote aux élections européennes du 26 mai.

"Il n'y a strictement rien à nous reprocher", a-t-elle fustigé, expliquant que le groupe évoqué dans le reportage est celui des Horaces, un collectif de hauts fonctionnaires, chefs d'entreprise et anciens membres de cabinets ministériels qui conseillent anonymement le RN. Confirmant l'invitation à les rencontrer lancée à M. Bannon, elle a indiqué que cette rencontre n'avait pas eu lieu.

Une autre séquence tirée d'une réunion à Londres entre Steve Bannon et MM. Aliot et Rivière montre le polémiste américain évoquer les besoins financiers du RN.

Selon Marine Le Pen, "Bannon a proposé ses services pour tenter de trouver une banque européenne pour trouver un prêt (...) ce qu'il n'a d'ailleurs pas réussi à faire".

"Il n'y a aucun financement américain organisé par Steve Bannon pour le Rassemblement national", a ensuite précisé Mme Le Pen sur BFMTV, en rappelant que les financements de partis politiques issus de banques extérieures à l'UE étaient interdits par la loi: "En revanche, Steve Bannon est de très bon conseil pour faire des levées de fonds, qui sont nécessaires auprès des Français".

Selon Jean-Michel Mis, une commission d'enquête devrait "faire toute la lumière sur cette affaire, dont l’objet s’apparente à une conjuration internationale contre les intérêts de la France". Rachid Temal veut, pour sa part, vérifier la possible existence d'une, "intelligence avec une puissance étrangère" réprimée par le Code pénal.

"Je suis très frappé par ces tentatives de déstabilisation de l’UE orchestrée par le biais de Bannon, financées par les mêmes soutiens que ceux de Trump, avec la complicité du RN", a déclaré de son côté à l'AFP Bertrand Pancher.

"Malgré le caractère tout à fait invraisemblable des accusations (...), le Rassemblement national ne peut pas laisser passer les élucubrations de MM. Lefebvre, Mis et Temal", a enfin réagi le RN: "Une plainte en diffamation et en dénonciation calomnieuse sera déposée contre eux dans les prochains jours. On ne peut imputer impunément au premier parti de France de commettre ces infractions".

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