Affaire Richard Ferrand: la Cour de cassation a dépaysé l’enquête à Lille

Affaire Richard Ferrand: la Cour de cassation a dépaysé l’enquête à Lille

La Cour de Cassation a ordonné le dépaysement à Lille de l'information judiciaire ouverte à Paris sur l'affaire immobilière qui...
Public Sénat

Temps de lecture :

3 min

Publié le

La Cour de Cassation a ordonné le dépaysement à Lille de l'information judiciaire ouverte à Paris sur l'affaire immobilière qui met en cause le chef de file des députés LREM Richard Ferrand, selon un arrêt consulté jeudi par l'AFP.

Dans cette décision du 25 juillet, révélée par France Inter, la plus haute juridiction judiciaire a validé la demande des avocats de Richard Ferrand, qui avaient mis en avant en mars un possible conflit d'intérêt lié à un magistrat parisien membre de l'association anticorruption Anticor à l'origine de la procédure judiciaire.

Saisie de cette demande, la procureure générale de Paris, Catherine Champrenault, avait transmis dans la foulée à la Cour une requête visant à dessaisir le pôle financier de Paris.

Les hauts magistrats ont donc décidé de confier l'enquête au tribunal de grande instance de Lille "afin de garantir l’impartialité objective de la juridiction saisie".

Révélée par Le Canard enchaîné, l'affaire, qui avait contraint Richard Ferrand à démissionner du gouvernement, porte sur le bien immobilier acquis par sa compagne, l'avocate Sandrine Doucen, puis loué aux Mutuelles de Bretagne, dont il était alors le directeur général (1998-2012).

Anticor accuse Richard Ferrand d'avoir profité de sa fonction pour favoriser sa compagne, qui aurait financé l'acquisition de locaux, d'une valeur de 375.000 euros, par les loyers des Mutuelles de Bretagne.

Déçue par le classement sans suite de l'enquête préliminaire par le parquet de Brest, notamment pour prescription, l'association avait déposé à Paris une plainte avec constitution de partie civile, procédure qui permet de passer outre le refus du parquet d'entamer des poursuites pénales. Le juge du pôle financier de Paris, Renaud Van Ruymbeke, avait ouvert le 12 janvier une information judiciaire pour "prise illégale d'intérêts".

Mais la défense de Richard Ferrand et de sa compagne avait dénoncé en mars un "conflit d'intérêts", le vice-président d'Anticor Eric Alt, présent lors d'une première audition, étant aussi premier vice-président adjoint au tribunal de grande instance de Paris.

"Anticor prend acte de cette décision. Elle regrette cette manoeuvre dilatoire qui a fait perdre un an à la procédure et la compétence spécialisée du pôle financier parisien", a déclaré à l'AFP Me Jérôme Karsenti, l'avocat de l'association. "Au motif de l'impartialité objective, on va se passer d'une compétence objective", a-t-il déploré.

Dans la même thématique

FRA – FRANCOIS BAYROU – PALAIS ELYSEE
7min

Politique

Dans le camp présidentiel, François Bayrou n’aura pas que des amis

Après la nomination de François Bayrou à Matignon, tout le monde, au sein du bloc central, salue la décision d’Emmanuel Macron. Mais hors micro, on comprend que le président du Modem n’a pas que des soutiens au sein de l’ex-majorité présidentielle. Pour durer, il devra aussi savoir convaincre son propre camp.

Le

the republicans received at the elysee
4min

Politique

Bayrou à Matignon : la droite attend le projet du Premier ministre pour savoir « s’il est l’homme de la situation »

Après l’annonce de la nomination de François Bayrou à Matignon, les sénateurs LR du Sénat sont dans l’expectative. La participation de la droite au prochain gouvernement, dépendra de l’engagement du Premier ministre sur les priorités qu’il a fixé notamment sur la maîtrise de l’immigration et bien sûr du maintien en poste du ministre de l’Intérieur, Bruno Retailleau.

Le

Affaire Richard Ferrand: la Cour de cassation a dépaysé l’enquête à Lille
6min

Politique

François Bayrou à Matignon : « Il ne semble pas disposé à être un Premier ministre collaborateur »

Emmanuel Macron vient de nommer François Bayrou Premier ministre. Le président du MoDem devient ainsi le premier centriste de la Vème République à accéder à Matignon, il doit désormais composer son gouvernement et se protéger du risque de censure. Allié fidèle mais critique d’Emmanuel Macron, il devra réussir à parler aussi bien aux socialistes qu’à la droite. Analyse sur le plateau de Public Sénat.

Le